Le roi-philosophe chez Platon
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Platon
(427-347 av. J.-C.) Philosophe grec, disciple de Socrate, fondateur, avec Aristote, de la philosophie occidentale, créateur de la première académie.
Grâce à sa théorie des idées, il développa le premier un idéalisme objectif et transcendant. Selon cette théorie, la réalité matérielle n'est que le reflet imparfait d'un monde d'idées immuables, avec "le Bien" comme idée maîtresse.
L'âme, chez Platon, est conçue comme immortelle, pleine d'envie de rédemption ; la transmigration des âmes existe et tout savoir est, à cause de l'existence antérieure de l'âme dans un autre corps, une simple "réminiscence".
Platon reconnaît l'existence d'un Dieu créateur de l'univers, mettant de l'ordre dans un chaos absolu.
Dans la République, où il expose sa théorie de l'Etat, Platon préconise que celui-ci soit dirigé par les philosophes, habités par l'idée de l'éducation et secondés par des gardes ainsi que par le peuple.
La couche des dirigeants et des gardes possède des communautés de biens et de femmes aux mesures eugéniques strictes. La doctrine de l'Etat de Platon reflète la base de toutes les utopies d'Etat occidentales.
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Le roi-philosophe chez Platon
Protéger le philosophe : le souci de Platon
De l'homme à la Cité et de la Cité au cosmos, Platon a imaginé une vaste harmonie dans laquelle tout se ferait
écho, à l'instar du poème de Baudelaire Les Correspondances.
Est-ce là une simple rêverie de poète ? Dans
l'optique qui était la sienne, nullement! Pour comprendre son projet politique, il ne faut jamais perdre de vue
son souci majeur qui fut d'éviter l'errance de la Cité et des hommes.
Comment ces derniers en arrivent-ils à
errer ? En faisant, selon lui, un mauvais usage de leur faculté principale qui réside dans l'imitation.
Tout part de l'imitation
Ainsi que l'a vu Aristote au chapitre IV de sa Poétique, l'homme est principalement un animal mimétique.
Tout
ce qu'il apprend, il le fait en se modelant sur son entourage.
C'est ainsi qu'il apprend à parler en écoutant les
autres et en imitant leur langage et leurs mimiques.
Toutefois, l'imitation a un revers.
Il y a une violence en elle.
On cherche à imiter les gens que l'on jalouse.
On
imite également pour tromper ceux à qui on veut nuire.
Il convient donc de distinguer la bonne imitation de la
mauvaise.
Et ce, en prenant soin de distinguer l'imitation qui relie de celle qui divise.
La bonne imitation et la mauvaise
La bonne imitation qui relie est celle que l'on trouve quand l'homme s'éduque, en imitant des modèles de
sagesse et de vertu afin de progresser.
Cela finit par ressembler à quelque chose.
La mauvaise imitation qui divise est celle que l'on trouve, au contraire, quand l'homme, refusant de s'éduquer
et d'imiter quoi que ce soit, se replie sur lui-même en agissant de façon gratuite ou aveugle.
Cela ne ressemble
à rien.
Plus l'homme vit l'imitation positive de l'éducation, plus la vie se met à ressembler à quelque chose.
Plus elle se
met à prendre ainsi forme, plus elle donne naissance à un mouvement contagieux d'imitation collective, qui
n'est rien d'autre que ce que nous nommons communication.
Idée comme modèle
Platon veut placer la Cité sous le règne de cette bonne imitation.
Pour cela, il part des Idées, à savoir de ce
que nous avons appelé les formes.
En pensant que l'Idée est créatrice de formes et de communication, il
défend que rien ne saurait davantage modeler la Cité, créer en elle de la communication et faire qu'elle
ressemble à quelque chose.
C'est donc en toute logique qu'il met le philosophe au pouvoir, afin d'être la
mémoire de la bonne imitation.
Celle des Idées ouvrant sur un vaste mouvement de correspondances entre le
cosmos et la Cité, ainsi qu'entre la Cité et l'homme..
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