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Le respect ?

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Le respect est la perception d'une espèce de « distance » entre moi et autrui. Cette distance (qui est déjà dans l'expression « tenir en respect ») peut être le signe d'un recul devant la force brutale, une reconnaissance de la supériorité physique ; elle peut être sociale, et marquer une distance hiérarchique (dans ce cas le personnage respecté apparaît investi d'une autorité sociale supérieure : c'est le cas des différences de grades dans l'armée et des « marques extérieures de respect » des subordonnés à l'égard de leurs supérieurs) ; elle peut être temporelle (respect des jeunes pour les vieillards) ; elle peut enfin être due à une différence de valeur personnelle. Cette valeur, que le sujet respecte à travers son attitude déférente envers l'autre, peut elle-même être de nature variable : ce peut être la science, la compétence, le talent, le génie, artistique, ou des valeurs humaines (respect de la personne humaine, ou d'un sentiment humain) ou une valeur morale incarnée par un homme. L'autorité et le prestige de celui que l'on respecte n'ont plus dans ce cas de répondants sociaux : le saint du désert peut être plus respecté qu'un chef d'État. A mesure qu'on approfondit le respect, la valeur morale paraît en être la véritable source. C'est la valeur qu'on respecte, la valeur qu'on apprécie, qu'on voudrait incarner et qui paraît la plus digne de la personne humaine (cette valeur peut être aussi bien une excellence particulière de la raison, du sentiment ou du vouloir). Dans ses dégradations successives, le respect envers tel ou tel personnage implique une sorte de crédit a priori dotant ce personnage d'une certaine valeur morale sur la foi des conditions perceptibles de sa respectabilité. Et il suffit que l'on sache que tel grand personnage social est malhonnête ou que tel médecin a manqué de sens moral pour que le respect ancien s'étiole, même si l'un a gardé son autorité et l'autre sa compétence. A la limite inférieure, le respect a disparu pour faire place à son ombre, la crainte. « Le respect », dit Kant dans « Critique de la raison pratique » (1788), s'applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses.

« Le respect est la perception d'une espèce de « distance » entre moi et autrui.

Cette distance (qui est déjà dans l'expression « tenir en respect ») peut être le signe d'un recul devant la force brutale, une reconnaissance de la supériorité physique ; elle peut être sociale, et marquer une distance hiérarchique (dans ce cas le personnage respecté apparaît investi d'une autorité sociale supérieure : c'est le cas des différences de grades dans l'armée et des « marques extérieures de respect » des subordonnés à l'égard de leurs supérieurs) ; elle peut être temporelle (respect des jeunes pour les vieillards) ; elle peut enfin être due à une différence de valeur personnelle.

Cette valeur, que le sujet respecte à travers son attitude déférente envers l'autre, peut elle-même être de nature variable : ce peut être la science, la compétence, le talent, le génie, artistique, ou des valeurs humaines (respect de la personne humaine, ou d'un sentiment humain) ou une valeur morale incarnée par un homme. L'autorité et le prestige de celui que l'on respecte n'ont plus dans ce cas de répondants sociaux : le saint du désert peut être plus respecté qu'un chef d'État. A mesure qu'on approfondit le respect, la valeur morale paraît en être la véritable source.

C'est la valeur qu'on respecte, la valeur qu'on apprécie, qu'on voudrait incarner et qui paraît la plus digne de la personne humaine (cette valeur peut être aussi bien une excellence particulière de la raison, du sentiment ou du vouloir).

Dans ses dégradations successives, le respect envers tel ou tel personnage implique une sorte de crédit a priori dotant ce personnage d'une certaine valeur morale sur la foi des conditions perceptibles de sa respectabilité.

Et il suffit que l'on sache que tel grand personnage social est malhonnête ou que tel médecin a manqué de sens moral pour que le respect ancien s'étiole, même si l'un a gardé son autorité et l'autre sa compétence.

A la limite inférieure, le respect a disparu pour faire place à son ombre, la crainte.

« Le respect », dit Kant dans « Critique de la raison pratique » (1788), s'applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses.

Les choses peuvent exciter en nous de l'inclination, ou aussi de la crainte, comme la mer, un volcan...

mais jamais de respect...

Un homme peut être aussi pour moi un objet d'amour, de crainte, d'admiration, et cependant n'être pas pour cela un objet de respect.

Son humeur, son courage, sa force, la puissance qu'il a dans la société peuvent m'inspirer des sentiments de ce genre, mais il manquera toujours encore le respect intérieur, à son égard...

Devant un homme de condition inférieure, roturière et commune en qui je perçois une droiture portée à un degré que je ne reconnais pas à moi-même, mon esprit s'incline, que je le veuille ou non, même si j'élève la tête pour ne pas lui laisser oublier ma supériorité...

le respect est un tribut que nous ne pouvons pas ne pas donner au mérite.

». »

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