Le réel se réduit il a ce que l'on perçoit ?
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«
RAPPEL DE COURS: PERCEPTION & REALITE
La perception nous semble causée par un objet extérieur ; par
exemple, le soleil est cause de notre perception d'un disque lumineux
et chaud.
Pourtant, cette croyance est critiquée par les sceptiques :
rien, dans la perception, ne nous garantit l'existence d'un objet
extérieur correspondant.
Hume affirme que la perception est une
réalité en soi, qu'on ne peut considérer comme l'effet d'un objet
indépendant de la perception.
En toute rigueur, l'objet n'existe que
dans la perception, et nous n'avons aucun moyen de sortir des
perceptions pour établir l'existence d'un monde objectif distinct de
nos perceptions.
Une raison sceptique doit entretenir un doute sur
l'existence objective du monde.
Berkeley va plus loin en niant l'existence d'un monde matériel (sa
philosophie se nomme « immatérialisme »), et affirme que l'existence
se réduit au fait d'être perçu, toutes nos perceptions se focalisant
en l'esprit de Dieu, qui garantit ainsi la vérité de nos connaissances,
sans référence aucune à un objet matériel.
La perception est dans
l'esprit, non dans l'objet.
Cela contredit la croyance commune en l'existence indépendante
des objets de nos perceptions.
Aussi, si la valeur scientifique de la
perception peut être mise en doute, il faut lui accorder une valeur
pratique : nous guider dans la vie quotidienne et nous procurer une
relation esthétique au monde.
De fait, l'aïsthésis, mot grec d'où vient
« esthétique », désigne notre perception sensible du monde.
[La connaissance humaine repose entièrement sur les sensations.
Un homme privé de la vue ne peut
concevoir la notion de couleur.
Pour chaque individu, le réel n'est rien d'autre que ce qu'il perçoit.]
Connaissance et sensation
L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que
l'expérience est la source de toutes nos connaissances.
Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que
des « copies de nos impressions sensibles ».
Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore
elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.
Qu'il s'agisse
d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de
nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).
C'est toujours dans des expériences
antérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations.
Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la
raison dérivent de l'expérience.
C'est ainsi que pour Locke, il n'existe ni connaissance ni principe inné.
Dans « Essai sur l'entendement humain »,
critiquant l'innéisme de Descartes, Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant
toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute
écriture.
Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.
Les idées complexes et en particulier les
catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.
Pour Hume
aussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience.
Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait
Descartes, innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.
On peut décomposer la philosophie empiriste de la
connaissance en trois moments.
1.
L'origine des idées.
L'esprit, dit Locke, est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula
rasa).
« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité
que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque
infinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes
ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.
C'est le fondement de toutes nos.
»
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