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Le recours à l'inconscient autorise-t-il l'alibi de l'inconscience ?

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« Compréhension du sujet A.

Sens des mots de l'énoncé : — L'adjectif «inconscient» est synonyme de non-conscience.

En psychanalyse, l'inconscient est un système composé de tous les éléments qui n'accèdent pas à la conscience et qui peuvent expliquer pour une part la structure de la personnalité, le comportement du sujet, les désordres psychiques, etc. — L'«inconscience» est reprochée à un homme qui n'est pas consciencieux, qui manque d'attention, qui est insouciant.

En ce sens l'inconscience est une anomalie, sinon une faute. — Dans le vocabulaire juridique, on parle de «recours» («recours en grâce», «recourir au tribunal») quand on cherche à obtenir quelque chose en sa faveur ; l'alibi est ce qui est nécessaire au supposé coupable pour être disculpé, pour prouver son innocence.

On parle de bon ou de mauvais alibi. — Autoriser c'est donner le pouvoir, rendre possible un acte ou une parole dont on signifie par là la contingence. B.

Sens de la question : Cette question générale et directe demande d'établir un rapport entre l'inconscience et l'inconscient, de montrer que l'inconscient permet de comprendre, d'analyser, d'expliquer l'inconscience, mais peut-on y avoir recours pour excuser l'inconscience ? C.

Présupposés de la question : La question suppose que soit établie l'existence réelle de l'inconscient, qu'il puisse fonder l'alibi de l'inconscience, elle suppose un rapport entre la psychologie et la morale. D.

Formulation du problème : Si l'inconscience est une faute morale, ne peut-on l'excuser en faisant appel à l'inconscient auquel cas elle serait un excellent alibi ; mais qu'en est-il alors de la responsabilité, pourra-t-on accepter cette hypothèse sans réserve, sans porter atteinte à la vie morale elle-même ? Recherche des idées A.

Rappel : — Il faut distinguer entre la conscience psychologique et la conscience morale : La conscience psychologique : est «l'intuition qu'a l'esprit de ses états et de ses actes» (Lalande).

L'analyse de la conscience révèle une conscience spontanée, immédiate, expérience première, dans laquelle le réel est donné, et une conscience réfléchie qui se retourne sur elle-même, qui porte attention au réel et qui le pense (ex.

: ressentir une douleur et avoir l'idée que je souffre).

La conscience apparait quand il y a désadaptation de l'animal et du milieu, elle révèle une variation du milieu, elle est alors un instrument de réadaptation, un instrument élémentaire de connaissance. Le cerveau est ce qui permet la conscience : Pour qu'un phénomène nerveux s'accompagne de conscience, il faut que son trajet intéresse le cerveau.

La vie psychique se caractérise alors par l'organisation cérébrale au contact du milieu externe. La conscience est essentiellement une activité, les états de conscience sont des produits de l'activité consciente. La conscience est attention au monde, le distrait est toujours «ailleurs» et l'inconscient ne se rend compte de rien. La conscience permet donc de savoir se conduire.

On comprend par là que le sens commun lui attribue une valeur morale et voit dans l'inconscience une faute.

L'homme conscient est consciencieux et se sent responsable de ce qu'il fait. La conscience morale est la «propriété qu'a l'esprit de porter des jugements de valeur».

Elle s'éveille lorsque l'action habituelle est rompue : la question se pose alors «que dois-je faire ?»,,et lorsqu'il faut juger d'une situation, déterminer ce qui est bien, mal, bon ou mauvais ; un devoir urgent s'impose au sujet avec urgence.

La conscience morale se manifeste dans la mauvaise conscience (ex.

: le sentiment de la faute, de la honte) et dans les conflits intérieurs (ex.

: le cas de conscience : conflit entre deux devoirs d'égale valeur). L'origine de la conscience morale est soit une voix intérieure, un «instinct divin», «juge infaillible» (Rousseau), soit un reflet de la conscience collective (Durkheim), ou encore la voix de la société, des interdits culturels qui parle en nous à notre insu (cf.

Freud, «la conscience morale est la perception interne de la répudiation de certains désirs que nous éprouvons» , Totem et Tabou).

Mais cette conscience demeure ignorante des raisons de la répudiation de certains désirs, c'est pourquoi on est amené à poser l'hypothèse de l'existence d'un inconscient. — L'inconscient Il faut distinguer l'inconscient réel et l'inconscient psychique : Le terme inconscient, en son sens général, désigne ce qui par nature n'est pas conscient et ne peut le devenir (ex.

: la matière, le biologique et le physiologique, toutes les conduites qui dépendent des centres nerveux inférieurs).

Mais les psychologues modernes ont admis l'existence d'un inconscient psychique, ensemble des faits qui, sans être conscients, peuvent le devenir.

La naissance de la psychanalyse fait apparaître un nouveau concept, l'inconscient.

dans la psychopathologie à la fin du 19e siècle, à partir des études sur l'hystérie (Freud, Breuer).

Dans sa première topique, Freud définit l'inconscient comme un système constitué de contenus refoulés, les représentants pulsionnels (désirs, etc.) qui ne peuvent accéder à la conscience en raison de la. »

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