Le projet de devenir « maitre et possesseur de la nature » à-t-il encore un sens de nos jours ?
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Le projet de devenir « maitre et possesseur de la nature » à-t-il encore un sens de nos jours ?
Depuis toujours l'homme rêve de dominer la nature et tout ce qui l'entoure.
Il tend à la modifier afin qu'elle
« s'adapte » aux désirs et volontés de l'homme et non que l'homme s'adapte à elle.
Bien que la nature soit présente
depuis l'origine des temps et qu'elle constitue notre berceau, l'homme ne cesse de la défier.
Il la codifie, lui trouve
des lois et des règles pour ainsi la contrôler et jouer les apprentis sorciers.
Nous entendons par la que l'homme, un
être doté d'une intelligence, cherche à modeler son milieu, en vue d'augmenter son confort de vie et afin de percer
tous les mystères de l'univers.
L'homme perdra sa relation naïve au monde si, un jour, il comprendra qu'il n'y a peutêtre rien de mystérieux.
Dans la Genèse, on relate l'organisation nécessaire à l'apparition de la vie sur la Terre et les
étapes de l'apparition de cette vie jusqu'aux premiers temps de l'humanité.
Donc d'un point de vu théologique,
l'homme, en essayant de s'approprier la nature et de la soumettre à ses souhaits, cherche à s'approprier Dieu.
Plus
tard Descartes remet en cause tout le fondement des phénomènes naturelles depuis Aristote, il l'appelle «
philosophie spéculative ».
Tout d'abord nous allons essayer de répondre à la question suivante ; l'homme a-t-il tout
des droits sur la nature ? Puis nous nous pencherons sur la prochaine question, la nature a-t-elle des droits ? Enfin
nous verrons en quoi ce projet à encore un sens de la même manière.
Pour s'accomplir, l'homme doit soumettre la nature à ses besoins.
Si on le considère comme le seul animal
rationnel, tout doit lui être subordonné.
Avec Descartes, il n'est plus un tout organisé par une puissance supérieure
qui lui donne un sens.
Il n'est plus qu'une étendue dans lequel l'homme doit trouver des lois.
Ainsi le monde devient
une grande machine qui fonctionne et dont l'homme peut se servir à loisir.
L'homme par sa raison, est le seul à
s'élever dans un monde culturel, au-delà de la seule nature ; selon Hegel, après la création de la nature, l'homme
apparaît et s'oppose au monde naturel.
Il est l'être qui s'élève dans un « univers second ».
Sa condition d'être
culturel lui donne non seulement une capacité à produire des outils, c'est-à-dire le moyen qu'il se donne pour utiliser
la nature, mais aussi une justification à son action illimitée sur la nature.
La notion de « nature » a cependant
évolué depuis le temps fort lointain où l'homme devait avant tout satisfaire ses besoins essentiels : autrement dit
manger, se vêtir, se loger, pour survivre.
Il devait obligatoirement chercher à soumettre la nature et à la
domestiquer.
Il était une composante de la nature.
L'homme moderne, lui, semble en être sorti.
De puis la révolution
industrielle et l'avènement du positivisme au XIX siècle, il accroît son appropriation et son exploitation de la nature.
La domination de la nature est le triomphe de la raison humaine.
Par sa culture, l'homme s'oppose au monde naturel,
qu'il met à son service.
Cependant la nature n'est pas simplement le « jardin » que nous transformons selon notre
bon plaisir.
Grâce à la science, on peut certes imaginer que l'homme puisse vivre un jour dans un milieu totalement
artificiel, en totale autonomie par rapport à ce « jardin », comme un cosmonaute dans son vaisseau spatial.
A une
différence près, l'homme, lui, n'est pas artificiel ; il a encore en lui une part de la nature : la vie.
C'est ce constat
qui interdit à l'homme de se considérer comme un être totalement hors de la nature : il a donc autant de devoirs
que de droits envers elle.
Il ne s'agit donc pas de refuser tout droit à l'homme sur la nature, mais bien de respecter
certaines lois sans lesquelles toutes les espèces vivantes, y compris l'homme, seraient menacées.
La nature n'est
donc pas simplement le cadre naturel dans lequel nous respirons et nous évoluons.
Nous devons certes enrayer la
pollution et sauvegarder notre environnement, qui sera celui de la prochaine génération.
Pourtant, même si ces buts
étaient un jour atteints, les questions fondamentales resteraient les mêmes : avons-nous tous les droits sur la
nature qui est en nous, c'est-à-dire sur la vie ? N'est-ce pas plutôt la nature qui a tous les droits ?
C'est parce que nous sommes redevables à la nature de la vie qu'elle a des droits.
Notre activité l'a rendue
fragile, et nous avons le devoir de passer avec elle un véritable contrat.
L'homme est un être né de la nature, il lui
est donc redevable de la vie.
Bien qu'il soit aussi un être de culture, il ne peut vivre au sens biologique que dans un
environnement équilibré.
En conséquence, il se doit de sauvegarder le milieu vivant.
Le problème et d'autant plus
crucial aujourd'hui que l'activité humaine met en péril la nature.
Le succès de l'écologie prouve bien que l'homme a
enfin pris conscience qu'il fallait des lois pour défendre et protéger la nature.
De plus, la technologie et la science
ont bouleversé nos modes de vie et l'action que nous avons sur elle.
Nous devons concevoir une morale pour l'avenir
qui se fonde sur la responsabilité.
Or, la nature aujourd'hui est vulnérable et, de ce seul fait, doit être protégée.
L'homme contemporain doit cesser de se comporter comme un parasite et doit ainsi accepter de vivre en symbiose
avec elle.
Ainsi, nous devons passer avec la nature un véritable contrat naturel.
Toute fois, seul un sujet pensant
peut avoir des droits.
La nature n'a donc pas de droit.
L'idée d'un contrat naturel est aberrante, même s'il est
nécessaire que l'homme protège son milieu.
La notion de droit ce se conçoit donc que pour un sujet.
Kant, célèbre
philosophe allemand, établie une nette distinction la personne, l'être de raison qui a des droits et qui est digne de
respect, et le monde des choses, c'est-à-dire tous les êtres privés de raison.
Sans tomber dans l'excès qui
consiste à dire que, aujourd'hui, on peut utiliser la nature sans aucune restriction.
Il faut néanmoins reconnaître que
la notion de droits ne peut s'appliquer quand il s'agit de la nature.
En effet, le droit suppose la réciprocité, notion qui
ne s'applique que lorsqu'il s'agit d'un être humain.
La nature doit néanmoins être protégée.
Ce n'est pas parce qu'on
ne reconnaît pas a la nature un statut juridique que nous pouvons autant tout se permettre.
C'est un nom même de
l'homme que nous devons sauvegarder ce patrimoine précieux qui est la nature.
Si un contrat naturel n'est pas
envisageable ; en revanche le droit peut permettre à l'homme de protéger la nature.
La nature ne peut être un
sujet de droit.
Cependant, l'homme est dans l'obligation de la protégée et ainsi de vivre an harmonie avec son milieu,
pour son propre droit à la vie.
Or le projet de l'homme de devenir « maître et possesseur de la nature » a-t-il encore
un sens de la même manière ?
Descartes entendait par « maître et possesseur de la nature » comme une nouvelle compréhension
du monde par les hommes.
Plus jamais l'homme ne considérera la nature comme mystérieuse, plus
jamais l'homme ne sera maintenu à distance par le respect dû à l'univers.
Jusque là seul Dieu pouvait être
considéré comme « maître et possesseur de la nature », puisqu'il est, d'un point de vu théologique, le
créateur du monde et le seul être parfait connaissant tous les mystères de l'Univers.
En offrant la
possibilité à l'homme de ce placé comme « maître et possesseur de la nature », il donne une nouvelle.
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