Le progrès technique entraîne t il le bonheur ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
l
Il s'agit, dans ce sujet, de mettre en relation deux termes : le progrès technique et le bonheur.
l
Tout d'abord, il est à noter qu'on ne parle pas simplement de la technique, mais du progrès technique.
Il
faut garder cette précision à l'esprit au cas où, même dans le cas où on ne l'utiliserait pas.
l
Ensuite, il faut remarquer que la relation est une relation d'implication, que l'on pourrait reformuler de
cette manière : « le progrès technique rend-il nécessairement [ou toujours] heureux ? »
l
La question n'est pas : « le progrès technique et le bonheur sont-ils compatibles ? »
l
Il s'agit donc de se demander si, en présence de progrès technique, il y a toujours un bonheur plus grand.
l
Pour cela, il faut définir ce que sont le « progrès technique » et le « bonheur ».
Problématisation :
On peut partir du constat empirique [de fait] selon lequel, bien que l'homme ait connu de grands progrès techniques
jusqu'à nos jours, nous ne sommes pas tous heureux.
Et sommes-nous plus heureux que nos ancêtres ? Pourtant, il
est vrai que nous mettons souvent notre bonheur dans le progrès technique (nous pouvons dire, par exemple, quand
nous aurons des aspirateurs qui feront le ménage tout seuls, nous vivrons mieux, les livres de science fiction sont
remplis d'inventions techniques de cette sorte ; mais, également, de fait, nous cherchons souvent à acquérir le
dernier fruit de la technique, en pensant qu'il nous rendra plus heureux).
Comment concilier ces deux constats de
fait ? Sommes-nous plus heureux que nos prédécesseurs, et nos successeurs seront-ils plus heureux que nous ? Le
bonheur est-il lié de manière nécessaire au progrès technique [il ne s'agit pas de se demander si on e peut être
heureux que par la technique, mais si la technique rend forcément heureux] ?
Proposition de plan :
1.
Le progrès technique permet de se détacher des nécessités naturelles.
a)
Nous vivons plus en sécurité, nous craignons moins pour notre vie et nous vivons de manière
plus confortable.
Texte : Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, proposition 3, traduction
Michel Muglioni.
« La nature a voulu que l'homme tire entièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'agencement
mécanique de son existence animale et qu'il ne participe à aucun autre bonheur ou à aucune autre
perfection que ceux qu'il s'est créés lui-même, libre de l'instinct, par sa propre raison.
La nature, en effet,
ne fait rien en vain et n'est pas prodigue dans l'usage des moyens qui lui permettent de parvenir à ses
fins.
Donner à l'homme la raison et la liberté du vouloir qui se fonde sur cette raison, c'est déjà une
indication claire de son dessein en ce qui concerne la dotation de l'homme.
L'homme ne devait donc pas
être dirigé par l'instinct ; ce n'est pas une connaissance innée qui devait assurer son instruction, il devait
bien plutôt tirer tout de lui-même.
La découverte d'aliments, l'invention des moyens de se couvrir et de
pourvoir à sa sécurité et à sa défense (pour cela la nature ne lui a donné ni les cornes du taureau, ni les
griffes du lion, ni les crocs du chien, mais seulement les mains), tous les divertissements qui peuvent
rendre agréable la vie, même son intelligence et sa prudence et aussi bien la bonté de son vouloir,
doivent être entièrement son oeuvre.
La nature semble même avoir trouvé du plaisir à être la plus
économe possible, elle a mesuré la dotation animale des hommes si court et si juste pour les besoins si
grands d'une existence commençante, que c'est comme si elle voulait que l'homme dût parvenir par son
travail à s'élever de la plus grande rudesse d'autrefois à la plus grande habileté, à la perfection intérieure
de son mode de penser et par là (autant qu'il est possible sur terre) au bonheur, et qu'il dût ainsi en avoir
tout seul le mérite et n'en être redevable qu'à lui-même ; c'est aussi comme si elle tenait plus à ce qu'il
parvînt à l'estime raisonnable de soi qu'au bien-être.
Car dans le cours des affaires humaines, il y a une
foule de peines qui attendent l'homme.
Or il semble que la nature ne s'est pas du tout préoccupée de son
bien-être mais a tenu à ce qu'il travaille assez à se former pour se rendre digne, par sa conduite, de la
vie et du bien-être.
Il reste en tout cas ici quelque chose d'étrange : les générations antérieures ne
semblent s'être livrées à leur pénible besogne que pour le profit des générations ultérieures, pour leur
préparer une étape à partir de laquelle elles pourront élever plus haut l'édifice dont la nature a formé le
dessein ; et seules les plus tardives auront le bonheur d'habiter le bâtiment auquel la longue série de
leurs prédécesseurs (certes sans en avoir le dessein) a travaillé, sans pouvoir non plus partager le
bonheur qu'ils préparaient.
Mais aussi mystérieux que cela soit, c'est pourtant aussi nécessaire, une fois
qu'on a admis ceci : une espèce animale doit être douée de raison, et, comme classe d'êtres
raisonnables, tous mortels mais dont l'espèce est immortelle, elle doit tout de même parvenir au.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le progrès technique entraîne-t-il la dévalorisation du travail humain ?
- Le progrès technique entraîne-t-il une dévalorisation du travail humain ?
- Sujet: Le progrès de l'humanité se réduit-il au progrès technique ?
- Jonas: Le progrès technique transforme-t-il les questions morales ?
- Freud: Le progrès humain est-il indissociable du progrès technique ?