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Le progrès technique accroît-il notre liberté ?

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« Ici on vous interroge sur le lien entre technique et liberté.

En un premier sens, la technique nous donne un certain pouvoir sur nous-mêmes et sur les choses et nous permet de faire ce que nous voulons.

Grâce à la technique nous réalisons nos projets.

De plus, la technique, définie comme activité de transformation de la nature aux moyens d'outils et de méthode, nous arrache au monde de l'animalité puisqu'elle nous permet de nous réaliser comme être de conscience.

Elle suppose donc le passage de la nature à la culture.

Ici, vous pouvez penser à la célèbre formule de Descartes dans le discours de la méthode lorsqu'il dit que grâce au développement de la technique nous allons pouvoir nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ».

Pour autant, avec la technique moderne, on s'aperçoit que l'homme peut transformer la technique en un outil de mort ou de pollution, comme si la technique devenait dangereuse, n'étant pas toujours au service de fins moralement bonne.

En effet, il faut revenir sur le « comme » que Descartes énonce : l'homme ne peut pas devenir « maître et possesseur » mais « comme maître et possesseur ».

Demandez-vous ce qui constitue ici la différence.

Ce qui suppose alors que si la technique accroît notre liberté, notre liberté est aussi de limiter dans certains cas la technique.

Comment définir alors cette liberté ? En outre, vous pouvez constater que le développement de la technique produit des besoins.

Dans ces conditions, ne devenons-nous pas aussi esclaves à cause de la technique ? Notre univers quotidien est de plus en plus envahi par les objets techniques, ces derniers s'ils nous facilitent la vie, peuvent aussi contribuer à notre aliénation car nous devenons de plus en plus dépendants de leur présence.

En effet grâce au progrès technique, nous sommes devenus plus libres face aux exigences et aux contingences de la nature, nous ne sommes plus soumis de manière aussi totale à ses caprices imprévisibles. Cependant si les premières techniques (la révolution néolithique, la maîtrise de la métallurgie puis les grandes découvertes qui donnèrent lieu à la révolution industrielle) ont permis aux hommes d'être moins dépendants d'une nature parfois cruelle, notre époque avec ses technologies de plus en plus sophistiquées n'a-t-elle pas donné lieu à de nouvelles dépendances ? En effet, non seulement nous ne pouvons nous passer d'objets techniques dont le caractère indispensable reste douteux (le téléphone portable en serait aujourd'hui un exemple criant), mais notre puissance sur la nature est devenue telle que nous sommes parfois tentés de jouer les apprentis sorciers et de devenir les artisans de notre propre aliénation.

Les risques liés à l'application de certaines techniques sur l'être vivant et plus particulièrement sur l'homme semble justifier de telles inquiétudes, les projets actuels (plus ou moins réalistes) de clonage humain pourraient justifier une telle remise en cause du progrès technique et technologique. Faut-il pour autant renoncer à toute évolution en ce domaine? Si les peurs nourries par une vision prométhéenne de notre avenir sont compréhensibles, doivent-elles pour autant conduire à un retour en arrière et un tel retour est-il possible? Le mythe de Prométhée Dans un dialogue intitulé Protagoras, Platon évoque le mythe de Prométhée. De tous les animaux, l'homme étant le plus démuni, Prométhée a volé aux dieux le feu et les techniques lui permettant d'avoir un pouvoir sur la nature. Prométhée sera puni par Zeus.

Mais en tout cas, il aura donné aux hommes les techniques grâce auxquelles ils ont pu améliorer leur vie et accroître leur longévité et leur liberté.

La technique libère l'homme de la nécessité et le fait sortir de la condition animale. « Il fut jadis un temps où les dieux existaient, mais non les espèces mortelles. Quand le temps que le destin avait assigné à leur création fut venu, les dieux les façonnèrent dans les entrailles de la terre d'un mélange de terre et de feu et des éléments qui s'allient au feu et à la terre.

Quand le moment de les amener à la lumière approcha, ils chargèrent Prométhée et Épiméthée de les pourvoir et d'attribuer à chacun des qualités appropriées.

Mais Épiméthée demanda à Prométhée de lui laisser faire seul le partage.

« Quand je l'aurai fini, dit-il, tu viendras l'examiner.

» Sa demande accordée, il fit le partage, et, en le faisant, il attribua aux uns la force sans la vitesse, aux autres la vitesse sans la force ; il donna des armes à ceux-ci, les refusa à ceux-là, mais il imagina pour eux d'autres moyens de conservation [...].

Ces mesures de précaution étaient destinées à prévenir la disparition des races.

[...] cependant Epiméthée, qui n'était pas très réfléchi, avait, sans y prendre garde, dépensé pour les animaux toutes les facultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à pourvoir, et il ne savait que faire.

Dans cet embarras, Prométhée vient pour examiner le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l'homme nu, sans chaussures, ni. »

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