Le problème de la LIBERTE en philosophie ?
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Si toute la philosophie, qui est une méditation de la vie, se propose de distinguer ce que l'homme doit poursuivre et ce qu'il doit craindre, donc de reconnaître les biens et les maux, on ne peut guère concevoir une analyse des passions à part d'une théorie des vertus. Il n'y a pas de psychologie sans quelque idée de l'homme et de ses fins; c'est sa manière d'être positive. La passion, tout simplement, c'est Phèdre. Si la littérature ne s'y est pas trompée, les philosophes n'ont pas été aussi unanimes. Ainsi pour Descartes, est passion toute affection causée par le corps et que l'âme rapporte à elle-même : quand l'âme subit son union avec le corps, pâtit, éprouve confusément sa servitude au lieu d'en triompher par la connaissance et la résolution. Par contre, sous l'influence du romantisme, la passion se donne pour un élan, une énergie orientée vers une fin; on y voit donc un principe de liberté et d'action.
«
« LA controverse sur la liberté, remarquait Hume, ayant passé par toutes sortes de mains, a été embrouillée à tel
point dans les labyrinthes ténébreux du sophisme qu'il n'est point étonnant que des lecteurs qui se piquent de goût
et de politesse en soient rassasiés jusqu'à ne pouvoir plus en entendre parler et refusent de laisser troubler leur
repos par une question qui ne peut ni les amuser ni les instruire.
» On essaiera de réveiller leur attention en les
invitant d'abord à tâtonner dans ces ténèbres pour y discerner la variété des expériences que l'homme peut faire de
la liberté, les difficultés qu'il éprouve à les décrire, la multiplicité des sens qu'il accorde à cette notion.
Si ces
premières incertitudes ont quelque chance d'éveiller l'impérieux besoin de trouver à ce problème une formulation
aussi rigoureuse que possible, peut-être consentiront-ils à se souvenir que c'est en s'ouvrant la voie d'une
mécanique rationnelle en quête des propriétés du mouvement que la philosophie classique élabore sa conception de
la liberté comme pouvoir du jugement, s'imposant dès lors la recherche d'une conciliation entre les exigences
également irrécusables du déterminisme physique et de la responsabilité morale.
Sans doute fallait-il d'abord assurer à cette liberté métaphysique un statut propre à la mettre hors d'atteinte des prétentions illégitimes de l'explication et de la définition, pour finalement pouvoir y reconnaître le paradoxe de la condition humaine. Mais si, comme l'assure Fichte, « être libre n'est rien, devenir libre est tout », c'est aux conditions de la conquête effective de la liberté qu'il faut alors s'attacher : quels sont ses organes, de quelle manière elle apparaît à la conscience et à la réflexion comme pouvoir et comme vouloir, comment son apprentissage s'effectue à travers son aliénation et son affirmation dans les passions et dans les habitudes, comment ses propres institutions sociales la menacent et la garantissent. Enfin, s'il est vrai que la conscience que l'homme peut prendre de sa liberté ne suffit pas à lui assurer la plénitude du bonheur, il n'est que plus nécessaire de discerner le caractère propre de la jouissance que procure son exercice.. »
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