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Le pouvoir politique peut-il se défaire d'une Autorité de référence ?

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« Termes du sujet: POUVOIR: Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ». 1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de.

2° Avoir le droit, l'autorisation de.

3° Nom : puissance, aptitude à agir. 4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité.

5° Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État. Politique Du grec polis, « la cité ».

Désigne l'art de gouverner la cité, de diriger un État.

Repose-t-elle sur un savoir théorique ou n'est-elle qu'un ensemble de techniques ? Sur quoi se fonde l'autorité politique ? Tels sont les grands axes de réflexion de la philosophie politique. Dès l'Antiquité... SPQR, lit-on sur les aigles romaines : Senatu Populo que Romano, « Au nom du Peuple et du Sénat de Rome ».

La formule ne laisse pas d'être frappée, pour le regard du moderne, du sceau de l'équivocité : comment peut-on parler d'une même voix au nom de l'ensemble des Romains et d'une minorité de privilégiés? De fait, Rome qui n'a quasiment jamais cessé de se revendiquer républicaine brouille-t-elle nos repères : Qui gouverne? Qui détient le pouvoir? Le Peuple? Le Sénat? L'Empereur? Dans De legibus, Ciceron s'efforce de préciser la répartition des rôles : Cum potestas in populo auctoritas in senatu sit. « Tandis que le pouvoir réside dans le peuple, l'autorité appartient au Sénat.

» H.

Arendt dans La crise de la culture relève la citation pour déterminer, non pas la spécificité de la vie publique à Rome, mais la nature de l'autorité, définie ainsi par opposition au pouvoir. ...

le pouvoir cherche à s'adosser à l'Autorité... Ce que Cicéron constate, c'est que l'autorité — au contraire du pouvoir — a des racines dans le passé.

Qui sont en effet les Sénateurs? Les latins les nomment « Pères conscrits » (Patres conscripti), ce sont les « Pères » de la Cité, ceux qui descendent des fondateurs de Rome et qui apparaissent comme l'instance même de la sacralité placée ainsi au coeur de l'activité politique.

Car les sénateurs débattent et donnent des avis qui sont davantage que des conseils moins que des ordres.

Parce qu'ils participent du caractère sacré de la Fondation, les sénateurs sont détenteurs de cette autorité charismatique dont le peuple a besoin et à laquelle le pouvoir politique s'adosse. ...

pour se doter d'une dimension sacrée. De fait, le Sage est l'homme d'autorité dont l'homme de pouvoir se réclame et que celui-ci « produit » lorsqu'il fait défaut, tant la politique semble ne pouvoir se passer de l'idée d'Autorité.

En effet, parce que notre Sénat manque de hauteur (les sénateurs sont désignés par un suffrage, même si son caractère indirect paraît lui retirer de sa légitimité démocratique) nos politiques paraissent avoir un besoin de créer une nouvelle catégorie administrative, totalement indépendante du pouvoir : l'Autorité administrative indépendante.

Ce sont la Commission de opérations de Bourse (1968) ou le Conseil supérieur de l'audiovisuel (1989) dont l'ancêtre portait un nom plus évocateur (Haute Autorité de la Commission audiovisuelle). Quel intérêt le pouvoir politique trouve-t-il à se mettre lui-même à l'écart ? La réponse est peut-être à trouver dans ce contact au sacré que lui apporte toute instance de l'Autorité.

Comme si la politique n'en finissait pas de nous dire sa nature irrationnelle.. »

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