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Le pouvoir politique peut-il reposer sur la vertu ?

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« Sujet : Le pouvoir politique peut-il reposer sur la vertu ? Il s'agit ici de s'interroger sur la fin que poursuivent les lois de la cité.

Le sujet se présente sous la forme d'une alternative : la paix ou la vertu.

Vous pouvez, pour clarifier le sujet, distinguer ces deux finalités.

Vous pouvez ici penser aux analyses de Hobbes dans le Léviathan.

Hobbes s'attache à montrer que le fin de l'Etat est avant tout la paix et la sécurité.

Parce que dans l'état de nature les hommes sont dans un rapport de guerre de tous contre tous, l'Etat tient les hommes en respect par le pouvoir de la loi.

Or, il s'agirait de se demander si la seule fin de la loi peut être la paix.

En effet, vous pouvez déjà remarquer qu'il existe différentes formes de paix. Rousseau fera ainsi remarquer qu'on vit en paix au fond d'un cachot.

La loi n'est-elle pas là aussi pour faire des individus des citoyens actifs.

Ici, vous pouvez penser aux analyses d'Aristote dans la Politique lorsqu'il montre que la cité permet à l'homme de se développer en tant qu'homme. [Sans être autoritaire, tout pouvoir politique doit se montrer fort.

Les hommes sont des animaux redoutables.

Ils obéissent rarement à la raison. Il faut donc les contraindre à respecter l'ordre.] Il n'y a pas de pouvoir sans coercition Les hommes ont inventé le pouvoir politique afin de vivre au sein d'une société unifiée, c'est-à-dire qui ne soit pas ébranlée par d'incessants conflits.

L'ordre social suppose que le pouvoir dispose d'une force assez grande pour contraindre ceux qui, servant des intérêts purement égoïstes, transgressent les lois, mettant par là même en péril l'ordre et la sécurité. La vertu n'est d'aucune efficacité politique La plupart des hommes, s'ils ne craignaient pas d'être châtiés, deviendraient volontiers des criminels.

Ce n'est pas la vertu qui peut les contenir.

Machiavel dira: « Aussi est-il nécessaire au prince qui se veut conserver qu'il apprenne à pouvoir n'être pas bon.

» En 1513, Machiavel, diplomate originaire de Florence, achève la rédaction du « Prince ».

Suite à un bouleversement politique à Florence, il avait été contraint d'abandonner ses fonctions et de se retirer.

Il profita de cet exil pour rédiger une sorte de traité expliquant à un chef politique la façon de sauvegarder son pouvoir et même d'accéder à la gloire. L'idée d'un tel ouvrage, constitué par des conseils adressés à un prince, n'était pas neuve en elle-même.

Il existait déjà de nombreux « miroirs des princes » et Machiavel s'insère donc dans une tradition.

Mais il rompit avec l'usage et provoqua le scandale par la manière dont il aborda le problème.

On vit en lui une nouvelle incarnation de Satan et, aujourd'hui encore, quelques commentateurs continuent de le considérer comme un « apôtre du mal ». Le discours humaniste du temps, que récuse Machiavel, s'inspirait des moralistes latins et notamment de Cicéron.

Pour ce dernier et ceux qui se rattachaient à sa pensée au XV ième, la gloire du chef reposait sur une bonne gestion allant de pair avec une conduite vertueuse, cad conforme aux exigences de la morale. Machiavel s'inscrit en faux contre cette thèse.

Le souci premier du Prince doit être de conserver son pouvoir et même de l'accroître à l'occasion.

Si les hommes étaient bons, il pourrait le faire sans jamais s'écarter des grands principes moraux universellement admis.

Mais les hommes sont pour la plupart méchants quand on ne les force pas à être bons.

En conséquence, le Prince sera vertueux, au sens courant du terme, si le contexte le permet, et il ne le sera pas si la situation le lui impose.

En cas de nécessité, il pourra faire des entorses aux grands principes.

Il lui sera loisible d'agir contre la parole donnée, contre la charité, contre l'humanité (le respect de l'homme) et même contre la religion.

La fin justifie les moyens. Cette idée est exprimée en plusieurs endroits du « Prince » et de « Discours sur la première décade de TiteLive », et, en particulier, dans le chapitre XV du « Prince » : «Car qui veut entièrement faire profession d'homme de bien, il ne peut éviter sa perte parmi tant d'autres qui ne sont pas bons.

Aussi est-il nécessaire au Prince qui se veut conserver qu'il apprenne à pouvoir n'être pas bon, et d'en user ou n'user pas selon la. »

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