Le plaisir s'oppose-t-il à la culture ?
Extrait du document
«
[La société contemporaine valorise la consommation
et le plaisir.
Sa culture est édulcorée.
Elle met sur le même
plan les grandes oeuvres et le show-business.
Elle répugne
à faire l'effort qu'exige la vraie culture.]
La culture est élitiste
Alain Finkielkraut dénonce le mépris de la société contemporaine pour la tradition culturelle et les grandes oeuvres
du passé - et du présent.
Au nom du relativisme des valeurs, du refus de l'autorité, on affirme aujourd'hui que
«tout est culturel» et on refuse de reconnaître la supériorité de certaines oeuvres, de certains penseurs, de
certaines traditions.
On préfère le divertissement à la culture
Dans la société de consommation, la culture est entrée dans la sphère du divertissement.
Aujourd'hui, les artistes
qui sont vénérés par les masses sont les chanteurs du show-business, les réalisateurs de films ou de clips vidéo,
les publicitaires.
La grande culture, par contre, est considérée comme élitiste, ennuyeuse.
Le rock vaut la musique classique
Une des formes de cette dévaluation de la culture est le «jeunisme», dont l'une des expressions est ce que l'on a
nommé la «Culture Lang».
Finkielkraut reproche à l'ancien ministre d'avoir contribué à répandre l'idée que le rock
avait la même valeur que la musique classique.
Au nom des mêmes principes, les enseignants utilisent un langage
«cool» pour faire passer les classiques auprès de leurs élèves.
[Le plaisir, en soi, ne s'oppose pas à la culture.
Seulement, il est des plaisirs plus cultivés que d'autres.
On peut apprécier un morceau de musique pop et un opéra
de Rossini sans les placer forcément au même niveau.]
La culture ne doit pas être une ascèse
Pourquoi apprécie-t-on une tragédie de Sophocle, une symphonie de Mozart, un roman de Flaubert, un ouvrage de
Spinoza, si ce n'est parce qu'ils nous procurent, d'une manière ou d'une autre, du plaisir ? Plaisir de l'intelligence, de
la réflexion ici, plaisir auditif ou visuel là...
Le plaisir a donc aussi sa part dans la haute culture, et personne ne
voudrait d'une culture qui ne serait qu'une austère ascèse.
On peut aimer culture et divertissement
On peut aimer écouter le dernier tube de Céline Dion et les trios de Schubert sans pour autant les mettre sur le
même plan.
D'ailleurs, notre goût fait lui-même le tri.
Le tube ne nous séduira que le temps de quelques écoutes
avant de nous lasser.
En revanche, on peut écouter les trios de Schubert toute sa vie.
Plus on les écoutera, plus on les aimera.
La culture exige de la maturité
La vraie culture exige une maturité que peu de gens sont capables ou désireux d'avoir.
On ne peut demander à tout
le monde d'être cultivé, pas plus qu'on ne peut demander à tout le monde d'être sportif ou de s'intéresser aux
mathématiques.
C'est par goût personnel que l'on se cultive, et les gens qui ont ce goût sont une minorité.
Il est
vain de le déplorer..
»
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