Le passionné est-il l'esclave de sa passion ?
Extrait du document
«
Approche problématique
Les passions traduisent une relation de l‘esprit au corps.
L'homme les subit et traditionnellement il se est
soumis à celles ci car la passion a une tendance dominatrice qui force l'homme à capter toutes sa concentration sur
elle.
Cependant la passion traduit en même temps un pouvoir de l'homme exprimer ses sensations, tout ce que le
corps peut ressentir sensiblement, elle est un moteur créateur de l'artiste.
De plus cette ambivalence de la passion
se trouve entre l'action et la passivité, Passion vient du terme pati en latin qui signifie souffrir, supporter, la passion
nous renvoie à) cette idée de passivité de l'âme, l'homme subit ses passions, pour Hume, il en est affecté.
Les
passions sont elles donc des diktats du corps sur l'esprit? Lorsque nos passions nous assaillent, sommes nous alors
sous la domination de nos esprits animaux chez Descartes.
L'homme n'est il donc qu'un être vivant soumis à sa
nature animale? Si les passions sont un influx nerveux qui relie notre corps à notre esprit et qu'elles nous accaparent
l'esprit jusqu'à le rendre passif, ne sommes nous pas esclaves de nos passions?
Si l'homme était entièrement voué à ses passions, sa passivité de l'âme le rendrait totalement animal.
La
raison n'étant pas liée au corps, elle est la seule à pouvoir permettre à l'homme de dominer parfois ses passions, à
recouvrir la maîtrise de soi.
Dans la tradition antique la passion est une maladie de l'âme qui ne peut être guérie que
par la sagesse, sagesse qui s'applique rationnellement grâce à la volonté.
L'homme est donc en tant qu'être de
raison le seul à pouvoir dominer sa nature animale qui le rend esclave de ses passions.
Cependant, il doit exister un
juste équilibre car les passions ne nous rendent pas forcément esclaves, mais il s'agit de leur excès.
L'homme doit
apprendre à dominer ses passions par la raison, il s'agit de prendre le dessus sur les passions en apprenant à les
connaître pour Spinoza.
Les passions font partie de nous, elles peuvent nous dominer si nous nous laissons
submerger sans les rationaliser; la sagesse humaine se trouverait dans la capacité pour l'homme à savoir lui même
dominer ses passions, cette capacité issue de la liberté du sujet Descartes la nomme générosité .
Introduction
Il y a d'abord une équivocité du terme « passion ».
Elle désigne en premier lieu les phénomènes passifs de
l'âme.
Un sujet est en ce sens affecté par quelque chose.
La passion a aussi un caractère actif et constitue une
des forces vives du comportement humain.
En ce sens la passion envahit tout le sujet.
Et cette envahissement
caractérise en l'homme le fait d'être aveuglé par ce qui le fait se mouvoir de telle ou telle manière.
Et ce qui
détermine le caractère aveugle d'une passion, c'est que le sujet peut tout à fait rechercher quelque chose sans
avoir d'objet réel.
Ainsi, le sujet a une idée abstraite de ce qu'il veut, mais il n'a pas l'objet concret censé satisfaire
sa passion.
L'homme peut-il déterminer l'origine de ses passions et des mouvements qu'elle entraîne, ou bien
restera-t-il toujours ignorant ou esclave des affects qui conduisent ses actions ?
I.
Reconnaître les passions et en être maître
a.
On retrouve ce sens ancien pour lequel la passion consiste à subir une action.
Et le fait de subir amoindrit en
l'homme sa possibilité d'être maître de lui-même.
D'où l'idée, que l'on retrouve déjà chez les Stoïciens, selon laquelle
la passion est néfaste pour l'individu, dans la mesure où elle va à l'encontre de la quête du bonheur, de la sérénité
de l'âme.
Ainsi Epictète fera la distinction dans son Manuel (écrit par un de ses disciples, Arien) entre « ce qui
dépend de nous » et « ce qui ne dépend pas de nous ».
Et ce qui ne dépend pas de nous (la mort d'un proche, la
maladie etc.) doit être mis à l'écart, et ce pour ne pas perturber ou freiner l'homme qui est en quête de lui-même.
b.
La passion désigne aussi chez les cartésiens des états affectifs (plaisirs, douleurs, émotions) qui encombrent
l'âme puisque celle-ci est étroitement liée au corps.
Mais Descartes dira que ses affections « sont toujours bonnes
de leur nature » puisqu'elles ont une fonction naturelle qui est de « disposer l'âme à vouloir les choses que la nature
nous dicte utiles et à persister en cette volonté » (Traité des passions, art.
52).
Mais la passion ne sera vraiment
exaltée qu'avec le romantisme, puisqu'elle permet d'élever l'âme.
Le sage comme l'homme du quotidien sont tous
deux également exposés aux passions.
Et vivre avec ses passions peut mener à des actions..
»
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