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Le monde est-il à interpréter ou à connaître ?

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« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Interprétation Interpréter, c'est donner une signification à un phénomène.

L'interprétation est un des moments fondamentaux de la compréhension. On ne saurait sous-estimer l'importance de la rupture opérée par les sciences modernes dans nos conceptions du monde.

Désormais, la vérité de ce monde nous est communiquée dans un langage artificiel les mathématiques.

Ce langage a-t-il du sens? À moins que ce soit le monde lui-même qui n'en ait plus : pour maîtriser le monde, n'a-t-on pas dû cesser de lui chercher un sens? 1.

Le monde : objet ou présence ? • Notre expérience du monde est à distinguer de l'expérience d'un objet dans le monde.

Un objet est - comme l'indique son étymologie - ce qui est « jeté devant », opposé à nous.

On peut le penser à la fois comme ce qui nous résiste (garantie de réalité) et comme ce qui correspond à la représentation qu'en forge notre esprit.

e Mais le monde n'est pas en face de nous, comme un tableau.

C'est le lieu où nous nous tenons.

Ce sont les sciences qui ont fait du monde l'objet d'une représentation, découpé en différents secteurs d'objets bien déterminés (atomes, forces, molécules, organisation du vivant, etc.) Le monde serait, lui, comme le fond sur lequel se détache tout objet quel qu'il soit. • Dans La Phénoménologie de la perception, Merleau-Ponty distingue l'univers, défini comme «totalité achevée, explicite, où les rapports sont de détermination réciproque», et le monde, «multiplicité ouverte et indéfinie où les rapports sont d'implication réciproque.

» (première partie : Le corps).

Ce « monde de notre vie » ne peut être entièrement mis en lumière par les méthodes scientifiques qui s'attaquent à l'Univers.

Est-ce à dire qu'on ne pourrait pas vraiment le connaître, mais seulement chercher à en interpréter le sens? 11.

Deux manières d'avoir du sens ? • Paul Ricoeur écrit que la signification «est à la fois une fonction de l'absence puisqu'une signification désigne les choses à vide, en leur absence, et une fonction de la présence, puisqu'elle veut rendre présent, représenter l'absence» (Le symbole donne à penser).

On dira qu'un mythe ou un poème ont un sens symbolique quand ils recèlent un sens second, une sorte de résonance inépuisable susceptible d'une interprétation sans limites : le texte en question est alors plein de sens; mais aussi que «x» est un symbole, dans le langage formel des mathématiques cette fois-ci, au sens où il ne dit rien par lui-même et est alors vide de sens, pouvant être rempli par différents contenus.

Il s'agit d'un signe technique parfaitement clair dont la seule signification réside dans son emploi dans l'ensemble de signes dont il fait partie. Ricoeur, « Il n'y a pas de symbole sans un début d'interprétation » Il y a des expressions qui sont immédiatement claires, qui sont univoques, et des expressions qui sont plus complexes.

Ce sont ces dernières qui laissent la place à l'interprétation et qui la suscitent, parce qu'elles comportent en elles-mêmes une énigme.

Dans cette citation extraite de De l'interprétation, Ricoeur affirme le lien étroit entre le symbole et l'interprétation.

En effet, le symbole désigne « toute structure de signification où un sens direct, primaire, littéral, désigne par surcroît un autre sens indirect, secondaire, figuré qui ne peut être appréhendé qu'à travers le premier ».

Par exemple, le cœur est le symbole de l'amour mais aussi du courage.

Ainsi, tout symbole et tout langage symbolique exigent une démarche interprétative qui dévoile un sens ou suscite la réflexion.

En d'autres termes, « le symbole donne à penser ».

Or, la dimension symbolique est partout présente dans le monde qui nous entoure et dans les activités humaines.

On la retrouve dans des domaines aussi variés que l'art, la politique, la religion etc.

En politique par exemple, on peut penser au symbole de Marianne, à la faucille et au marteau, à l'aigle romain…En ce sens, de nombreuses activités humaines suscitent l'interprétation et la réflexion afin de découvrir le sens caché.

C'est que nous pouvons voir avec la question de l'interprétation des rêves par exemple .

Mais nous pouvons également penser aux discours idéologiques en politiques en remarquant la place importante que prend la dimension symbolique du langage.

Dire alors que le symbole donne à penser, c'est noter la nécessaire mise en route. »

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