Le moi n'est-il qu'une illusion ?
Extrait du document
«
Le moi renvoie à l'existence d'un sujet stable, d'une substance permanente qui se " cache " derrière les
modifications de ma personne et derrière la succession de mes différents états de conscience.
Le moi serait
donc une réalité permanente qui me permet de penser et d'affirmer mon identité de sujet, l'unité de ma
personne par delà la diversité de ses qualités.
Or il est difficile d'appréhender cette permanence et le sujet
postule que ce moi ne serait que le résultat d'une illusion.
On entend par illusion l'écart par rapport à la vérité,
écart qui n'est pas corrigé même lorsqu'on découvre cette vérité.
Dès lors j'affirmerais l'existence du moi de
manière non légitime.
Par exemple, je peux dire que " je change sans cesse " mais que dans " je change " il y a
" je " et donc que le moi existe.
Ainsi le moi renverrait à une illusion, à un artifice de la pensée et ne pourrait
jamais être perçu comme tel.
C'est ce postulat que vous devez examiner afin de vous demander si le moi est à
ce point artificiel et inconsistant.
De même, la réussite sociale, les honneurs, l'orgueil peuvent me conduire à
affirmer que je suis quelqu'un d'important par rapport aux autres.
Pourtant n'y a-t-il pas une expérience de ce
moi, expérience individuelle qui prouve que je suis une personne stable, par-delà les modifications que je subis
? La personnalité juridique, par exemple, ne postule pas que je suis responsable de mes actes ? La
psychanalyse ne montre-t-elle pas que l'individu a un moi précis, formé par une histoire et se manifestant par
des désirs récurrents ?
On a trop tendance à vouloir fonder le moi sur l'évidence interne.
Rien d'objectif ne peut être atteint
par ce biais.
Il faut donc renoncer à la notion même de moi, issue d'une métaphysique surannée.
L'évidence interne est stérile
Pour Paul Ricœur, la tradition n'est pas parvenue à développer une théorie solide du moi.
La raison de cet
échec vient peut-être du fait que les philosophes ont toujours privilégié le point de vue du sujet.
Pour Ricœur,
il faut renoncer à fonder quoi que ce soit sur l'introspection.
Le cogito ne tient pas ses promesses
René Descartes prouve l'existence du sujet à partir du cogito.
«Je pense, donc je suis».
Cependant, comme le
souligne Martial Guéroult (dans Descartes selon l'ordre des raisons), la vérité du cogito est subjective! Le
«j'existe» n'est qu'un «j'existe de mon point de vue».
Ce n'est qu'en introduisant Dieu dans l'argument que
Descartes échappe à cette difficulté..
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