Le marketing est-il une science ou un art ?

« Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet.

En effet, avant de vous poser la question de la conclusion ou de la troisième partie, il est nécessaire de bien montrer le problème précis que le sujet pose.

Il faut donc ici saisir simplement le sens de l'opposition entre science et art.

Art n'est pas à entendre au sens de Beaux-arts, mais de savoir-faire.

Si le marketing est une science alors il comporte tout un ensemble de règles dont la connaissance suffit à la pratique.

Il faut alors se demander quelle est la nature des règles et des lois du marketing et c'est à partir de cette interrogation que vous pourrez vous demander s'il s'agit d'une science ou d'un art.

Ce n'est pas seulement l'opposition du pratique et du théorique qui peut vous permettre de régler cette question mais bien une interrogation sur les règles qui président à la pratique.

Vous remarquerez alors que si vous souhaitez montrer que le marketing est une science, cela demande alors de préciser le sens que vous voulez accorder à la notion de science.

En effet, ce terme est aussi bien utilisé pour les sciences de la nature que pour les sciences humaines, or la dimension scientifique n'est pas nécessairement à penser à chaque fois sur le même modèle. Analyse du sujet: Le sujet pose certaines difficultés parce que la notion de « marketing » n'est pas une notion philosophique classique, alors que la science et l'art sont deux disciplines souvent comparée et distinguée dans la philosophie.

Il est nécessaire, dans un premier temps, de cerner la notion de marketing, son domaine propre, et les similitudes éventuelles avec l'art d'une part, et la science d'autre part, similitudes qui justifient l'hésitation. Le marketing est, en premier lieu, une technique, qui comme toute technique vise à produire ou réaliser un bien, qui, du moins, a une fin.

Or, cette fin du marketing, quelle est-elle ? Le marketing trouve son milieu de prédilection dans la vente, où il doit susciter le désir de consommer mais aussi, dans la politique, où il doit susciter l'adhésion.

Le marketing est un travail de la forme, de la manière dont est présenté un produit de telle sorte que le consommateur non seulement perçoive l'utilité de ce produit mais éprouve un sentiment d'adhésion. L'art peut être compris dans le sens qu'il avait dans l'Antiquité au sens de technique, l'art du forgeron est de produire de bons outils ou armes, l'art du navigateur est d'amener le navire et son équipage à bon port.

Tout métier peut, en ce sens, relever de l'art de bien faire.

Cela devrait être valable aussi pour le marketing.

Néanmoins, il faut noter que le marketing ne produit rien. En ce que le marketing relève de règles, il peut aussi être considéré comme une science qui vise à découvrir les comportements.

Le marketing se sert de la sociologie, de la psychologie ou plutôt, est une des applications pratiques de ces deux disciplines, c'est-à-dire qu'il y a une certaine manière, non seulement d'utiliser mais de faire les sciences humaines en vue du marketing.

Le marketing fait partie du corpus des sciences économiques.

Si le marketing peut relever de la science, il faudra se demander de quelle science on parle. Enfin, il est envisageable de faire prendre à la notion d'art un aspect plus artistique sans l'identifier toutefois à l'A rt.

Il est demandé ici si le marketing est un art, et non pas, s'il relève de l'Art. Problématisation: Le sujet nous invite à poser la distinction entre science et art ; et, éventuellement, à la dépasser.

En effet, on aurait tendance à placer la science plutôt du côté de la théorie, étant donné qu'elle consiste à découvrir des lois générales, et l'art, du côté d'une pratique, d'un savoir faire acquis par l'habitude.

Le marketing peut-il être considéré comme science alors que sa fin est d'ordre pratique ; et, si oui, est-il une science au même titre que les sciences de la matière ? Suffit-il de pratiquer le marketing pour engendrer un savoir pratique ? 1.

Le marketing est un art car il relève de la pratique. a) Si le marketing est un art, il faut se demander qu'est-ce que le marketing produit.

Il pourrait se rapprocher de l'art oratoire, de l'art de persuader, puisqu'il s'agit de faire en sorte que le consommateur soit persuadé, convaincu qu'il fait une bonne affaire.

C omme pour l'art oratoire, la flatterie, la peur, peuvent s'avéraient être des techniques de vente.

Comme il existe un art de se bien conduire, avec ses codes etc...

il existerait un art de la vente dont on n'acquiert la maîtrise que par la pratique. b) Ainsi, le type de savoir acquis par la pratique d'un art est tout à fait différente de celle de la science.

L'art se constitue, en effet, au fil des observations, il s'améliore par la capacité à apprendre au fur et à mesure.

Le domaine de l'art désigne l'ensemble des techniques qui ne peuvent être acquises que par la pratique.

On peut savoir beaucoup de choses concernant la navigation, on ne devient véritablement bon navigateur qu'en naviguant.

Contrairement à ce qui se passe dans la science, dans un art quel qu'il soit, l'homme n'est pas en-dehors de ce qui est observé.

Par exemple, pour l'art oratoire, ce n'est pas un savoir théorique qui fera de nous un bon orateur, c'est-à-dire quelqu'un qui parvient à persuader. c) Enfin, le marketing peut être considéré comme un art tout simplement car il fait intervenir bon nombre de métiers d'art, de code esthétique.

Le design d'un produit, la publicité, le choix de la musique, tout ces éléments sont entre eux dans une certaine cohérence esthétique car le marketing cible une certaine catégorie de la population.

Or, il est évident qu'il n'y a pas de règle exacte en la matière, il s'agit de chercher dans le marketing ce qui semble convenir le mieux mais aussi de prendre certains risques. 2.

Quelle type de science peut être le marketing ? a) Mais, en réalité le marketing n'est pas un art parce que d'une part, celui qui fait du marketing ne se met pas lui même en implication, et que d'autre part, il ne s'agit pas de persuader, pour peu que l'on accepte l'analogie avec l'art rhétorique, quelqu'un de particulier dans une situation particulière mais de s'adresser à un ensemble d'individus.

La différence est très importante, car, en effet, il y a bien de la différence entre parvenir à persuader différents partis contradictoires et individus présents sans faire appel à des études statistiques par amont, et s'appuyer sur des grands principes afin de susciter le désir d'une masse. b) Or, il ne s'agit pas non plus, comme en politique, de s'adresser au peuple mais à des individus qui partagent quelque chose en commun, c'est-à-dire essentiellement à une catégorie sociale.

Le marketing a en cela besoin de la science pour établir des lois générales établies par l'observation, mais aussi l'application de principes généraux. c) Mais, si l'on se demande à présent quel type de science le marketing peut être, il est évident qu'il ne peut aboutir à des règles aussi certaines que celles des sciences dures (physique), parce que son domaine englobe la liberté humaine.

Le marketing comporte bien plus de risque d'échec que des applications de l'astrophysique par exemple pour l'aérospatial.

Pour établir ses règles, le marketing doit faire intervenir des sondages et d'autres techniques qui permettent de faire des prévisions qui sont toujours incertaines. d) Enfin, le marketing ne vise pas une connaissance en tant que telle mais en tant qu'elle est un moyen pour mieux vendre.

Elle n'est pas une science qui permette de mieux comprendre l'homme en général mais seulement des grandes lignes de comportements du consommateur. Conclusion: Ni l'appellation d'art, ni celle de science ne convient pour désigner le marketing.

Le marketing est une certaine manière de faire de la science, c'est-à-dire de dégager des grandes lois, non pas pour découvrir une vérité mais en vue de s'enrichir, et en créant des besoins superflus.

Celui qui fait du marketing doit adapter ses connaissances théoriques à un produit particulier et à une situation particulière, c'est dans cette adaptation que réside tout l'art de présenter le produit de telle manière qu'il se vende.. »