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Le malheur est-il le seul horizon de notre existence ?

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« Le malheur est-il le seul horizon de notre existence ? Beaucoup d'individu se plaigne de la difficulté de l'existence : celle-ci en effet suppose énormément de contraintes et de douleurs.

De surcroît l'homme a toujours conscience de la mort comme horizon ultime et comme réalité inéluctable.

Le bonheur dès lors semble avec Kant impossible à atteindre mais cela tient à la nature même de l'homme.

En effet son désir est insatiable et il ne sait pas réellement ce qu'il veut pour être heureux.

Il semble dès lors que l'existence ne puisse jamais satisfaire entièrement tous nos besoins et nous laisse toujours dans le manque de quelque chose. Cependant l'homme est aussi le seul être vivant capable de se projeter vers l'avenir, c'est peut-être là la source de son malheur.

Ne peut-on pas en effet en vivant l'instant présent éviter d'avoir en conscience l'horizon limité de notre existence? Ne peut-on pas même essayer de composer avec le caractère tragique de l'existence pour dégager des champs de bonheur? 1.

La vie et donc l'avenir a pour fond unique la douleur Le maître de cette thèse- à savoir que l'existence n'est que malheur- est bien entendu Schopenhauer, appelé pour cette raison philosophe pessimiste.

C'est qu'en effet l'auteur refuse toute possibilité au bonheur.

L'homme est essentiellement un être désirant, voulant et non pas un être rationnel.

Il ne cesse donc tout au long de sa vie de vouloir, de désirer, mais le désir a un caractère insatiable et ne semble pas pouvoir être assouvi : dès qu'il est satisfait, le désir s'empresse de renaître sous une autre forme et pour un autre objet.

Dès lors, l'existence ressemble au tonneau des Danaïdes tel que l'avait décrit Platon : un tonneau percé qu'on tente en vain de remplir. De même pour Kant, le bonheur est impossible à définir et donc encore moins à atteindre.

C'est que les hommes ne peuvent savoir réellement ce qui les rendrait heureux et de plus les moyens pour arriver à leur désir sont souvent beaucoup plus coûteux, apportent plus de souffrance qu'autre chose. L'homme semble donc n'avoir aucun moyen pour parvenir au bonheur et son existence entière semble être attachée aux souffrances, aux désirs et au manque. Freud en effet, dans sa description de la psyché humaine, distingue un principe premier qu'il appelle principe de plaisir et qui se définit par la volonté de l'homme à satisfaire tous ces besoins.

Mais ce dernier ne peut jamais s'exprimer pleinement, parce qu'il est contraint par le principe de réalité( qui lui oppose donc ce qu'il est possible ou non de faire réellement) et par le sur-moi( qui est l'assimilation de l'autorité parentale et des interdits de la société).

Ainsi, l'homme ne peut jamais prétendre satisfaire ses envies et ses désirs. 2.

Le malheur est lié à la faculté de l'homme à se projeter vers l'avenir On peut en effet penser que le malheur est le seul horizon de l'homme, mais le malheur vient justement du fait que l'homme, de part l'existence de sa raison, soit capable de se projeter vers l'avenir. Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire de l'histoire pour savourer l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au devenir.

"il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire." ( considérations inactuelles et intempestives II) Il n'est en effet pas de bonheur dans le seul souvenir ni dans la seule attente.

On peut en effet se dire qu'il n'y a de plaisir que dans l'instant et que le bonheur ne se vit que dans le ici et maintenant.

Le présent seul en effet nous appartient.

La fuite dans le futur est fuite vers le néant.

Être incapable de vivre dans le présent, c'est ne vivre que dans l'anxiété et le manque.

Toujours regarder l'horizon de notre existence, la fin de celle-ci, c'est se priver de ce qui se présente, de ce qui existe. 3.

Les contraintes de la vie, le malheur sont des conditions même au bonheur Il est donc peut-être vrai que le malheur est l'horizon de la vie, avec comme point ultime la mort.

L'absurdité de la vie apparaît à tous et comme nous l'avons dit en introduction, chaque individu a conscience de la difficulté de l'existence.

Mais il est possible aussi que c'est cette certitude qui donne envie de vivre et d'arracher quelques instants de bonheur, même éphémères au néant de la souffrance. Si tout plaisir est cessation de la souffrance, tout plaisir jouit de cette cessation même.

Le repos après le travail est un plaisir, mais qu'il vienne à se prolonger et il devient désagréable, voire insupportable.

C'est en effet le jeu de la peine et du plaisir qui fait la vie même.

Le plaisir s'éprouve dans l'acte même de changer, d'échapper quelques instants à cet océan de malheur. Proposer dès lors l'absence de douleurs, comme idéal, à l'instar des stoïciens, c'est oublier que la souffrance, le malheur est l'aiguillon de l'activité. Sans lui, la vie viendrait à s'éteindre. Il semble donc que le malheur soit le fond de notre existence, faite de luttes pour atteindre nos désirs et que le bonheur comme paix durable soit impossible.

Pourtant, le fait de toujours se tourner vers l'avenir, de s'inquiéter de ces souffrances prochaines, nous empêche de profiter du présent et des joies qu'il peut nous procurer.

En effet, même si elles sont éphémères, elles sont ce qui donne du sens à notre vie.

Mais, sans toujours être dans l'angoisse de l'avenir, le fait de savoir que le malheur est notre horizon nous permet de savourer notre bonheur présent mais aussi nous pousse à l'action pour créer ces situations de joies.

Il faut que l'individu conscient de son destin, décide malgré tout de vivre au mieux et de créer sa propre vie.. »

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