Le libéralisme économique ?
Extrait du document
«
Pour les libéraux la plupart des .difficultés économiques et sociales viennent de l'intervention intempestive de
l'État qui prétend réglementer prix, salaires, échanges commerciaux.
Il vaudrait beaucoup mieux laisser jouer les
mécanismes économiques naturels.
«Laissez faire, laissez passer ! » L'économie tend à s'organiser d'elle-même pour
le bien de tous.
L'optimisme libéral croit volontiers à des «harmonies économiques» spontanées.
Adam Smith dans sa Richesse des nations (1774) examine les fluctuations des prix.
Le prix naturel d'un objet c'est
son prix de revient plus une juste marge bénéficiaire.
Le prix du marché d'un objet dépend de la loi de l'offre et de la
demande.
Si un produit est rare, la demande dépasse l'offre et le prix du marché s'élève au-dessus du prix
«naturel».
Si le produit est très abondant, c'est le contraire : le prix du marché tombe au-dessous du «prix naturel
».
Seulement il arrive que les prix très
élevés stimulent l'offre ; les produits chers, fabriqués en plus grand nombre, baisseront la saison prochaine.
Les prix
trop bas découragent l'offre, la production diminue et les prix remontent quand l'offre s'est faite plus rare.
Ainsi le
prix du marché tend toujours à rejoindre le prix naturel.
La loi de l'offre et de la demande sert de régulateur et «la
quantité de chaque marchandise mise sur le marché se proportionne naturellement d'elle-même à la demande
effective ».
Les salaires des ouvriers sont soumis à une régulation naturelle analogue s'ils sont trop bas dans une profession on
ne trouve plus de candidats à ce métier et il faut bien que les salaires se relèvent; s'ils se relèvent anormalement un
grand nombre d'ouvriers se propose à l'embauche et cette concurrence fait baisser le salaire.
Le seul rôle de l'État, dans la théorie du libéralisme économique, est de protéger la propriété privée.
La propriété
privée est, pensent-ils, une garantie de prospérité pour tous les membres de la collectivité.
Le propriétaire d'un
champ, d'une usine, d'un commerce est le premier intéressé à la bonne marche de son entreprise et d'autant plus
que l'institution de l'héritage lui permettra de transmettre son bien à ses descendants.
La propriété privée est
d'ailleurs non seulement utile socialement (dans la mesure où elle est le meilleur stimulant du travail) mais encore
moralement légitime, car il est juste que la personne ne soit pas spoliée du fruit de son travail et de son épargne; la
propriété est un prolongement naturel de la personne.
N'est-il pas normal que nous considérions comme à nous» ce
que nous avons acquis à force de travail, de courage, d'économie?
Le libéralisme économique qui triomphe au XIXe siècle apparaît comme la philosophie du capitalisme industriel.
Celuici en effet se définit comme la propriété privée des moyens de production Ce sont des particuliers qui possèdent les
usines, les champs, les entreprises commerciales.
Dans ce système économique, on distingue plusieurs classes
sociales, notre classe sociale se définissant par la fonction que nous remplissons dans le circuit économique.
Les
trois classes sociales fondamentales sont la classe des capitalistes qui possèdent des moyens de production et les
font exploiter par des salariés, la classe des artisans qui possèdent des moyens de production et les exploitent euxmêmes, enfin la classe des salariés qui ne possèdent que leur force de travail et la louent au capitaliste pour un
salaire.
Le libéralisme est une idéologie politique qui a fortement imprégné la tradition occidentale et qui fait de la liberté
individuelle la valeur essentielle.
Dans le domaine politique, sans se confondre avec lui, le libéralisme est pratiquement indissociable de l'idéal
démocratique.
Dans le domaine économique, il se traduit par la volonté de limiter les interventions de l'Etat pour
laisser le champ libre aux individus et aux entreprises.
Ainsi défini et à la faveur de la crise économique, le libéralisme
a connu un véritable renouveau qui ne suffit pas cependant à en masquer toutes les faiblesses.
En aucun cas, l'idéologie libérale ne se présente comme un corps de doctrine homogène.
Elle ne se résume en
aucune construction théorique en laquelle elle se laisserait saisir tout entière.
Elle ne tire son origine d'aucun
penseur hors du cerveau duquel elle serait sortie tout armée.
Dans la réalité politique, elle n'existe que rarement à
l'état pur.
Le libéralisme ne serait-il donc nulle part ? Il est bien davantage partout.
Son histoire se confond en effet largement
avec celle de la pensée et de la pratique politiques en Occident.
Non pas qu'à lui tout se ramène, mais il imprègne
profondément notre conception de la société et il a largement façonné notre histoire et nos institutions.
Le libéralisme se définit essentiellement par la volonté de faire de la liberté individuelle — au plan politique comme au
plan économique — la valeur essentielle.
Libéralisme politique
Dans le champ politique, la doctrine libérale vise avant tout à maintenir l'autonomie du citoyen contre toutes les
menaces que pourrait faire planer sur lui un éventuel pouvoir collectif, tel celui de l'Etat.
Elle se propose de mettre
en place un système politique dans lequel, par le respect du droit, par la séparation des pouvoirs, par le pluralisme.
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