Le langage - Georg Wilhelm Friedrich Hegel
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Le langage – Georg Wilhelm Friedrich Hegel
Dans ce texte, Hegel s'imprègne de la tradition philosophique en abordant un des thèmes centraux : le langage.
En effet,
cette faculté nous permet de communiquer avec autrui, de reconnaître notre monde ainsi que de donner un sens aux
choses qui nous entourent.
De ce fait, Hegel démontre encore une fois son appartenance à la philosophie traditionnelle en
étudiant encore une fois un des thèmes les plus importants de cette tradition.
Il a transcendé les siècles depuis Aristote
jusqu'à nous en demeurant à chaque fois une base pour la pensée philosophique.
Dans ce texte, Hegel oppose deux de
nos facultés: d'une part le langage et d'autre part l'imagination.
Dans un premier temps, il nous présente les différentes
définitions tout en les démontrant par des exemples propres à chacune, par la suite il insère une sorte de transition sur le
langage.
Et enfin, il nous présente notre monde comme un royaume en y donnant des caractéristiques.
Tout d'abord nous allons étudier le contenu du premier paragraphe de ce texte.
Dans un premier temps, Hegel nous donne
ses définitions de la faculté du langage et de l'imagination.
La première définition, celle du langage, consiste à donner des
noms aux objets qui nous entoure afin de leur donner un sens, une existence.
Le nom permet de donner une « identité »
particulière et unique à l'objet dans le sens où ce nom est suivi de caractéristiques et d'une définition précises et uniques
à l'objet.
Le nom fait aussi appel à l' « intérieur » de la chose c'est-à-dire qu'il ne se base pas seulement sur l'apparence
de la chose, pas seulement sur ce qu'elle paraît être mais bien sur ses fonctions et sur son être en tant que tel.
La
définition de l'imagination la qualifie comme une « forme vide, signifiante » en ce sens où elle ne s'attache qu'à l'extérieur
de l'objet, qu'à ce qu'elle paraît être, seulement à l'image que nos yeux nous donnent d'elle ; la où le langage s'attache à
la fois au fond et à la forme.
Ensuite Hegel, par la phrase « Tel est en effet l'être vrai de l'esprit », il amène en quelque
sorte une conclusion à la suite des définitions qu'il vient de nous donner.
Ainsi pour lui, l'esprit nous permet à la fois de
nous attacher à l'extérieur de la chose, à sa forme grâce à l'imagination et de lui donner un nom qui lui est propre, qui
nous permet de la définir mais aussi de lui donner un sens qui nous est commun.
Par ce biais, les hommes peuvent
communiquer entre eux tout en se comprenant puisqu'ils ont adoptés un système de communication où les termes sont
communs.
Notre esprit nous permet donc de cumuler à la fois la forme par l'imagination et le fond par le langage.
Par la
suite, l'auteur nous offre un exemple qui vient illustrer sa thèse du langage.
La première vise celle du langage qui, grâce
aux noms, définit chaque chose en tant qu'être véritable, il lui donne un sens comme par exemple lorsqu'on dit « _c'est un
lion_ », le verbe être nous montre bien que le nom qualifie à la fois la forme de l'animal qui nous a permis de le reconnaître
mais aussi ses caractéristiques comme le fait qu'il soit carnivore.
Ce nom n'est pas l'animal en lui-même, il n'a ni pattes et
n'est pas de couleur jaune comme l'est le lion ; cependant il le définit grâce à moi car ce mot, ce nom est un son de ma
voix.
A ce moment, il associe l'imagination à l'intuition, très présente dans la vie animale en nous démontrant que le nom
n'est pas la chose comme on l'imagine ou comme on l'a pressenti mais c'est l'objet en lui-même, son être véritable.
La phrase entre parenthèse nous donne deux manières d'utiliser un nom et les sens différent qu'elles prennent en
fonction du pronom qui précède le mot « nom ».
Lorsque ce pronom est possessif comme « son » précédé de « seulement
», le nom désigne un objet qui en fait est tout autre dans le sens où nous appelons un objet par un certain qui en fait ne
lui appartient et c'est à ce moment là que nous retombons dans les sous-terrains des connaissances sensibles la où
intervient l'imagination.
Alors que lorsque le mot « nom » est précédé d'un article indéfini comme « un » et encore une fois
précédé de « seulement », cette fois-ci cela ne touche plus son être en lui-même mais bien seulement le superficiel de
l'objet, puisqu'avant d'être concret, le nom est tout d'abord spirituel.
Ce qui signifie qu'il provient de notre esprit.
La phrase suivante se pose tout d'abord de part son emplacement isolé du reste du texte comme une conclusion d'une
développement précédent.
Cette phrase signifie qu'en fait grâce au nom que je porte à l'objet, il né c'est-à-dire qu'il
acquiert une existence et donc un sens grâce à moi.
En ce sens, Hegel veut nous faire comprendre que si nous n'étions
pas présents ou si nous n'avions par prêter attention à cet objet en particulier, il n'aurait aucun sens, aucune existence,
aucun être à part entière.
L'homme est en fait à la naissance de tout nom, il est une sorte de dieu face aux choses
puisque c'est grâce à lui et seulement à lui que l'objet est.
Les animaux n'auraient pu lui offrir ceci puisqu'ils n'ont pas la
faculté du langage commun à tous.
Au début du dernier paragraphe, l'auteur applique sa thèse au monde réel qu'il qualifie au début de « royaume d'images »
car sans nous, il n'y avait que l'imagination et l'intuition pour pouvoir reconnaître les objets.
En utilisant seulement la
faculté d'imaginer, la nature se trouvait totalement dépourvu de sens et d'intérieur puisque cette qualité n'arrive
seulement qu'à saisir la forme extérieure de la chose sans prendre en compte son intérieur.
Et ensuite il l'appelle un «
royaume de noms », royaume qui redonne au monde et à la nature son vrai réalité, sa réelle existence.
Il continue en
qualifiant ce royaume d'images comme un esprit rêveur, ce qui insiste encore une fois sur le caractère irréel et superficiel
de l'imagination, ces représentations n'ont aucunes réalités et encore un sens ou une raison d'être.
Il appelle alors
l'évolution des images aux noms l'éveil c'est-à-dire que l'imagination ne disparaît pas entièrement, bien au contraire nous
en avons besoin pour reconnaître les formes spécifiques mais superficielles d'un objet.
Cependant c'est ici compensé par la
présence des noms qui viennent poser une certaine réalité et un certain sens sur les objets vus par l'imagination.
De part
cette séparation et complémentarité, les objets acquièrent leur vérité en ce sens où ils obtiennent un sens, une définition
qui leur est propre, des caractéristiques qui lui sont particulières, des signes qui nous permettent de les reconnaître pour
ensuite mettre un nom dessus.
Grâce à la présence à la fois de notre esprit imaginatif et de notre faculté du langage, nous
pouvons nous différencier des animaux et ainsi mettre des noms sur les objets, les phénomènes ou encore les beautés qui
nous entourent.
En conclusion, nous pouvons dire qu'Hegel a voulu dans ce texte marqué ' l'importance du langage dans notre société en
le comparant à la faculté qui est sans doute la plus utilisée, celle de l'imagination.
Et par cette comparaison, il nous a
prouvé combien le langage est un cadeau béni de la nature, c'est tout d'abord notre première différence avec les animaux,
et de plus elle nous permet de connaître, reconnaître et partager avec autrui tous les objets qui peuvent nous entourer.
De ce fait, l'auteur nous montre l'importance des noms et nous incite à préserver cette faculté qui nous est si particulière..
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