Le langage est-il le propre de l'homme ?
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«
Lectures conseillées
A.- Lectures se rapportant à la notion de « propre ».
Aristote analyse cette notion dans les Topiques (Vrin).
Son analyse est reprise et commentée par le néoplatonicien Porphyre (223-304), disciple de Plotin, dans un ouvrage intitulé Introduction au traité des catégories.
Ce livre est généralement connu sous son titre grec transcrit en français : Isagoge (Introduction) (Vrin éd.).
Au
XVIIe siècle, on trouve dans La Logique ou J'art de « penser » (souvent appelée Logique de Port-Royal), d'Antoine
Arnauld et Pierre Nicole, un bref exposé sur la notion de « propre » (cf.
Ire partie, chap.
VII, pp.
92-93,
Flammarion).
B.- Lectures se rapportant à la question du langage.
Nous conseillons tout d'abord aux élèves de lire le livre documenté précis et stimulant d'André Jacob : Introduction à
la philosophie du langage (« Idées », Gallimard).
Cet ouvrage, en plus de son intérêt philosophique certain, apparaît
comme un excellent instrument de travail.
Il contient en effet un index des noms propres, un index thématique et
surtout une bibliographie sélective très fournie.
On peut compléter la lecture de ce livre par celle de Points de vue
sur le langage (même auteur, luincksieck éd.).
Pour la philosophie grecque, citons Le Cratyle de Platon (Garnier-Flammarion) et De l'interprétation d'Aristote (Vrin).
A propos de l'analyse cartésienne du langage, nous conseillons aux élèves de lire le Discours de la méthode et
principalement la cinquième partie.
Descartes y démontre en effet dans quelles conditions le langage peut être
considéré comme le propre de l'homme.
On complétera la lecture de ce texte par celle de la lettre au Marquis de
Newcastle, du 23 novembre 1646 (dans les extraits des Lettres de Descartes publiés dans la collection « Les Grands
textes », P.U.F., pp.
160 sq.).
En ce qui concerne non plus la différence entre l'homme et l'animal mais la question
de la nature du langage, il existe une lettre importante de Descartes adressée au Révérend Père Mersenne le 20
novembre 1629.
Elle ne figure malheureusement pas dans le petit ouvrage, pourtant fort bien conçu, de la
collection « Les Grands Textes ».
On la trouve en revanche dans les OEuvres de Descartes (La Pléiade, Gallimard).
On pourra enfin, si on le désire, comparer ce que Descartes dit (ou ne dit pas) du langage avec ce qu'en dit
Leibniz.
Pour ce faire, il serait bon de lire la troisième partie des Nouveaux Essais sur l'entendement humain
(collection Garnier-Flammarion).
La meilleure introduction à la linguistique demeure la lecture du livre du fondateur de cette discipline : Cours de
linguistique générale de Ferdinand de Saussure (Payot).
Signalons aussi Prolégomènes à une théorie du langage et Essais linguistiques, de Hjelmslev (éd.
de Minuit).
- Essais de linguistique générale, de Jakobson (éd.
de Minuit).
- Eléments de linguistique générale, de Martinet (A.
Colin).
- Le Langage et la Pensée (Payot), Structures syntaxiques (Seuil) et La Linguistique cartésienne de Chomsky
(Seuil).
Dans une perspective qui complète la précédente en ouvrant sur d'autres horizons, on consultera par exemple les
deux tomes du livre d'Émile Benveniste : Problèmes de linguistique générale (Gallimard).
On se reportera également
à L'introduction à l'oeuvre sur Le Kavi de von Humboldt (Seuil) [le Kavi est une langue de l'île de Java].
L'Introduction, publiée en 1836, soit un an après la mort de l'auteur, a pour titre « De la diversité de structure de la
parole humaine et son influence sur le développement spirituel de l'espèce humaine » Indiquons encore le livre de
Georges Gusdorf intitulé
La Parole (P.U.F.).
Cet ouvrage contient des analyses très accessibles à des élèves des classes terminales.
Enfin, pour vraiment se mettre en chenin vers la langue, nous invitons les élèves à lire des textes d'écrivains et de
poètesl et puis aussi des livres de Martin Heidegger.
notamment, aux P.U.F., Qu'appelle-t-on penser ? et, chez
Gallimard; Approche de Hôlderlin, Chemins....
Essais et Conférences, Lettre sur l'humanisme (in : Questions III),
Introduction à la métaphysique.
et bien sûr Acheminement vers la parole.
Remarques sur le sujet.
La question posée (Le langage est-il le propre de l'homme ?) présente un caractère singulier pour ne pas dire
surprenant.
En effet, que le langage soit le propre de l'homme, voilà qui paraît évident.
Il faut donc s'interroger sur
ce qui semble aller de soi.
Nous suggérons, après avoir noté ce point, d'analyser à travers l'expression « le propre
de » la notion de « propre ».
L'étude de cette notion philosophique permet de mieux cerner le sens de la question du
sujet.
De nombreux philosophes ont affirmé que le langage constituait une ligne de partage très nette entre
l'homme et l'animal.
Nous estimons qu'il serait judicieux de prendre un exemple et de l'analyser.
Nous pensons
surtout à Descartes.
En s'appuyant sur certaines de ses remarques, l'on comprendra en quel sens et à quelles
conditions le langage se présente pour lui comme le propre de l'homme.
L'analyse cartésienne n'est peut-être pas
exempte de présupposés.
Il serait bon de les relever.
C'est à ce moment que l'on se demandera si la linguistique ne
pourrait pas nous aider à préciser davantage le sens de la question.
Nous proposons de dresser.
à propos du sujet,
un bilan de ce que la linguistique nous apporte.
Mais nous découvrirons pour finir que la véritable réponse à la
question posée se situe non pas sur le terrain de la linguistique, ni même peut-être sur celui d'une philosophie du
langage, mais sur celui de la poésie et aussi sur celui d'une pensée plus attentive au langage que ne le fut, de
Platon jusqu'à Husserl, la philosophie proprement dite..
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