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Le langage est-il ce qui nous rapproche ou ce qui nous sépare ?

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« Termes du sujet: LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. Le langage est-il un élément de cohésion ou de dissension ? Y a-t-il un autre moyen qui permette aux hommes de communiquer ? Quels types de rapports le langage instaure entre moi et autrui ? I) Le langage nous sépare 1) Ne pas parler la même langue sépare les hommes A.

Le barbare est celui qui ne parle pas ma langue. Les Grecs appelaient «barbares» ceux qui ne parlaient pas la langue hellène.

Ce simple fait, même s'il peut sembler anecdotique, n'en signale pas moins la difficulté qu'il y a à entrer en communication et en confiance avec celui qui ne parle pas la même langue que soi.

Au fondement de la xénophobie est la différence qui s'exprime d'abord dans la différence de langue.

Ne pas comprendre la langue de l'autre, c'est ne pas pouvoir savoir ce qu'il veut et ce qu'il veut dire, ce qu'il pense et ses dispositions à notre égard.

De cette différence naît souvent la méfiance. B.

La diversité des langues sous le signe de la malédiction. On peut ici se référer à la Bible et plus particulièrement au passage de l'histoire de Babel.

La diversité des langues est une punition infligée par Dieu aux hommes trop vaniteux de Babel.

La diversité des langues annonce donc le chaos, la fin d'un ordre et l'impossibilité de l'harmonie.

Avec la diversité des langues naît le brouhaha dépourvu de sens. C.

La diversité des langues est une insulte à la fonction langagière. Après avoir insisté ici sur la distinction entre langue et langage, on peut souligner le fait que l'existence de plusieurs langues différentes (qui sont pourtant les réalisations et les matérialisations du langage) empêche, pour une part au moins, la fonction langagière de se concrétiser.

C'est donc le moyen du langage - la langue - qui entrave le langage et sa fonction de communication. 2) Le problème de la rhétorique • La puissance du langage est redoutable en raison de la possibilité qu'il offre de "manipuler" les gens, comme l'a bien vu Platon dans sa critique de la rhétorique.

Mais cette manipulation peut se retourner contre les manipulateur euxmêmes, et échapper ainsi à tout contrôle, ainsi que l'explique H.

Lefebvre «Le discours se vend.

Il sert à vendre.

lise manipule et permet de manipuler.

Les gens se divisent alors en manipulateurs et en manipulés ; les rôles peuvent changer, et le manipulateur se laisser manipuler.

Le discours parachève ainsi l'aliénation par l'argent et le monde de la marchandise.

En allant au fond des choses, ce n'est d'ailleurs pas lui qui manipule et aliène : c'est la forme qui a capturé cette autre forme, le langage, à savoir la marchandise, et qui la change en discours, en moyen de persuader, c'est-à-dire de vendre.

.

(Le langage et le société, coll.

Idées, p.

371) • Cette puissance du langage est particulièrement redoutable dans une perspective politique, car les discours engagent les peuples, comme l'a souligné Hegel : «Les discours sont des actes et même des actes tout à fait essentiels et très efficaces.

Certes, on entend souvent des hommes se justifier en disant : "Ce n"étaient que des paroles".

Si cela est vrai, s'il ne s'agit que de mots, leur innocence est établie ; en effet de tels discours ne sont que purs bavardages et le bavard jouit du privilège de l'innocence.

Mais les discours entre peuples ou bien ceux qui s'adressent à des peuples et des princes sont des actes.

(La Raison dans l'Histoire, 10-18, p.

26) 3) Langage et pouvoir Puisqu'il a pour fonction essentielle l'expression de la pensée et la communication entre les hommes, il est clair que le langage joue un rôle éminent dans les phénomènes de pouvoir.

Il permet ou facilite l'action; il l'interdit ou la sanctionne; le droit se dit et s'écrit et ceux qui dirigent la Cité exercent leur fonction par l'intermédiaire du langage, tout comme ils sont attentifs à en capter les signes. Dans toutes les sociétés, les titulaires du pouvoir ont possédé la maîtrise du langage ou des langages propres à orienter l'action d'autrui.

Ceux-là sont détenteurs de ce "maître-mot" que Kipling attribuait dans la jungle à l'enflant démuni mais qui finirait par s'emparer de la fleur rouge.

Prêtres et scribes, pontifes et rois, légistes et avocats, journalistes et hommes des médias connaissent tour à tour cette puissance.

L'agora d'Athènes était le lieu de disputes, de collusions oratoires.

De même, Dieu se manifeste par cet acte de langage: " Au commencement était le Verbe" disait déjà Saint-Jean. Dans les sociétés complexes, le langage est l'expression du pouvoir.

A tel point que le fait de nommer, de. »

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