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Le juste milieu est-il toujours préférable ?

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« Analyse du sujet · Le sujet met en oeuvre deux notions : le juste milieu (qui apparaît être une notion étroite ou restreinte, dont une définition semble pouvoir être donnée) et le préférable (notion qui paraît plus problématique : selon quels critères parle-t-on de préférable ? Le plaisir, le bien, le bonheur, l'utile, le juste etc.

?) qu'il faut donc caractériser.

Entre ces notions un lien est présupposé (le juste milieu serait en général, ou le plus souvent, préférable) et on nous demande si ce lien est constant.

Point de méthode : En général, quand on n'a que deux notions, on en cherche une troisième (quand on en a qu'une on en cherche une seconde, souvent celle qui s'oppose, puis alors une troisième) que l'analyse nous révèlera comme importante pour faire le lien entre les deux notions données.

En outre, il faut commencer par travailler la notion la plus facile à définir et la moins problématique pour faire jouer la notion plus complexe. · A propos du lien : "toujours" s'oppose à "jamais" et se distingue de "le plus souvent" ou "de temps en temps".

Si c'est "toujours", alors il faut se demander pourquoi : parce que c'est nécessaire (lien logique : il serait contradictoire que les deux termes n'aillent pas ensemble, ce qui veut dire que l'un des termes fait partie de la définition de l'autre ou qu'ils sont tous deux équivalents, ou encore qu'ils sont des parties d'un troisième terme qui les unis) ou bien parce que c'est un fait (cf.

distinction de droit / de fait) constaté, empirique ("dans la vie", il serait toujours préférable de faire des actes mesurés (ni trop ni trop peu) parce que, par exemple, "on ne sait jamais ce qui peut arriver"...).

On ferait alors ici référence à l'expérience des hommes. · Le juste milieu est à première vue ce qui est entre l'excès (le trop, l'ubris) et le défaut (pas assez).

En ce sens il n'est pas identique à la simple moyenne : pour obtenir une moyenne, on prend un certain nombre d'actions, pour le juste milieu, une seule action suffit.

La moyenne ne suppose pas que les actions soient modérées, l'action qui choisit le juste milieu, si.

Le problème est justement de reconnaître quand on a ou non affaire au juste milieu et quand il s'agit d'un excès ou d'un défaut (ex : le courage n'est pas un excès, mais la témérité, si.

La lâcheté est un défaut, mais pas la prudence).

De plus, le juste milieu est toujours déterminé par ses extrêmes (il est le milieu entre deux extrémités) : de ce point de vue, c'est un concept relatif.

A partir de là, la réponse à la question semble devoir être : le juste milieu n'est pas toujours préférable car cela dépend de la nature des extrêmes. · Il faut chercher pourquoi le juste milieu est en général préférable (présupposé du sujet) ce qui conduit à s'interroger sur ce que veut dire préférable : le préférable est ce qu'il faut choisir.

Pourquoi le "faut" il ? Derrière le préférable, il y a l'idée d'obligation.

Mais cette obligation ne paraît pas inconditionnelle : c'est préférable si (on veut ceci etc.).

Mais alors, si le préférable est conditionnel (ou "hypothétique", par opposition à "catégorique" ou "inconditionnel", sans condition) ou relatif ("ça dépend de ce qu'on veut"), il faut savoir relatif à quoi : justement à ce que l'on veut.

Or, ce que l'on veut, estce toujours la même chose que ce que l'on préfère ? Il paraît que non : par exemple je peux préférer le chocolat (préférence renvoie au plaisir) mais pour autant ne pas vouloir en manger : ici, en un sens du mot "préférence", je ne fais pas ce que je préfère, parce que je ne le veux pas.

De ce point de vue, le juste milieu (le fait d'être mesuré, la mesure) ne paraît pas être toujours préférable car de fait, ce n'est pas toujours ce que l'on préfère-désire.

Ici il faudrait donc distinguer ce qui est "préféré" de fait et ce qui, en droit, devrait être préféré (le préférable).

Cela suppose que les préférences peuvent être jugées, condamnées, évaluées moralement ou juridiquement. · En ce sens la notion de "préférable" renvoie à un "préférable en soi", c'est à dire pour tout le monde : le préférable est alors défini à partir d'un bien en soi (qu'il faut alors déterminer) que la juste mesure réaliserait concrètement dans nos actions.

La question est alors de savoir si le juste milieu est bien la réalisation du bien (lequel est le préférable en soi).

Pour répondre à cette question, on voit qu'il faudra réfléchir sur ce qu'est le bien.

Si le bien est le juste milieu, alors au sens absolu du "préférable", le juste milieu est toujours préférable.

Si le juste milieu est ce qui réalise le bien, alors on peut l'appeler "vertu". · En outre, certaines choses sont préférables mais non obligatoires : par exemple avoir son permis de conduire.

Ne pas faire ce qui est préférable n'est pas pour autant, dans ce contexte, mal ou mauvais moralement. Problématique Il sembler aller de soi que le juste milieu est toujours préférable car les excès et les défauts nous sont néfastes (trop travailler, ne pas assez travailler), et on loue en général les hommes "mesurés", on critique les "extrémistes" (les partisans des extrêmes).

Mais d'un autre côté, il y a des situations ou choisir le juste milieu, c'est faire preuve de cynisme, n'agir qu'en vue de son avantage sans avoir d'égard pour le bien ou pour les autres hommes (négocier avec des nazis).

Dès lors il faut s'interroger pour savoir si le juste milieu est toujours préférable, et si non, dans quelles situations il l'est et pourquoi.

L'enjeu est de savoir si on peut donc définir la vertu comme étant un juste milieu. Proposition de plan. »

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