Le je de l'autobiographie est le centre du monde, le je du mémorialiste est au centre du monde
Extrait du document
«
Le sujet repose sur la différence entre « au centre du monde » et « le centre du monde ».
Il convient donc de discuter cette différence entre les mémoires et l'autobiographie, entre la place de l'auteur dans
les mémoires et dans l'autobiographie et finalement.
Il faut donc discuter sur la différence entre ces deux genres qui appartiennent au même : l'écriture sur soi.
I- L'autobiographie et les mémoires
A- Deux genres très proches
Récit à la première personne, celui qui dit « je », c'est bien l'auteur, celui qui tient sa plume.
Je décide de raconter et de se raconter, d'évoquer le monde tel qu'il le voit finalement.
Auto (moi)-bio (vie)- graphie (écrire) : écrire ma vie.
Mémorialiste : auteur de mémoires à caractère historique.
B- L'autobiographie
• Philippe Lejeune : « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met
l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ».
• L'autobiographie est écrite par une personne plutôt âgée, à la fin de sa vie.
• Autre but : essayer de mieux se comprendre, comprendre (aussi envie de s'expliquer, d'expliquer pourquoi l'auteur
(souvent connu) a agi et devenu ainsi.
Ex : importance des évocations de l'enfance dans les autobiographies.
Sarraute et Sartre insistent beaucoup sur
leur culture livresque enfantine.
« Je » : en tant qu'homme (ou femme) privé.
C- Les mémoires
Dans les mémoires, l'auteur raconte sa vie mais en tant que témoin ou acteur de l'Histoire.
Ex : Chateaubriand (1768-1848) a vécu 80 ans, il a connu tous les bouleversements et les changements de régime
(monarchie, Révolution, exil, Napoléon, Restauration).
Il veut donc témoigner : en tant que spectateur (chute de
son monde, prise de la Bastille, Waterloo) et en tant qu'acteur (ministre, ambassadeur).
Il veut laisser un
témoignage.
« Je » : en tant qu'homme public (ex : de Gaulle ne parle pas de sa vie privée dans ses Mémoires).
∆) Comme le but originel des deux genres n'est pas la même, la place du « je » va changer aussi.
II- L'écriture de son passé
A- Le centre du livre
Lejeune le rappelle très bien, l'autobiographie = identité de l'auteur, narrateur et personnage principal.
Toute l'histoire racontée est centrée sur le héros qui est le narrateur qui est l'auteur.
Ex : Rousseau, dans ses Confessions, après Montaigne (la « matière » de son livre) décide d'écrire un livre sur lui, lui
« seul ».
« Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera
moi ».
B- Le regard du témoin
Dans les mémoires, il y a aussi identité entre auteur et le narrateur mais y a-t-il identité entre l'auteur et le
personnage principal ? C'est discutable.
Le mémorialiste raconte, témoigne mais ne dit pas toute sa vie.
Récit
historique essentiellement.
Ex : au début, Chateaubriand avait commencé à écrire Mémoires de ma vie.
Il racontait en détail son enfance et
ses relations assez fortes avec sa soeur Lucile.
Puis, il décide de faire des mémoires [1] : seul le premier livre évoque
assez précisément son enfance.
Après, l'histoire est surtout le personnage principal vu à travers son regard.
Par ex,
à la différence de Rousseau, n'évoque pas ce qui peut lui donner du plaisir, n'avoue pas de faute.
C- L'écriture du passé
• Autobiographie : auteur revient sur son histoire personnelle.
Alternance de moments passés (récit, imparfait/passé
simple) et de réflexions au présent de l'auteur.
Ex : lors de sa condamnation pour le peigne cassé, le jeune Jean-Jacques est révolté par l'injustice de sa situation.
Rousseau, plus âgé, bien qu'encore remué par cet épisode, remarque qu'enfant, il n'avait pas vu « combien les
apparences [l]e condamnaient ».
Alternance du récit passé et du commentaire présent.
• Mémoires : récit qui évoque des faits historiques passés, temps du récit (passé simple/imparfait).
Mémoires de de
Gaulle : effort de composition (connecteurs logiques, phrases complexes et souvent longues...)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.»
- « Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page » AUGUSTIN D’HIPPONE
- Connaître le monde viking
- Ian Stewart: 17 équations qui ont changé le monde
- Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?