Le Freudo-marxisme
Extrait du document
«
La philosophie, produit de son temps
"La philosophie [...] a une tendance à la solitude, à l'isolement systématique, à l'introspection passionnée,
et, de prime abord, se trouve étrangère et opposée à ce qui caractérise les journaux, à cet élément qui a la
riposte vive, aime le bruit et l'agitation et ne se complaît que dans sa propre manifestation.
La philosophie,
au cours d e son développement systématique, est impopulaire et, aux yeux des profanes, toute son
activité mystérieuse et intime fait figure d'agitation exagérée autant que dénuée de sens pratique ; elle
passe pour enseigner la magie, et ses incantations ont un air solennel, parce qu'on ne les comprend pas.
La philosophie, conformément à son caractère, n'a jamais fait le premier pas en vue de troquer la soutane
ascétique contre le léger costume conventionnel des journaux.
Mais les philosophes ne sortent pas de
terre, tels des champignons ; ils sont le produit de leur temps, de leur peuple, dont les énergies les plus
subtiles, les plus précieuses et les plus invisibles roulent dans les idées philosophiques.
L'esprit qui
construit les systèmes philosophiques dans le cerveau des philosophes est identique à celui qui construit
les lignes de chemins de fer par les bras des ouvriers." Karl MARX
La philosophie n'est pas indépendante de l'actualité
La philosophie conserve la réputation de constituer un monde à part.
C'est même pour cette raison qu'elle
peut rebuter certains, qui la considèrent comme un travail spécialisé qui ne s'adresse pas à eux.
La philosophie et son public
Pourtant, c'est bien à tout individu que prétendent s'adresser Platon, Descartes ou Kant, en sous-entendant en permanence que leurs façons
de penser sont accessibles à tous, puisqu'elles sont fondées sur l'usage d'une raison présente en tout homme.
Malgré de telles déclarations,
la philosophie semble rester à l'écart du public - en raison même de ses exigences, du caractère abstrait de ses analyses, de ce que Marx
nomme ironiquement sa « soutane ascétique ».
Philosophie et journalisme
Il est en conséquence tentant d'opposer son isolement, et la manière dont elle se tient en retrait d e l'actualité, au traitement que les
journaux réservent à cette dernière.
Le journaliste cherche avant tout à communiquer sans délai ses informations et ses commentaires à un
public; il ne se soucie guère de travailler «pour l'éternité», ce qui le concerne est au contraire l'immédiat, le monde tel qu'il évolue au jour le
jour.
Constatant cette différence, Marx n'en déduit aucunement que la philosophie devrait se mettre à l'école du journalisme.
Il préfère
rappeler que ses théories ne sont pas indépendantes de tout contexte, et sont liées étroitement à une mentalité historique qui les « produit
».
S'il en va bien ainsi, on admettra que l'initiation à la philosophie et aux textes qui la constituent doit s'accompagner du rassemblement
d'informations multiples sur les conditions de leur émergence.
Pour cerner un travail philosophique, il faut aussi se documenter sur les autres
activités (culturelles, scientifiques, politiques, sociales, économiques) d e son époque, d e façon à s e donner les moyens d e mieux
comprendre ses conditions d'apparition.
MARX (Karl).
Né à Trêves, en 1818, mort à Londres en 1883.
Il fit ses études aux Universités de Bonn, de Berlin et de Iéna, et fonda en
1842, la Gazette Rhénane.
Il se rendit à Paris en novembre 1843, et y lança les Annales franco-allemandes.
Expulsé en 1845, il se réfugia à
Bruxelles, effectua un voyage en Angleterre, au cours duquel il rédigea le Manifeste du parti communiste Il est expulsé de Belgique en 1848,
fait un bref séjour à Paris et s'installe à Cologne, où il fonde la Nouvelle gazette rhénane.
Chassé des États rhénans en 1849, il se rend à
Paris, d'où il est expulsé et il part vivre à Londres.
Il y connaît la misère, malgré le soutien amical d'Engels.
L'Internationale ouvrière est
créée en 1864.
Des conflits de doctrine éclatèrent, des rivalités opposèrent Marx à Mazzini, à Bakounine, à Jules Guesde.
A l'abri du besoin
grâce à une pension d'Engels et veuf en 1881, il voyagea, pour sa santé : Monte-Carlo, Vevey, Enghien, Alger.
Il mourut d'un abcès du
poumon.
C'est en Angleterre que Marx étudia scientifiquement, en économiste, les problèmes de la classe ouvrière, et qu'il f u t a m e n é à
élaborer e t à exprimer sa doctrine : le marxisme, dont lui-même prétendit d'ailleurs se tenir à l'écart.
Les transformations sociales dont
l'histoire nous d o n n e le spectacle ont pour h a s e la structure économique.
C'est le principe du matérialisme historique.
«L'existence des
classes est liée à des phases du développement historique déterminé de la production ».
La lutte des classes est le rouage primordial de la
transformation du monde.
La classe la plus nombreuse, qui est la plus défavorisée, doit assurer son triomphe sur la classe la plus riche, qui
est la moins nombreuse.
Le prolétariat doit vaincre la bourgeoisie.
L'analyse économique de Marx le conduit à démontrer que le mode de
production des richesses est collectif, alors que leur mode d'appropriation demeure individuel ; là est la base de l'antagonisme des classes.
Le capital bourgeois, qui possède et ne produit pas, s'est soumis le travail prolétarien qui produit, mais ne possède pas.
« Le Capital est du
travail mort, qui, tel un vampire, ne vit qu'en suçant le travail vivant, et vit d'autant plus qu'il en suce davantage.
» - Marx énonce la loi de
concentration, selon laquelle le nombre des prolétaires s'accroît sans cesse, alors que le nombre des propriétaires du capital a tendance à
décroître.
Le déséquilibre entre production et consommation entraîne les crises économiques et doit hâter l'avènement du prolétariat et la
collectivisation de la propriété.
Mais l'erreur de Marx est célèbre, qui prédit que la révolution éclaterait dans le pays le plus industrialisé et où
la loi de concentration jouait le plus fortement, c'est-à-dire les États-Unis.
— Marx énonce la loi d'airain des salaires, qui réduit au minimum
le gain du travailleur, et il distingue la valeur d'échange, fonction de la quantité de travail incorporé dans l'objet, de la valeur d'usage.
— L'un
des facteurs essentiels de l'avènement du prolétariat est le développement interne du prolétariat lui-même.
C'est par son aliénation totale,
en s'enfonçant au plus bas d e s a condition, q u e l e prolétaire prend conscience de celle-ci.
—« Le processus suivant lequel le travail est
transformé en capital contient en lui le secret de la destruction future du capitalisme.
» Le dépérissement de l'État bourgeois est une étape
d e cette destruction, qui doit aboutir, après la grande crise, à la dictature du prolétariat.
Mais celle-ci ne doit être qu'un p a s s a g e vers
l'instauration d'une société sans classes, c'est-à-dire d'une société communiste, o ù l a propriété privée sera supprimée.
— Les principales
influences que l'on décèle dans la pensée de Marx sont celles de Hegel, de Feuerbach et de Ricardo.
La philosophie allemande, le socialisme
français et l'économie politique anglaise s'y retrouvent.
Le marxisme a des limites, mais tel qu'il est, il a joué un rôle considérable dans
l'histoire du monde.
« D e m ê m e q u e l e Christ aux martyrs de l'esclavagisme antique, Karl Marx a apporté aux martyrs de l'esclavagisme
moderne un bouleversant espoir.
» (G.
Walter)..
»
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