Le fou, le primitif, l'enfant: que nous apprennent-ils de l'homme ?
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DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Pourquoi ce « rapprochement » (implicite) entre l'enfant, le fou, le primitif ? Pour savoir ce qui est en jeu ici et
déterminer de façon précise ce dont il convient de parler, il ne faut en aucun cas réfléchir de façon dispersée sur
l'enfant, puis le fou, puis le primitif.
— Qu'est-ce qui peut amener à les « rapprocher » ?
— A quelle appréhension de l'enfant, du fou, du primitif et rapprochement renvoie implicitement ?
• Que peut-on penser sous le terme « homme » pour que le sujet ait un sens ?
La signification des termes semble ici aller de soi : un examen attentif révèle cependant des idées implicites.
Le
fou? ce terme à la connotation péjorative désigne objectivement le malade mental.
Et nous savons (ou devrions
savoir) que si nous l'appelons fou c'est parce que nous l'excluons de notre communauté, parce qu'il transgresse les
normes et d'une certaine façon inquiète.
Cette dénomination protège et délimite le normal par rapport au
pathologique.
Il en est de même pour le terme de primitif.
Les études ethnologiques récusent ce terme mais il
évoque avec persistance l'idée d'un être proche de l'animalité dont, à coup sûr, nous sommes très éloignés: ce
serait le degré le plus bas de l'échelle humaine.
L'enfant? Le terme est assez neutre, mais l'utilisation simultanée des
trois vocables invite à l'interprétation suivante : les êtres auxquels pour diverses raisons nous ne nous identifions
que rarement ou pas du tout, qu'est-ce que leur étude peut nous apprendre sur l'homme? (Sous-entendu : l'homme
sain d'esprit, civilisé, adulte).
L'auteur de la question en a choisi les termes pour piquer l'auditeur par une sorte de provocation: il s'agit de montrer
à «l'homme», l'homme imbu de ses qualités, donc tout un chacun, qu'il considère un peu trop vite qu'il n'a rien à voir
avec des êtres étranges, méprisables ou inachevés.
Le sens de la question apparaît alors : ces êtres qui sont tous
en marge de l'humanité telle que l'opinion commune la pense idéalement, leur étude ne s'avère-t-elle pas utile à la
connaissance de soi?
De là une reformulation de l'énoncé: la psychiatrie, l'ethnologie, la psychologie de l'enfant qui ont pour objet : la
première, celui qui est hors des normes sociales, la deuxième celui qui est socialisé autrement, et la dernière celui
qui ne l'est pas encore, que nous apprennent-elles sur l'homme? c'est-à-dire sur sa nature.
Nous sommes invités
alors à réfléchir sur la nature humaine et donc sur sa définition habituelle : l'homme est-il essentiellement et à jamais
raisonnable, civilisé, adulte? ou plutôt ces trois qualités que nous nous plaisons à lui reconnaître sont-elles
universelles, innées ou procèdent-elles d'une histoire, voire d'un ethnocentrisme culturel?
Ainsi se trouve dégagé le sens d'une question.
On peut convenir que cette opération qui consiste en une prise de
conscience des diverses connotations des termes utilisés ne nécessite dans l'exemple ci-dessus aucune
connaissance vraiment spécialisée, mais il n'en est pas toujours ainsi.
Introduction
Lorsque l'on dit de quelqu'un « il est fou », ou encore « c'est un enfant » ou enfin « c'est un primitif » on semble
avoir tout dit.
On a, semble-t-il, expliqué son caractère anormal.
C'est donc un jugement porté par celui qui se
considère normal.
Si effectivement ils apparaissent comme des figures de l'autre, ils semblent être en- deçà de
l'humanité : l'enfant est un homme en puissance à réaliser par l'éducation, le fou est celui dont l'éducation à
échouer et le primitif appartient à un peuple proche de l'origine de l'humanité.
Que nous apprennent de l'homme l'enfant, le fou et le primitif ? En tant que figure du naturel par rapport à l'homme
social nous apprennent-ils que l'homme est un être socialement conformé ? Mais ce ne sont pas que des figures du
naturel ils sont également déterminés par des contraintes extérieures.
L'homme serait-il au contraire une figure de
l'autodétermination et un être critique ? Cependant, leur différence est-elle le fruit d'une évaluation sociale ? Dès
lors ils ne nous apprendraient rien sur l'homme, mais bien sur la normativité des critères de différenciation.
I- Nous apprennent-ils que l'homme est un être socialement conformé ?.
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