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Le droit peut-il échapper a l'histoire ?

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« Analyse du sujet : · Droit : ensemble des règles juridiques dans une société, règles qui régissent les rapports sociaux des individus entre eux et ceux de l'état et des individus en édictant ce qui est ou non permis.

Le droit est nécessaire pour régler les rapports humains en tant qu'il agit comme un arbitre qui garantit l'équité, car, comme le dit Kant, les hommes sont insociablement sociables.

Le droit garantit donc les droits individuels mais crée aussi des devoirs. Le droit est irréductible aux faits, il introduit une distinction entre ce qui est et ce qui doit être.

De plus, le droit implique la contrainte, une contrainte légale, il est exécutoire. Histoire : individuelle ou collective.

Le discours historique est spécifique.

I l relate des actions humaines, des faits sociaux et politiques, des événements concernant la vie de l'humanité, d'une société, des rapports entre plusieurs sociétés, etc.

C e récit s'organise de manière chronologique. De plus, l'histoire cherche à dire le vrai à propos du passé (souci d'objectivité).

En ce sens, le terme « histoire » vient du grec historia qui signifie « enquête », et qui désigne la recherche de l'historien essayant de constituer une connaissance du passé.

Outre la science du passé, l'histoire peut aussi désigner le devenir historique. Echapper : se soustraire à l'emprise de, ne pas être concerné, avoir une certaine indépendance. Problématique : C e sujet pose le problème des liens entre le droit et l'histoire.

S'interroger sur la possibilité pour le droit de se soustraire à l'histoire, c'est avant tout sous entendre que ces deux notions sont intimement liées et que le droit découle de l'histoire.

Or, si le droit dépend de l'histoire, s'il est produit par elle, cela signifie que sans histoire il n'y aurait pas de droit et que ce dernier ne peut donc être que le fruit d'une élaboration, une donnée arbitraire qui se construit au fil du temps, en fonction des circonstances historiques rencontrées et des divers événements qui composent la réalité historique humaine.

A insi, supposer que le droit puisse échapper à l'histoire, c'est déjà penser une existence indépendante du droit, une existence atemporelle, aculturelle, une existence en soi, non déterminée par des facteurs historiques extérieurs.

De ce fait, le problème principal soulevé par ce sujet est le suivant : le droit vient-il ou non de l'histoire ? Ne peut-il qu'être le produit de l'histoire ou peut-il avoir une existence en soi ? Quel est finalement le fondement du droit ? Proposition de plan : 1- Le droit est un produit de l'histoire. L'histoire et le droit sont intimement liés.

Droit positif qui est créé en réponse à des faits particuliers.

La naissance du droit est en effet directement reliée aux circonstances historiques, le droit surgit de l'histoire, il est une réponse aux événements rencontrés, de même, son évolution réagit à l'évolution des mœurs, à l'évolution sociale et culturelle.

Le principe d'égalité qui est maintenant un droit acquis dans notre société occidentale aurait été considéré comme une ineptie au Moyen-Â ge ou le modèle féodal régnait en maître.

C e droit est le produit de la révolution, d'une évolution des idées et du contexte historique.

O n peut prendre aussi l'exemple du statut de la femme ou de celui de l'enfant.

C es concepts ont évolués avec les mentalités et avec les époques pour finalement revendiquer leur place particulière, leur identité par rapport au groupe dominant, leur égalité. C 'est en effet, quand il y a une classe dominante, une élite, et en face un groupe défavorisé, qu'alors commence le discours du droit.

Par exemple, la Bible interdit l'homosexualité.

C ependant, en Grèce, l'homosexualité n'est pas un problème.

Il ne s'agit pas du même schéma culturel.

O n voit bien à travers cet exemple que ce qui est ou non permis est culturellement et historiquement déterminé, que cela dépend de circonstances particulière.

En conséquence, parce que l'homosexualité ne va pas de soi, parce qu'elle est marginalisée, un droit est revendiqué.

L'interdit entraîne l'apparition d'une passion qui revendique un droit pour rétablir ce qui est perçu comme une injustice, un droit qui normalise, arbitre et égalise la situation.

De l'interdit historique surgit la nécessité du droit. A insi, des inégalités sociales surgissent de nouvelles revendications, une demande qui implique la nécessité de créer un droit spécifique, adapté à chaque situation. Le droit naît de la conscience que nous avons des droits spécifiques, il est culturellement et historiquement déterminé.

L'oppression, le milieu, la marginalisation entraîne une révolte ou du moins une conscience subversive qui revendique un droit. C ependant, n'existe t-il pas une forme du droit qui soit indépendant du mouvement et des circonstances historiques ? Le droit ne peut-il autre que positif, ne peut-il exister en soi, sans être forcément une conséquence de l'histoire ? 2- Au delà de toute réalité historique : le droit naturel. Le droit est une nécessité qui ne dépend pas de l'histoire et de événements.

Il existe en effet des droits naturels (opposition à positifs, culturels, historiques), innés et inaliénables qui découlent du seul fait de l'humanité de l'homme, non de son groupe social ou de son époque historique.

A insi, ce droit naturel est intangible et universel, commun à tous les hommes, indépendamment de toute détermination sociale.

P ar exemple : le droit à la vie, l'interdiction du meurtre ou encore l'interdiction de l'inceste.

C es droits ne sont pas des constructions historiques. De plus, le droit est une nécessité qui ne dépend pas de l'histoire mais de la « loi de nature ».

A insi, Hobbes détaille cette loi dans le Léviathan (chapitre 14) comme ce « qui interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie ».

C ette loi est ce qui fonde légitimement le droit parce qu'il devient alors obligatoire de quitter l'état d'insécurité en s'associant les uns aux autres et en instaurant le droit.

De plus, cette conception répond à l'exigence morale.

Le droit est un bien, un produit de la raison, expression de la liberté humaine et pas seulement le fruit d'un rapport de force. A insi, le droit est ce qui permet de préserver les droits naturels originels.

Rousseau montre ainsi que les lois positives sont un prolongement des droits naturels.

Le contrat social est ce qui permet de transformer « l'indépendance naturelle » de l'homme en « liberté civile » afin d'assurer la sécurité et le droit à la vie de chacun. C ependant, le droit naturel échappe t-il vraiment à l'histoire ? 3- La question de la légitimité du droit naturel: le droit naturel et l'histoire. P our en revenir à la question qui nous occupe, hormis le droit à la vie qui est incontestablement fondamental et naturel, on peut remarquer que chaque droit est en réalité la conséquence, la détermination d'une condition historique particulière.

L'histoire est partout même camouflée sous des principes qui se veulent fondamentaux. C 'est la thèse soutenue par M arx dans La question juive.

P our lui, ce qui est considéré comme naturel n'échappe pas à l'histoire car ce n'est en fait que le résultat d'une habitude.

Selon lui, il y a une confusion entre l'idéal de notre société et l'idéal universel.

On pose, sans s'en rendre compte, son propre modèle comme universel, nos propres valeurs temporelles comme éternelles.

Il s'agit d'une illusion.

Si l'on veut comprendre les relations de pouvoir qui existent au sein de nos sociétés, alors, il nous faut comprendre qui choisit de définir tel droit comme naturel, c'est-à-dire comme originel et de ce fait incontestable.

Par exemple, le droit à la propriété ne peut être comparé au droit à la vie. Conclusion : A insi, nous avons vu que le droit ne peut échapper à l'histoire en tant qu'il est positif et qu'il se construit par rapport à l'évolution historique.

C ependant, l'existence du droit naturel dont le droit positif serait la suite montre la possibilité qu'a le droit de s'écarter de l'histoire, de trouver son fondement hors de l'histoire, dans des principes originels et universels qui ne dépendent pas d'un certain contexte.

C ependant, il faut rester critique par rapport à ce concept de droit naturel en insistant sur le fait que ce qui nous semble naturel peut bien être déterminé historiquement, socialement et culturellement sans que l'on en est réellement conscience.. »

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