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Le droit est-il une conséquence de la force ?

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« Il ne s'agit ici que de la théorie qui prétend construire le droit sur la force.

On pourrait distinguer deux parties dans le développement du sujet : 1° Exposé de la théorie; on la trouve exprimée dans plusieurs dialogues de Platon, dans plusieurs fables de la Fontaine, mais surtout chez Spinoza et Hobbes.

Pour ce dernier, on a le droit de faire tout ce que l'on peut faire en effet, « c'est la force qui fonde, tout au moins qui mesure le droit ». C'est précisément parce que Hobbes considère l'hypothétique état de nature comme un état où les plus forts pourraient s'attribuer tous les droits, qu'il prône l'artifice suivant : que chacun cède le droit qu'il a sur toutes choses.

SI chacun en fait autant, alors le « COMMONWEALTH » ou l'Etat peut naître : il résulte de la cession du pouvoir et de la force des individus « à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité en une seule volonté ».

« La multitude ainsi unie en une seule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin Civitas.

Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection.

» Ainsi, pour Hobbes, le « Léviathan » est le maître absolu et le fondement de son droit est la force qui lui est reconnue. 2° Critique de cette théorie; rappeler d'abord l'éloquente critique de Rousseau que l'on trouve dans Contrat social, I, 3 : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.

De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence et réellement établi en principe.

Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets.

Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c'est tout au plus un acte de prudence.

En quel sens pourra-ce être un devoir ? » Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force estelle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine.

De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force. Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est telle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine.

De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force. Montrer ensuite que force ne fait pas droit : de ce que nous avons la force de faire quelque chose, nous pouvons bien matériellement la faire ; mais la faisons-nous légitimement ? Pourquoi donc si la force est le droit, l'une s'arrêtet-elle devant l'autre ? Pourquoi aussi ces conflits fréquents entre la force et le droit, ces protestations du droit violé contre la force qui l'opprime ? Conclure en insistant sur l'idée que la force n'est pas le droit, que c'est plutôt le droit qui est la vraie force, puisque souvent il s'oppose à la puissance brutale, l'arrête en la condamnant.. »

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