Le droit est-il relatif aux lieux et aux temps ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.
Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé.
Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée).
DROIT:
a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail,
droit de grève).
b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est.
c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif).
Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.
Le
droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son
appartenance à l'espèce humaine (droit au respect).
Un droit relatif aux temps et aux lieux remet-il en question l'idée d'une justice universelle ? Le droit existant, le
droit relatif à un ici et à un maintenant est-il juste ? Le droit qui existe (l'institution) est-il juste comparé à l'idée
que l'on se fait de la justice telle qu'elle devrait être, de la justice universelle ? Un droit relatif aux temps et aux
lieux, ce sont les institutions relatives à un pays et à une époque.
On voit aussi que l'idée de justice universelle
ouvre sur une idée de changement toujours possible mais pas forcément légitime de ces institutions.
Peut-on
légitimer ces rapports entre une réalité, quelque chose qui existe (c'est ce qu'indique l'idée de temps et de lieu,
exister c'est avoir des coordonnées dans l'espace et le temps) et une idée (quelque chose donc qui n'existe pas
dans l'espace et le temps) ? Si les institutions juridiques sont relatives aux coutumes, aux moeurs d'un pays pour
une époque donnée, ne faudrait-il pas renoncer à l'idée de justice universelle ? Mais quel contenu donner à cette
idée de justice universelle ? Est-ce un idéal moral ? D'où nous vient-il, s'il n'y a rien qui lui corresponde dans la
réalité existante ? Est-ce une exigence de la raison ? Si oui, faut-il dénoncer une exigence de la raison parce que
rien n'est donné dans la réalité qui lui corresponde, parce qu'elle paraît impossible ? Quelle peut être la fonction de
cette idée ? Doit-elle orienter l'action ? Ou doit-elle être un idéal critique qui permette de remettre en cause le droit
relatif ?
Analyse du sujet
BIEN LIRE LA QUESTION
La formulation de la question appelle deux remarques.
* La question est au conditionnel : elle repose sur une hypothèse (" Si le droit est relatif au temps et au lieu ”).
Il
faudra donc établir cette hypothèse en introduction, avant de poser le problème du sujet.
* Elle est introduite par l'expression " faut-il ”.
Or la forme verbale " il faut ” implique un impératif, un ordre.
D'emblée, il faut être conscient que la réponse à cette question aura une portée morale : soit il faut renoncer à
l'idée d'une justice universelle, soit il faut conserver une telle idée.
* Dès lors, l'ambiguïté de la question se révèle : elle demande si une constatation de fait (" Si le droit est relatif au
temps et au lieu ”) peut déterminer ou infléchir un impératif de droit (la question de savoir s'il faut conserver ou
abandonner l'idée d'une justice universelle).
Nous verrons que le problème du sujet se noue dans cette ambiguïté
même.
DES TERMES AUX NOTIONS
Le sujet met en jeu un couple de notions, deux notions fondamentales, et un terme relativement ambigu.
* L'opposition entre relatif et universel.
Le premier terme qualifie ce qui n'est valable que dans certaines
circonstances.
Un droit relatif est donc un droit qui ne s'applique qu'à une époque déterminée, et dans un lieu
déterminé : il est donc particulier à ce lieu, et même singulier, unique.
L'universel qualifie au contraire ce qui est valable en tout temps et en tout lieu : une justice universelle est une
justice absolue (l'absolu est ce qui n'admet pas de limite).
L'opposition entre relatif et universel rejoint ainsi les
oppositions entre particulier et universel, entre relatif et absolu.
* La notion de droit.
Dans la mesure où il est question d'un droit relatif au temps et au lieu, le " droit ”, le sujet
paraît bien faire référence au droit positif, c'est-à-dire à l'ensemble des lois d'un pays donné.
Il ne faut cependant
pas oublier le droit naturel, autrement dit un droit (hypothétique) qui resterait valable en tout temps et en tout lieu.
Dans la mesure où le sujet ne présente la relativité du droit que comme une hypothèse, une autre hypothèse reste
donc possible : celle du droit naturel.
* La notion de justice.
Deux remarques s'imposent :
tout d'abord, la justice est dite universelle.
Cela n'est pas surprenant, car elle implique de toute façon l'universalité
: un acte juste doit être juste absolument, pour tout le monde et en tout temps.
Sinon, il se révélerait à certains
égards injuste et ne mériterait pas le qualificatif de " juste ” ;
ensuite, la justice est qualifiée d'idée.
Ce n'est pas indifférent : que la justice soit une idée implique qu'elle
appartient à la seule raison des individus et non à la réalité concrète.
Une idée est une réalité bien particulière,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Si le droit est relatif aux temps et aux lieux, faut-il renoncer à l'idée d'une justice universelle ?
- Si le droit est relatif au lieu et au temps, faut-il renoncer à l'idée d'une justice universelle?
- Si le droit est relatif au temps et au lieu, faut-il renoncer à l'idée d'une justice universelle ?
- On a souvent souligné que les prescriptions morales varient selon les temps et les lieux. Faut-il en conclure qu'il n'y a pas de vérités morales universelles ?
- Manon Lescaut extrait 1 étude linéaire: Explication linéaire, extrait 1 : « J'avais marqué le temps de mon départ … ses malheurs et les miens. »