Le droit d'ingérence humanitaire est-il un devoir ?
Extrait du document
«
[L'ingérence humanitaire est un devoir moral qui engage la responsabilité de chacun envers la personne humaine.
C'est aussi un devoir de justice qui vise à accomplir les impératifs du droit international.]
L'ingérence humanitaire est un devoir nierai
Lorsque des informations sur les réfugiés en Bosnie ou en Somalie nous parviennent, chacun est animé d'un sentiment de pitié et
de révolte qui se transforme en une volonté d'aide à autrui.
Spontanément, la générosité humaine réclame une intervention
humanitaire.
Le droit d'ingérence humanitaire va plus loin que ce sentiment de générosité.
Il suppose des devoirs moraux vis-àvis de l'autre qui souffre.
La notion de dignité humaine n'a pas de frontières.
L'obligation morale d'assistance à autrui ne doit pas
non plus en avoir.
L'ingérence humanitaire est un devoir de justice
Les Conventions de Genève forment le socle du droit international humanitaire.
Elles prévoient le devoir de protection des
populations.
Les événements récents en ex-Yougoslavie ont amené la communauté internationale à se pencher de plus en plus
sur le devoir de protection des convois humanitaires.
L'aide humanitaire s'est développée au-delà des frontières, parce que, tout
comme le respect de la dignité humaine, l'exigence de justice n'a pas de frontière.
Le droit international humanitaire prime le
droit national et la souveraineté des États où des populations souffrent.
[C'est à l'État souverain d'assurer l'aide humanitaire à l'intérieur de ses frontières.
Si l'aide internationale s'avère
nécessaire, elle doit absolument respecter le principe de neutralité et ne pas intervenir dans les affaires de l'État.]
C'est à l'Etat d'assurer le bien être de ses membres
L'aide humanitaire internationale doit être une assistance ponctuelle et limitée.
Combattre la misère, aider sur le plan
économique, élever le niveau intellectuel des populations, c'est aussi transporter les valeurs d'une civilisation dans une autre et
modifier la civilisation de la population assistée.
Il est fondamental, pour le respect de la diversité des cultures, que chaque État
assume sa responsabilité à l'égard de ses membres.
Il ne faut pas que l'aide humanitaire cache ou remplisse la dette de l'État à
l'égard de ses citoyens.
L'aide humanitaire a le devoir d'être neutre.
L'Etat exige la neutralité de l'aide humanitaire
Le droit de chaque individu au respect de sa dignité correspond au droit de chaque État à refuser toute immixtion venant de
l'extérieur.
L'ingérence humanitaire fondée sur le devoir d'aide à autrui doit se soumettre au droit que chaque État conserve
d'être souverain.
Ce respect de la «oeuvrant dans la plus stricte neutralité (...) s'interdisant toute immixtion dans les affaires
intérieures des États (...), les médecins sans frontières revendiquent (...) la liberté de l'exercice de leur fonction.» Charte de
Médecins sans frontières souveraineté se manifeste dans la neutralité de l'aide humanitaire.
«Pour être efficace et venir
réellement au secours des victimes, il faut être neutre» disait Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge.
[]
Les associations humanitaires s'efforcent d'être présentes sur tous les terrains où leur aide peut sauver des vies.
Les droits et les
devoirs d'assistance relèvent d'un principe unique: tous les hommes sont égaux et la valeur humaine est universelle.
Ceci
suppose bien sûr l'abolition des frontières.
Les mouvements humanitaires ont pris une importance de plus en plus grande de
jusqu'à nos jours.
Il y a une grande responsabilité quant à l'exercice de ce pouvoir.
Le principe fondamental de l'aide
humanitaire reste la neutralité: le devoir de ne pas intervenir dans les affaires de l'Etat.
L'aide humanitaire internationale repose
cependant sur une ambiguïté permanente: on a le droit d'intervenir dans les catastrophes humanitaires et le devoir de ne pas
intervenir dans
puis la création de la Croix-Rouge les causes de ces catastrophes..
»
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