le doute est il l'impuissance de la raison?
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Introduction
Le doute peut se définir comme un état d'esprit qui suspend son jugement, ou diffère une décision, dans
l'indétermination des raisons ou des motifs qui le pousse vers le vrai, le bien ou l'utile.
On peut aussi distinguer deux
formes du doute : le doute naturel (ou spontané) qui désigne une hésitation due à l'incertitude d'une affirmation ou
à la non prépondérance des raisons d'agir, et le doute philosophique qui repose sur une résolution de douter, dans
lequel sont inclus le doute sceptique (les Sceptiques grecs, Montaigne, etc.) et le doute méthodique (tel
Descartes).
On peut affirmer que le doute est au fondement de toute philosophie, puisqu'on met en doute ce qui est
donné, les opinions, et ce afin de se faire une idée plus adéquate concernant la réalité.
Cependant le doute peut
tout aussi bien mener à un arrêt total du mouvement de la pensée, car on ne saurait déterminer au final le vrai du
faux.
C'est en ce sens que l'on peut comprendre le doute comme impuissance de l'esprit, dans l'incapacité de
l'homme à se prononcer sur la vérité d'une chose.
Toutefois, le doute peut être une force en ce qu'il permet de
dépasser le rapport immédiat aux choses, et ainsi de réfléchir de manière plus global sur la chose.
Dans cette
mesure, le doute n'est qu'un moment dans le chemin du savoir, il est la condition de son propre dépassement vers
un savoir plus vrai.
En quoi l'esprit doit-il dompter le doute ?
I.
Le doute sceptique :
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Le terme grec « Epokè » (arrêt, suspens) est spécifique à la philosophie des Sceptiques
antiques, dont le fondateur est Pyrrhon d'Elis (365-275 av.
J-C).
Ce n'est pas une remise en cause du
monde extérieur.
Elle met simplement en doute l'exactitude des représentations.
L'Epokè est un
véritable suspens, une interrogation infinie dans la recherche de la vérité.
Ce n'est pas un arrêt de la
recherche, mais un refus de se prononcer sur la nature d'une chose.
L'expression sceptique « ou
mallon » désigne qu'une chose n'est pas plus ainsi qu'autrement.
Le sceptique fait dès lors un aveu
d'impuissance face à la contrariété que l'esprit ne peut pas dominer.
Comme on ne peut pas décider,
on se réduit à l'indifférence.
Et le résultat fondamental de ce mode de penser et de vivre est
l'ataraxie, ou absence de troubles, permettant à l'esprit d'être totalement en repos, et non plus
inquiété par les contradictions qui jalonnent le savoir et le monde.
Le scepticisme utilise la raison pour la dénoncer.
Elle utilise les armes de ses adversaires (la
raison dogmatique) pour les retourner contre eux.
En montrant la permanence de la contradiction, la
méthode sceptique purifie la raison de toute prétention dogmatique, de tout préjugé propre à la
spontanéité de l'esprit humain.
Toute la force du doute réside dans la présentation de l'impuissance
de l'homme à déterminer la vérité d'une chose.
Et c'est là toute la critique des sceptiques envers les
philosophes dogmatiques.
Il faut prendre « la vie pour guide non philosophique » (Sextus Empiricus,
Contre les Moralistes, 165).
Ainsi l'action elle-même ne peut être soumise au doute.
C'est l'idée
qu'introduira au 17 e siècle Descartes, quand il affirmera que « nous ne devons point user de ce doute
pour la conduite de nos actions » (Principes de la philosophie, I, 1 et I, 3).
Pascal dira de son côté
que « le pyrrhonisme est le vrai », puisque l'intérêt du scepticisme pour lui c'est de forcer la raison à
s'humilier (permet à Pascal de fortifier la foi).
critique du doute sceptique : le doute sceptique aurait pour conséquence une misologie (haine
de la raison) fondamentale.
La misologie est un danger pour la philosophie
(Platon, Phédon, 89d) : le misologue représente une personne qui renie la
raison toute entière puisque déçue par quelques raisonnements.
En
Métaphysique gamma, Aristote compare les sceptiques à des légumes.
Car étant dans l'incapacité de décider, ils restent dans un état végétatif.
Le sceptique illustre le mieux le plaisir de la recherche intellectuelle dans
son infini examen de la raison : « Je vais parler, mais sans rien affirmer ;
je chercherai toujours, doutant le plus souvent et me défiant de moimême » (Cicéron, De Divinatione, II, 3).
II.
Utiliser le doute pour affirmer des vérités.
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