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Le dialogue vous semble-t-il le moyen le plus efficace pour faire valoir un point de vue?

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« Introduction Est, semble-t-il, considéré comme le plus efficace le moyen qui permet de parvenir le plus rapidement et le plus simplement à une fin préalablement déterminée.

Ici, la fin est de faire valoir son point de vue ; quel est alors le meilleur moyen d'y parvenir le dialogue ou la force ? I) L'efficacité se résume-t-elle à la rapidité et à la simplicité ? A) Il semblerait que la meilleure façon de faire valoir son point de vue est de l'imposer par la force.

Imposer son point de vue c'est le faire valoir absolument et lui donner force de loi. B) La difficulté est qu'en imposant son point de vue l'adhésion d'autrui n'est pas acquise.

Or ceci induit le risque de rébellion.

En effet, faire valoir un point de vue absolument en l'imposant n'empêche pas à celui à qui on l'impose de continuer à avoir son propre point de vue sur les choses et de vouloir se battre pour le faire valoir à son tour. II) Faire valoir son point de vue suppose-t-il de vaincre l'autre ? A) « Faire valoir » signifie donner un certain mérite, une certaine force, mettre en valeur quelque chose.

Or il semblerait que ce soit toujours relativement à quelque chose un autre point de vue que l'on peut faire valoir le sien.

Mon point de vue n'est pas absolument bon mais meilleur qu'un autre.

Il ne suffit donc pas d'imposer son point de vue mais de le défendre pour montrer sa supériorité. B) C'est, semble-t-il ce que font les sophistes, selon Platon.

Pour Gorgias, dans le Gorgias, le dialogue est un combat qui a pour but d'abattre l'adversaire par le biais de la rhétorique.

Le meilleur rhéteur parviendra à faire valoir son propre point de vue.

Or ici le moyen le plus efficace de faire valoir son point de vue n'est pas le dialogue mais la rhétorique.

Platon, Le Gorgias] La rhétorique est la maîtrise du discours persuasif, qui ne se soucie guère de connaître ce dont elle parle.

Elle rend l'orateur plus convaincant sur un sujet que celui qui connaît à fond ce sujet, et ferait presque prendre l'âne pour un cheval.

En ce sens, la rhétorique se confond avec la sophistique.

Le sophiste prétend à un savoir universel ; expert en l'art de rendre habile à parler sur tout, il ne rend pas véritablement savant sur tout, mais en donne l'apparence. La sophistique, comme la rhétorique, est une flatterie, imitation néfaste d'arts utiles fondés sur un véritable savoir : législation, justice.

La sophistique, comme la rhétorique, veut, sans souci de justice, montrer parla parole et par l'action le plus d'efficacité dans les affaires de l'État. III) Le dialogue comme remise en cause de ses propres points de vue. A) Pour Platon, le dialogue est une discussion, une confrontation de point de vue dont le but est de faire jaillir la vérité.

Chaque partenaire expose son point de vue tout en acceptant de le remettre en cause afin de parvenir non pas à une victoire personnelle mais à une victoire de la vérité elle-même, vérité que l'on ne peut approcher que dans la remise en cause des préjugés et la confrontation des différents points de vue. Réfuter, ce n'est pas avoir raison contre quelqu'un d'autre, c'est se prévenir soi-même de l'erreur.

On ne triomphe pas de l'interlocuteur, on avance avec lui.

Il ne faut prendre garde qu'au propos lui-même, pas à une lutte entre prétendus adversaires.

Dialoguer, c'est « donner ses raisons et accueillir celles d'autrui ». Ainsi, il faut se mettre d'accord au début de l'entretien sur ce dont on parle, puis garder en vue cette définition.

L'accord de l'interlocuteur est à chaque étape indispensable pour avancer. Même la pensée solitaire dialogue avec elle-même : toute recherche de la vérité est un dialogue. B) Joseph Joubert : Le but de la discussion ne doit pas être la victoire mais l'amélioration.

Contre les sophistes, pour Joubert, le dialogue n'est pas le lieu où l'on impose son point de vue mais celui dans lequel les différents partenaires essaient de s'élever en prenant ce qu'il y a de bon dans les points de vue en présence. [Joseph Joubert, Carnets, tome 2.] Conclusion : Le dialogue ne semble pas le meilleur moyen de faire valoir son point de vue contre tous les autres, sauf quand on le considère comme un combat de boxe dans lequel le gagnant serait le meilleur rhéteur.

En revanche, le dialogue permet de mettre en doute points de vue et préjugés pour parvenir à la vérité ou du moins au plus vrai pour les différents interlocuteurs.

Le dialogue permet à chacun de se faire un point de vue plus vrai, plus juste, grâce à la confrontation à l'autre.

Il est donc le moyen le plus efficace pour lutter contre les préjugés et parvenir à améliorer ou à transformer son propre point de vue.. »

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