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Le devoir agir par devoir est-ce contre son intérêt

Publié le 08/05/2023

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« LA CONNAISSANCE, l’ONTOLOGIE & la RELIGION I°- Le Scepticisme et sa critique Pour le scepticisme, aucune connaissance de la réalité n’est possible.

Tout ce que nous pouvons connaître, ce sont nos propres affects, nos propres représentations.

Mais est-ce qu’elles correspondent à la réalité, nous ne pouvons le dire car nous ne pouvons sortir de notre tête pour comparer nos représentations à la réalité.

Cette thèse aboutit aussi à un relativisme puisque dans ce cas toutes les affirmations se valent.

Agrippa, un philosophe sceptique de la fin du premier siècle de l'ère chrétienne développait cinq arguments en faveur du scepticisme: -1 Le désaccord-2 Le relatif-3 La régression à l’infini-4 L’hypothétique-5 Le diallèle ou cercle vicieux 1° Il y aurait autant d’arguments en faveur d’une thèse qu’en faveur de sa contradictoire, d’où les désaccords permanents entre les hommes à tout propos. 2°L’argument du relatif est longuement développé par Ēnésidème .

Les choses ne se présentant jamais seules mais toujours mélangées à autre chose, ne serait-ce qu'avec notre représentation, il est impossible de savoir ce qu’elles sont en elles-mêmes, indépendamment des autres éléments avec lesquelles elles sont imbriquées. 3°Les trois autres arguments sont liés et concernent le raisonnement.

La régression à l’infini dit que pour prouver «Z» il faut remonter à une proposition antérieure «Y» et pour prouver «Y» il faut remonter à «X» et ainsi de suite à l’infini et de ce fait nous n’aurons jamais prouvé avec certitude que la proposition«Z» est vraie.

Si nous nous arrêtons en cours de route, la proposition à laquelle nous nous serons arrêtés sera une hypothèse, c'est à dire une simple supposition et non une proposition certaine.

Ou alors nous tomberions dans un cercle vicieux, c'est à dire que nous penserons avoir prouvé «A» en nous appuyant sur «B» et inversement nous penserons avoir prouvé «B» en nous appuyant sur «A».

Ce qui est un un cercle vicieux. Insistons sur le relatif! «De plus la différence des principales parties du corps des animaux, et surtout de celles que la nature leur a données pour discerner et sentir les objets, doit causer une grande différence des imaginations et des sensations.» dit Énésidème philosophe sceptique né vers 80 avant l'ère chrétienne et mort en l'an 10.

Il explique ainsi que l’aigle a une vue bien plus perçante que d'autres animaux et le chien un odorat très développé.

Par conséquent, chaque espèce animale aurait une représentation particulière de la réalité.

Et on ne pourrait pas dire laquelle de ses représentations est meilleure qu'une autre car cela impliquerait que quelqu'un puisse sortir de sa représentation pour voir la réalité en soi indépendamment de la représentation qu'il en a; ce qui est impossible! Donc il conclut qu'il faut suspendre son jugement, c'est à dire douter.

Ce qui est dit des animaux s'appliquerait aussi aux hommes qui outre les différences de sensibilité des canaux sensoriels appartiennent à des cultures différentes et héritant de ce fait des conceptions fort différentes du monde.

Là encore, laquelle est juste? Impossible de le dire! Donc toute affirmation sur le monde extérieur aurait pour le sceptique un caractère dogmatique! Ainsi, nous ne devrions pas dire que telle chose est ainsi mais simplement qu'il nous semble à nous qu'elle est ainsi ou qu'elle nous apparaît ainsi! Et comme nous ne pouvons pas traverser le voile de l'apparence pour saisir la réalité, c'est l'incertitude qui devrait prévaloir! Que penser de cette analyse d'Ēnésidème? Eh bien elle ne vaut rien! Critique A°En effet dans le même temps où il nous explique que chacun est enfermé dans sa représentation sans pouvoir accéder à la réalité, les arguments qu'il avance montrent exactement le contraire de ce qu'il veut démontrer.

En effet, il nous dit que de FAIT l’aigle a une vue très perçante et le chien un odorat très développé montrant par là même qu’il a bien eu accès à la réalité. B°De plus la manière même de poser le problème est contestable.

En effet nous ne sommes pas en dehors de la réalité enfermés dans une représentation coupée du monde.

Nous avons été fabriqués par la réalité naturelle et nous sommes un morceau de nature.

Nos organes des sens ont été façonnés au fil de centaines de milliers d'années par les forces de la nature comme le lit d'un cours d'eau a été creusé par ce dernier au fil des millénaires.

Ainsi l'œil commence par être une simple tache de pigmentation sur la peau, effet de la lumière sur celle-ci, puis cette zone devenue plus sensible va se développer au fil de l'évolution pour donner un œil. C° Ēnésidème écrit:«Est-ce que les choses ont des identités en elles-mêmes.? Toute chose varie selon le contexte.

La pourpre n'a pas la même teinte près du rouge et près du vert, dans une pièce et en plein soleil.

Une pierre est plus légère dans l'eau que hors de l'eau.

Et la plupart des choses sont des mélanges dont nous ne pourrions pas reconnaître les éléments constitutifs.» Le fait que les forces et les éléments qui nous environnent soient mélangés pose un réel problème de méthode.

Par quels moyens allons-nous faire la part des choses et de ce fait obtenir une connaissance adéquate de la réalité? L'argument du mélange s'applique aussi aux réactions de notre corps qui s'ajoutent aux informations objectives venant de l'extérieur.

Ainsi il est banal de constater que nous n'avons pas la même appréciation de la température extérieure selon que nous sommes en bonne santé ou selon que nous sommes malades.

Fait-il réellement froid ou chaud? Mais il est aisé de répondre qu'on a créé des instruments, par exemple le thermomètre, pour avoir une appréciation plus juste de la réalité. D° L'argument précédent nous conduit aussi à signaler la confusion permanente faite par les sceptiques, entre caractères objectifs et subjectifs.

Il n'y a pas de chaud ou de froid en soi.

Il y a une échelle ouverte de température commençant au zéro absolu.

Il n'y a pas de droite ou de gauche en soi dans l'univers, pas plus qu'il n'y a de haut ou de bas.

Il n'y a pas de bon ou de mauvais en soi etc.

Si nous prenons ces catégories subjectives pour l'étoffe même de la réalité alors en effet nous tomberons dans le scepticisme. E°Nous avons vu qu'Énésidème dans le moment où il voulait démontrer le caractère relatif de la perception de la réalité et donc l’impossibilité d’avoir à son sujet un discours objectif, s’appuyait sur des éléments objectifs.

La thèse sceptique est en effet une thèse auto-réfutative puisque dans le même temps où l’on soutient qu’il n’y a rien de vrai, on soutient que la thèse sceptique est vraie et c’est ce que signale Lucrèce dans sa réfutation des sceptiques dont il dit que ce sont des gens qui marchent la tête en bas. F° Lucrèce poursuit en montrant que quelqu’un qui n’aurait jamais eu la moindre connaissance ne comprendrait pas la signification des mots ‘connaître’ et ‘ignorer’, des termes ‘vrai’ et ‘faux’ et de ‘certitude’ et ‘d’incertitude’.

Mais au-delà de ces termes , ce sont tous les mots perdraient tout sens et la communication serait impossible.

En effet si la proposition: «c’est une table» n’est ni plus vraie ni plus fausse que «Ce n’ est pas une table » alors le mot ‘Table’ pourrait désigner n’importe quoi et donc ne signifierait rien.

Et ce qui est dit du mot ‘Table’ est valable pour tous les mots.

Au-delà des mots, ce sont les choses mêmes qui seraient indiscernables.

Or dans la pratique le sceptique ne confond pas les choses alors même que sa théorie aboutit à une telle conséquence.

Lorsqu’il a faim le sceptique mange du pain et non des cailloux. G°La thèse sceptique est tentante car en adoptant une telle thèse on a l’impression d’être tolérant.

En effet on ne dira pas que l’autre a tort.

Mais là encore, cette bonne intention aboutit à son contraire car si toutes les thèses se valent et sont incontestables, alors les thèses les plus détestables doivent avoir droit de cité. II°- La notion de vérité et la critique de la théorie de la connaissance de l'idéalisme: La vérité se définit comme étant l’accord d’une idée avec son objet.

Spinoza explique que cette définition prend sa source dans la pratique des récits et que les philosophes ont ensuite élargi le champ d’application de cette définition à l’ensemble de nos idées.

Mais il nous met en garde contre l’application de la notion de vérité aux choses.

Celles-ci ne sont ni vraies ni fausses; elles sont et c’est tout.

C’est notre discours à leur sujet qui est vrai ou faux. Spinoza pensait que l’erreur des sceptiques venait du fait qu’ils conçoivent l’idée comme une image.

Or l’Idée n’est pas une image.

L’idée est l’acte même par lequel nous connaissons les choses.

La connaissance n'est pas une affaire purement théorique au sens étymologique du terme qui veut dire contempler. Dès lors, où faut-il chercher le critère de la vérité? La vérité n'est pas déjà déposée dans les choses et il ne suffit.... »

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