Le devenir historique dépend-il du libre choix de l'homme ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
DEVENIR : Suite d'événements, processus évolutif, changement d'état dans le temps.
Au sens concret, fait de se
transformer, d'évoluer.
HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit
l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie).
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Remarquer qu'il y a une différence entre dire : le devenir historique dépend du libre choix de l'homme et, par
exemple, affirmer que : le devenir historique est soumis au libre choix de l'homme.
Il faudra donc examiner avec soin cette notion de « dépendance ».
• Que penser sous le terme « l'homme » ?
— Tout être humain « en général » ? (Exemple : « L'homme est un animal politique ».)
— N'importe quel homme considéré en son être « singulier » ? Voire les « grands hommes »?
— L'humanité considérée « dans son ensemble » ? (Exemple : L'homme progresse-t-il ?)
— Voir ce qui est dit à propos du sujet : Est-il possible de dire à la fois et sans se contredire que l'homme est un
produit de l'histoire et qu'il fait l'histoire ? p.
40.
• Que penser sous l'expression « libre choix »?
— En quoi peut-on parler de choix ici? Dans quelle mesure ? Sous quelle(s) condition(s)?
— Les différentes acceptions du terme « liberté ».
INDICATIONS DE LECTURE
• Études philosophiques (Éditions Sociales).
Texte de Engels, p.
155.
• Anti-Dühring de Engels (Éditions Sociales), p.
324 notamment.
« Les hommes enfin maîtres de leur propre socialisation, deviennent ainsi, par là même, maîtres de la nature, maîtres
d'eux-mêmes, libres.
»
• Leçons sur la philosophie de l'histoire de Hegel (Vrin).
Lire attentivement en particulier l'Introduction notamment
page 98 : « Les grands hommes sont ceux qui, dans leur temps, ont le plus de lucidité et savent le mieux ce qu'il
faut faire.
»
• Les Aventures de la dialectique de Merleau-Ponty (Gallimard) .
On entend souvent dire, à la radio ou à la télévision, que l'humanité va à sa perte, que la bombe atomique et la
pollution vont détruire la race humaine, et on est aujourd'hui habitué au ton fataliste qui accompagne toujours ces
déclarations.
Cependant, si parfois la menace est réelle, doit-on vraiment considérer ces catastrophes à venir
comme inévitables, comme les marques du destin ? Peut-on envisager le devenir historique entièrement tracé
d'avance et une fois pour toutes, ou bien alors comme le simple fait du hasard, ou bien encore dépend-il du libre
choix de l'homme ? On peut se proposer de réfléchir sur ces questions qui ont une importance fondamentale par les
conséquences que l'on peut en tirer et qui décident notamment de l'existence ou la non-existence de la liberté
humaine.
Quand on parle du devenir historique de l'homme, on est amené à considérer l'histoire humaine en général, le
cheminement de l'humanité à travers le temps.
Il est incontestable que les actions des hommes agissent sur son
devenir, mais on peut se demander dans quelle mesure elles le font.
Et le problème réside dans le fait de savoir si, à
l'échelle de l'humanité, des générations qui s'enchaînent, on peut dire que l'homme choisit son devenir, ou bien s'il
est amené à vivre des événements qu'il subit et qui forment l'histoire sans qu'il y ait pris part.
Si l'on considère la
thèse fataliste on y rencontre l'idée que le devenir historique de l'homme est entièrement tracé d'avance, par une
main d'essence divine et que l'histoire peut être entièrement assimilée au destin.
L'analyse d'oedipe Roi, par
exemple, montre que, quoi qu'il fasse pour échapper à son destin, tout ce qu'il fait ne l'y ramène que mieux.
Ayant
été prévenu par un oracle qu'il allait tuer son père et épouser sa mère, il va partir de chez lui, pour s'éloigner de
ceux qu'il croit être ses parents et qui ne sont que ses parents adoptifs, pour échapper au destin, et au cours de
ses voyages, il tuera son vrai père et épousera sa mère sans le savoir.
Le personnage illustre très bien la thèse
fataliste qui veut que quoi qu'on fasse, on soit lié à son destin.
Le devenir historique n'est alors que
l'accomplissement d'une série de faits prévus, et l'homme, quand il croit accomplir un choix, ne fait qu'accomplir son
destin.
Il est évident que cette thèse est pessimiste car elle ne laisse aucune place à la liberté humaine et que la
notion de libre choix perd totalement son sens.
A partir de là, l'homme n'a plus qu'à se croiser les bras, il n'est pas
responsable de ses actes; le déroulement de son histoire n'est plus de son ressort.
Cette thèse est donc assez
difficilement soutenable aujourd'hui..
»
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