Le développement des sciences conduit il à penser qu'il n'existe aucune vérité définitivement établie ?
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Remarques initiales
il y a un développement des sciences = ce développement modifie les vérités scientifiques elles-mêmes
n'existe-t-il de vérité(s) que dans la science ?
faut-il parle de LA vérité ou DES vérités ?
Plan
I - La science modifie historiquement ses vérités
II – Il y a quand même dans la science des vérités locales qui demeurent inchangées
III – Dénonciation de l'illusion scientiste
Introduction
La science se déploie dans le temps ; chaque science, loin de se constituer d'un seul coup, revêt une dimension
historique.
Et c'est là l'origine d'un problème sur la valeur et la légitimité des connaissances qu'elle constitue : si ses
contenus évoluent, c'est que la vérité est changeante ; elle se transforme au fil du temps.
Comment peut-on, dans ces conditions, parler de vérité, sachant que la prétendue vérité est amenée à changer de
formule, cela sans jamais parvenir à une forme définitive.
I – La science modifie historiquement ses vérités
a) La science comme phénomène culturel
Phénomène historique et culturel, la connaissance scientifique se constitue dans le temps.
Cf.
Kant : les maths naissent dans l'Antiquité avec Thalès (ou un autre), par rupture avec les pratiques empiriques
des Egyptiens ; la physique mathématique se constitue au XVII ème siècle avec Descartes et Huygens, la chimie
avec Lavoisier à l'époque de la Révolution ;
Le XIXème verra l'avènement des sciences de l'homme (économie, sociologie, psychologie, histoire).
Le savoir scientifique se manifeste ainsi comme une conquête progressive du réel.
v.
la loi des 3 états d'Auguste
Comte: mais avec cette particularité qu'aux yeux du fondateur du positivisme, l'état ultime, positif, établira des
vérités définitives.
Transition a vers b
Néanmoins, en particulier après les révolutions épistémologiques fin XIXè/début XXème siècle, et en raison du
renouvellement constant des modèles théoriques en maths, sciences de la nature et sciences humaines, il apparaît
bien que l'activité scientifique n'en finit pas de modifier les contenus de ses savoirs
b) la « philosophie du non »
G.
Bachelard a emprunté à la philosophie hégélienne le terme de dialectique pour définir l'évolution scientifique : la
raison scientifique se montre capable de contester ses premiers acquis pour les dépasser, pour aller plus loin.
Ainsi la mécanique newtonienne (Principes mathématiques de philosophie naturelle, 1686-87), qui permet de
passer de la mécanique rationnelle à une explication globale des lois de l'univers, laisse-t-elle la place aux
rationalismes beaucoup plus complexes d'Einstein, puis de Dirac (qui donne place à des concepts négatifs) : à
chaque étape, toute la science antérieure se trouve mise en cause.
C'est le lieu de saisir à quel point la vérité scientifique ne se constitue que dans l'espace critique du débat : les
oppositions et les résistances ne proviennent pas seulement du public, mais sont constitutives du travail scientifique
lui-même : cf.
par exemple les débats nombreux et intenses entre tenants de la géométrie euclidienne (isotope,
homogène et tridimensionnelle), jusqu'alors tenue pour la seule vraie (universelle) et ceux des géométries dites non
euclidiennes de Lobatchewski (Pangéométrie,1855) et de Riemann (1826-1866), à plus ou moins de trois
dimensions (hyper espaces).
Transition b vers c
Ces systèmes, ces « vérités », semblent bien se contredire et se nier : une figure aussi simple que le «triangle »
revêt des propriétés complètement différentes selon le type de géométrie : chez Euclide, la somme des angles d'un
triangle est égale à 180 degrés ; mais elle est toujours inférieure dans le système de L., et supérieure dans celui de
Riemann.
c) Qui dit vrai ?
Nous sommes bien face à des définitions, i-e à des « vérités » inconciliables, et l'on peut comprendre que l'on en
vienne à interpréter cette incompatibilité comme imposant un choix « idéologique » : ou bien c'est Euclide qui dit
vrai et les autres théories ne sont que des curiosités annexes, purement ludiques ; ou bien l'on se décide en faveur
des « nouvelles » géométries et l'on juge celle d'Euclide comme définitivement dépassée.
Transition I vers II
En vérité, l'épistémologie contemporaine (v.
Poincaré [la S et l'H, 1902] ou Bachelard, [NES, 1934]), ne pose pas la
question en ces termes :.
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