Le développement de la technique obéit-il à une fatalité ?
Extrait du document
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VOCABULAIRE:
FATALISME: a) Doctrine selon laquelle tout ce qui arrive est écrit d'avance et devait nécessairement arriver, en
vertu de l'action inéluctable du destin.
b) Par extension, résignation face aux événements que l'on croit ne pouvoir
changer.
TECHNIQUE
Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.
La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle
s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à
produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.
La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un
pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir.
Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis,
et non des dons ou capacités innées.
Développement: extension, progrès, croissance.
La notion de fatalisme laisse supposer qu'on ne peut rien faire pour contrer ou modifier les choses.
Un événement
fatal est censé se produire quelles que soient les circonstances.
Souvent, on dit que " c'était écrit ", comme si tout
était lié à une sorte de destin qui nous dépasse.
En effet, le fatalisme est une doctrine et une attitude selon
laquelle tous les événements du monde et particulièrement ceux qui concernent la vie humaine obéissent à une
nécessité absolue, c'est à dire qu'ils sont soumis à un destin irrévocable et inévitable.
En clair, ce que dit le
fataliste, c'est que ces événements que l'on craint sont inévitables quoiqu'il arrive auparavant et, quoi que l'on
fasse pour l'éviter, il se produira quand même, ce que l'on voit dans oedipe.
Ainsi, quels que soient les événements
qui le précèdent, le résultat final est nécessaire ; Le fatalisme rend donc impossible toute liberté humaine.
Le
problème de la fatalité dans le développement de la technique implique que ce même développement est appelé à se
réaliser de manière continuelle, inéluctable, sans que l'homme n'y puisse rien.
Ainsi, on peut par exemple penser
qu'on ne " lutte pas contre le progrès " et qu'un retour dans le passé serait non seulement impossible mais encore
néfaste.
Une sorte de robinsonnade aussi impossible qu'absurde.
Cependant, on peut s'interroger sur la valeur et les
présupposés d'une telle thèse.
Le développement de la technique est-il si indépendant que nous ne puisions rien
faire pour le contrôler ? L'homme peut-il se laisser dépasser par ce développement ? Ne sommes-nous que les
spectateurs du développement des techniques, sans pouvoir en être les acteurs ? Ne pouvons-nous qu'être passifs
et non actifs ? En effet, nous faisons quotidiennement l'expérience de notre aliénation à certains objets techniques
dont on ne pourrait plus se passer (téléphone mobile, ordinateur, etc).
On peut même aller plus loin et considérer
que ne pouvons que nous adapter, donc, en définitive, nous résigner à un état de fait.
Mais n'est-ce pas là inverser
en quelque sorte les rôles ? N'est-ce pas se laisser aller à la paresse et à la lâcheté ? N'est-ce pas en dernière
analyse l'homme qui est à l'origine de ce développement ? A-t-il les moyens de le contrecarrer ? En somme la
question est de savoir: si notre liberté peut encore se faire jour face à la marée montante de la technique.
LIRE LE SUJET « Fatalité » : « caractère de ce qui est fatal » ; « fatal » : 1) « Ce qui est fixé par le destin,
inévitable » ; 2) « Qui entraîne la perte, la ruine, la mort ».
On peut donc distinguer deux problématiques dans la
question posée: a) celle du caractère inévitable du développement de la technique; b) celle du caractère funeste,
nuisible, néfaste, de ce développement.
Introduction
Bergson observait que « l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de
fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication »
(L'Évolution créatrice, II).
Le développement toujours plus rapide de la technique témoigne assez de cette variation
indéfinie.
Mais il semble parfois que ce développement, bien que produit par l'intelligence humaine, lui échappe en
quelque sorte, comme si cette intelligence ne pouvait s'empêcher de produire une technique qui ne serait plus à son
service, mais au service de laquelle elle serait.
Le problème se pose donc de savoir si le développement de la technique est fatal en ce sens qu'il nous
échapperait, qu'il obéirait à ses propres lois, que nous ne pourrions le maîtriser et qu'il nous conduirait à notre ruine.
1.
Le développement technique
a) Qu'est-ce que le développement technique?
Homo faber : être qui fabrique des outils.
Cette définition rappelle que la technique n'est pas un phénomène
récent.
Elle semble en effet contemporaine de l'apparition et du développement de l'humanité.
Elle désigne des
procédés, outils, instruments, savoir-faire, par lesquels s'accomplit un certain travail, une modification ou une
transformation consciente de la nature.
Mais le « développement technique » ne désigne pas, d'ordinaire, les lentes évolutions des techniques artisanales
au cours des siècles.
Il évoque essentiellement l'extension considérable du machinisme depuis le XVIIIe siècle, et
l'application croissante des sciences aux techniques par lesquelles s'effectue la transformation de la réalité,.
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