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LE DESIR (cours de philosophie)

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Le désir est le propre de l'homme et la marque de sa finitude : l'animal n'a que des besoins, aisément satisfaits ; un être parfait n'aurait rien à désirer ; l'homme tend toujours vers quelque chose qu'il ressent comme un manque (cf. Pradines: «L'amour est cette force qui nous pousse hors de nous vers nous »). On peut donc rattacher le désir, en un sens large, aux différentes tendances de l'homme que nous définirons en nous inspirant de Platon.
 
I. LES TENDANCES DE LA NATURE HUMAINE

- A - Les appétits.

L'homme est un animal et en tant que tel il a des besoins dont la satisfaction conditionne son existence même. Ces besoins se traduisent par des désirs que l'on peut rattacher à une «âme
concupiscible» («épithumia»), située au-dessous du diaphragme, comparable à une bête multiforme et polycéphale, et qui portent l'homme vers les plaisirs du boire, du manger, de l'amour, etc... L'ivrogne, le glouton, le débauché sont les types d'homme qui seraient dominés par cette âme concupiscible, mais ils sont finalement assez rares, car si l'homme ne peut vivre qu'en satisfaisant ses appétits, il ne vit pas essentiellement pour les satisfaire. Plus communément on rencontre l'homme intéressé, qui cherche la richesse comme moyen de satisfaire ses désirs (à la différence de l'avare).
 
- B - Le cœur.
 
En réalité, l'homme est un «fier animal», comme aimait à dire Alain, en ce sens qu'il désire toujours se prouver et prouver aux autres qu'il est autre chose qu'un animal. Il y a en lui un besoin de se dévouer, de se sacrifier à une grande cause, que l'on peut rattacher à ce que Platon nomme le «thumos», source de colère et de courage, qui siège dans le cœur, qui pousse l'homme à rechercher les honneurs ou à défendre l'idée qu'il se fait de son honneur. Mais le cœur, c'est aussi l'affection, c'est-à-dire le désir d'aimer et d'être aimé. Le saint et le héros sont les types d'homme dont l'action est essentiellement inspirée par le cœur, mais chez tout homme l'amour et l'orgueil - dont la vanité est une sorte de synthèse affadie - sont des ressorts puissants.
 
 
 


« Le désir est le propre de l'homme et la marque de sa finitude : l'animal n'a que des besoins, aisément satisfaits ; un être parfait n'aurait rien à désirer ; l'homme tend toujours vers quelque chose qu'il ressent comme un manque (cf.

Pradines: «L'amour est cette force qui nous pousse hors de nous vers nous »).

On peut donc rattacher le désir, en un sens large, aux différentes tendances de l'homme que nous définirons en nous inspirant de Platon. I.

LES TENDANCES DE LA NATURE HUMAINE - A - Les appétits. L'homme est un animal et en tant que tel il a des besoins dont la satisfaction conditionne son existence même.

Ces besoins se traduisent par des désirs que l'on peut rattacher à une «âme concupiscible» («épithumia»), située au-dessous du diaphragme, comparable à une bête multiforme et polycéphale, et qui portent l'homme vers les plaisirs du boire, du manger, de l'amour, etc...

L'ivrogne, le glouton, le débauché sont les types d'homme qui seraient dominés par cette âme concupiscible, mais ils sont finalement assez rares, car si l'homme ne peut vivre qu'en satisfaisant ses appétits, il ne vit pas essentiellement pour les satisfaire.

Plus communément on rencontre l'homme intéressé, qui cherche la richesse comme moyen de satisfaire ses désirs (à la différence de l'avare). - B - Le cœur. En réalité, l'homme est un «fier animal», comme aimait à dire Alain, en ce sens qu'il désire toujours se prouver et prouver aux autres qu'il est autre chose qu'un animal.

Il y a en lui un besoin de se dévouer, de se sacrifier à une grande cause, que l'on peut rattacher à ce que Platon nomme le «thumos», source de colère et de courage, qui siège dans le cœur, qui pousse l'homme à rechercher les honneurs ou à défendre l'idée qu'il se fait de son honneur.

Mais le cœur, c'est aussi l'affection, c'est-à-dire le désir d'aimer et d'être aimé.

Le saint et le héros sont les types d'homme dont l'action est essentiellement inspirée par le cœur, mais chez tout homme l'amour et l'orgueil - dont la vanité est une sorte de synthèse affadie - sont des ressorts puissants. - C - La raison. «L'ordre, disait Bossuet, est ami de la raison et son propre objet».

Le désir de connaître et de comprendre traduit ce besoin qu'éprouve l'homme de mettre de l'ordre dans ses représentations, et l'esprit de système et le fanatisme (la passion d'avoir raison) sont les excès propres de la raison spéculative.

Mais la raison, c'est aussi le désir d'être raisonnable, c'est-à-dire le souci de l'équilibre et de la juste mesure qui caractérise le sage, résistant à la fois aux entraînements des appétits et aux impulsions du cœur.

Et c'est à la raison aussi qu'il faut rattacher ce «désir d'éternité» (Ferdinand Alquié) par lequel l'homme, en refusant le temps, affirme sa condition spirituelle. II.

DÉSIR ET PHILOSOPHIE - A - Le désir. Au sens strict, on entend seulement par désirs les tendances qui relèvent des appétits.

C'est ainsi que chez les Grecs Éros est le symbole du désir et que dans le langage courant le mot désir, employé absolument, désigne le désir sexuel.

En d'autres termes, la notion de désir apparaît comme liée essentiellement aux puissances vitales et la philosophie contemporaine oppose volontiers, à la suite de Nietzsche, l'ivresse dionysiaque, qui est exaltation de la vie, à la sagesse apollinienne, considérée comme négation de la vie.

De même, les disciples de Freud reprochent à la civilisation classique et moderne d'étouffer les «instincts de vie» en obligeant l'homme à refouler la plupart de ses désirs. de la raison spéculative.

Mais la raison, c'est aussi le désir d'être raisonnable, c'est-à-dire le souci de l'équilibre et de la juste mesure qui caractérise le sage, résistant à la fois aux entraînements des appétits et aux impulsions du cœur.

Et c'est à la raison aussi qu'il faut rattacher ce «désir d'éternité» (Ferdinand Alquié) par lequel l'homme, en refusant le temps, affirme sa condition spirituelle. II.

DÉSIR ET PHILOSOPHIE - A - Le désir. Au sens strict, on entend seulement par désirs les tendances qui relèvent des appétits.

C'est ainsi que chez les Grecs Éros est le symbole du désir et que dans le langage courant le mot désir, employé absolument, désigne le désir sexuel.

En d'autres termes, la notion de désir apparaît comme liée essentiellement aux puissances vitales et la philosophie contemporaine oppose volontiers, à la suite de Nietzsche, l'ivresse dionysiaque, qui est exaltation de la vie, à la sagesse apollinienne, considérée comme négation de la vie.

De même, les disciples de Freud reprochent à la civilisation classique et moderne d'étouffer les «instincts de vie» en obligeant l'homme à refouler la plupart de ses désirs. - B - L'homme-désir. Déjà les philosophes cyrénaïques (Aristippe) faisaient de la salis faction des désirs le but suprême de l'existence.

Calliclès, qui est leur porte-parole dans le Gorgias de Platon, oppose aux conventions humaines et à la loi les exigences de la nature, affirmant que seule vaut la peine d'être vécue une vie consacrée à la satisfaction des désirs c'est-à-dire aux plaisirs: «La vie facile, l'intempérance, la licence, quand elles sont favorisées, font la vertu et le bonheur», dit-il.

Plus prudents, les Épicuriens distinguent des plaisirs purs et des plaisirs impurs selon que les désirs satisfaits sont plus ou moins naturels et nécessaires.

Mais lu recherche des plaisirs purs - ceux qui correspondent aux seuls désirs naturels et nécessaires - les conduit à un véritable ascétisme. - C - Désir et sagesse. C'est que, par une sorte de mouvement dialectique, le désir renaît plus puissant après avoir été satisfait.

"Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais." disait Baudelaire, constatant que l'homme s'épuise à la recherche d'une satisfaction inaccessible et que la mort est l'aboutissement logique de cette recherche douloureuse (cf.

Le voyage).

Toutefois, Socrate lui-même reconnaît, dans le Philèbe, que la satisfaction des désirs est indispensable au bonheur de l'homme, même si elle n'occupe qu'une place subordonnée dans la hiérarchie des biens.

Et Alain disait que «c'est une partie de la sagesse, et trop méprisée, de suivre le désir».

En effet, ajoutait-il, «il y a un remède aux passions, qui est le plaisir; c'est un meilleur tyran et de court règne». CONCLUSION L'homme, certes, est un être de désir.

Mais la nature humaine est complexe et dans ce sac de peau qui enferme, selon Platon, une hydre (les appétits), un lion (le cœur) et un sage (la raison), le problème est de réaliser un équilibre viable car «tout homme passe l'eau avec toute sa charge» (Alain).. »

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