Le désir a-t-il une fin ?
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Analyse du sujet :
Désir : Le désir peut s'entendre en deux sens : un sens négatif tout d'abord où les désirs signalent le manque de quelque chose ; en un
sens plus positif, le désir est comme le moteur des actions humaines.
On peut noter que le désir conçu comme manque implique une
multiplicité, où chaque désir succède à la satisfaction du précédent.
À l'inverse, le désir conçu comme force créatrice, appétit pour la vie est
unique.
Fin : On peut entendre ce terme en deux sens : la fin c'est, d'une part, le contraire du début - la fin de quelque chose c'est le moment où
il se termine ; d'autre part, la fin c'est le but, c'est-à-dire ce vers quoi tend la chose en question.
Problématisation :
Nous nous interrogeons sur le désir et la possibilité de sa fin.
Le désir a-t-il une fin ? Si par désirs l'on entend le signe d'un manque, il
semble que le désir dans sa satisfaction même se termine, quand l'objet manquant est obtenu, le désir s'évanouit.
Mais pour autant, ne serait-on fondé à envisager que le désir ne trouve de fin que pour renaître sous une autre forme ? À un désir en
succède un autre dès qu'il est assouvi, auquel en succèdera un troisième et ainsi de suite.
Dès lors ce serait que le désir n'aurait en soi de
fin que dans la mort, qui serait pour lui une fin de fait mais pas enveloppée comme un but dans sa nature.
Ce qui termine le désir c'est la
mort, sans que pour autant on puisse lui assigner la mort comme finalité.
Ne serait-ce alors qu'au delà de la multiplicité des désirs existent quelque chose comme une force de vie que l'on pourrait assimiler à un
désir vital, une force créatrice qui n'a jamais la mort pour finalité, et se perpétue toujours ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en
dernier lieu.
Proposition de plan :
1 .
La fin du désir c'est sa satisfaction même.
a) Le désir en tant qu'il est compris comme un manque, en tant qu'il signale l'absence d'un objet particulier à un homme, appel un
satisfaction : la restitution de l'objet manquant.
b) Dès que cet objet est « retrouvé », restitué à celui qui le désir, le désir s'évanouit.
Le désir appel rien de moins que sa satisfaction,
c'est à dire sa mort.
c) Nous pourrions dire que la fin et le but du désir particulier c'est sa mort, sa satisfaction, la restitution de l'objet convoité.
Problème : Dès qu'un désir est satisfait en surgit un autre, attaché à un autre objet.
L'homme ne cesse de désirer quand il se procure un
objet convoité le désir qui l'attachait à cet objet s'éteint mais aussitôt change de cours pour se reporter vers un autre objet.
Il arrive même
qu'un homme soit tiraillé entre deux désirs contradictoires.
Transition : Dès lors comment envisager le désir s'il ne meurt pas mais change de nature en elle ?
2 .
C'est donc que le désir, constitué des désirs particuliers et successifs, ne trouve de fin que dans la mort de celui qui l'éprouve.
a) La mort se définit cliniquement par l'arrêt de toutes les fonctions qui animent le corps vivant : le cadavre n'est plus un organisme, il
diffère en nature du corps vivant.
L'une de ces fonctions est la fonction désirante.
b) La mort est donc ce qui termine le désir, non pas ce qui le satisfait éternellement mais ce qui le nie radicalement.
Si le désir trouve sa
fin dans la mort c'est parce qu'elle détruit ce qui lui permettait d'exister : le corps vivant, qui en était le véhicule en quelque sorte.
c) Dans le corps vivant, le désir trouve un moyen de s'exprimer, il s'attache à pousser le corps vivant à poursuivre un objet, cet objet
atteint il en prend un autre pour cible et ainsi de suite...
Le désir en tant qu'il est dans le monde exprimer sous la forme des désirs
particuliers d'un corps vivant trouve sa fin dans la mort de celui qui l'éprouve.
Problème : D'une part quand un homme meurt les autres continuent de désirer.
D'autre part si la mort signe sans aucun doute la fin du
désir peut on dire qu'elle en est le but ? Oui le désir périclite avec la mort de celui qui l'éprouve mais cette fin était-elle enveloppé dans sa
nature ? Y tendait-il ? Désirait-il s'éteindre ainsi ? Le désir peut-il se définir toujours comme tendu vers la mort ? Il semble que.
Transition : Comment comprendre dès lors la finalité du désir et sa nature ?
3 .
Le désir est une force de vie, la mort lui est toujours étrangère, toujours à comprendre sur le mode de la mauvaise rencontre.
a) Quand un homme cesse de désirer, quand il s'éteint, les autres continuent de désirer.
Le désir n'a pas en soi sa fin dans la mort, il y
trouve une fin faute de pouvoir lui survivre.
La mort il ne la prend pour fin que quand il s'est déjà perdu.
Le suicidaire se suicide parce que
la vie ne lui apparaît plus désirable, il met fin à sa vie parce qu'il ne désir plus parce que le désir en lui est déjà mort.
b) La mort est donc pour le désir une mauvaise rencontre, une cause qui le détermine de l'extérieur mais pas une fin qu'il peut faire
sienne.
c) C'est que le désir est une force vitale et créatrice, un effort de persévérance dans l'être (un conatus comme le disait Spinoza) qui ne vise
pas seulement - comme le besoin – la conservation mais plus profondément la création.
Cet effort a pour fin l'augmentation d e la
puissance, la création et la recréation de la vie, il a pour fin la vie elle-même.
La mort entrave épisodiquement cet effort, elle arrête le
désir de certains, mais malgré elle la vie désirante ne s'arrête pas, d'autre désirent et désireront encore quand nos désirs seront éteint, la Vie - et le Désir donc - continuera..
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