Le déroulement de l'histoire manifeste-t-il un progrès de l'humanité?
Extrait du document
«
La notion d'histoire prend des sens multiples et est donc ambiguë.
L'histoire désigne en effet tout à la fois le devenir
historique et la connaissance qu'on en prend.
Mais ici le sujet semble exclusivement parler du devenir historique, du
passage du temps.
L'existence humaine tout entière est historique : elle est tendue entre souvenirs du passé et la
tentation d'avenir.
C'est pourquoi on admet généralement qu'il n'y a d'histoire véritable qu'humaine.
La nature en
effet agit au hasard, alors que les hommes délibèrent, agissent en fonction d'un but, réalisent des projets et
peuvent se perfectionner.
Le progrès renvoie le plus souvent au mouvement d'un moins vers un plus.
Il s'agit ici
alors de savoir si l'histoire montre que l'homme accumule de plus en plus de connaissance, devient meilleur.
Il semble
dans un premier temps que les conditions de vie et les moeurs ont évolué depuis le début de l'histoire.
Pourtant
peut-on dire que l'homme s'améliore? Les guerres du XXème siècle ne sont-elles pas un cinglant démenti de l'idée de
progrès? Comment penser l'histoire pour penser l'amélioration de l'homme?
1.
La perfectibilité fonde l'historicité de l'homme
Pour Jacques Ruffié, l'évolution naturelle et l'évolution culturelle diffèrent profondément.
La première est fondée sur
la mutation, le hasard alors que la deuxième est l'oeuvre d'une volonté conscience et déterminée.
C'est pour cela
que l'histoire ne peut être qu'humaine.
De plus, l'évolution humaine est plus rapide que l'évolution naturelle.
"L'évolution culturelle est en accélération permanente, grâce à un processus cumulatif qui fait boule de neige.
Le
volume de connaissance ne cesse de croître dans le temps." ( De la biologie à la culture).
Par l'héritage culturel,
l'homme semble donc progresser dans la connaissance.
Rousseau voit dans la perfectibilité de l'homme le principal critère qui le distingue de l'animal et qui fonde la
possibilité même de l'histoire.
C'est parce que l'homme peut sans cesse apprendre et développer ses connaissances
et ses facultés que l'histoire est possible.
Dans le cas inverse, les civilisations ne pourraient se développer et le
monde humain resterait toujours au même niveau.
"C'est la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l'aide des
circonstances, développe successivement toutes les autres, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce
qu'il sera toute sa vie."( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes)
Le XIXème voit se développer une foi dans le progrès.
Ainsi Auguste Comte et
Hegel par exemple voit dans le progrès une sorte de loi inscrite dans l'ordre de
la vie et de l'histoire.
Hegel, par exemple, voit dans l'histoire "la marche
graduelle" par laquelle l'esprit acquiert le savoir de ce qu'il est; elle est
réalisation de la liberté de l'esprit.
L'histoire aurait donc une fin qui
correspondrait au savoir absolu.
HEGEL: « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.»
Le déroulement de l'histoire est rationnel.
« [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Hegel, La Raison dans
l'histoire (1830).
• Pour Hegel, l'histoire humaine est un processus rationnel dont il est possible
de donner une vision systématique.
Ainsi, chaque peuple exprime une étape
du déploiement de l'Esprit du monde, dans un vaste mouvement qui va de
l'Est (Babylone, La Grèce antique) à l'Ouest (l'Europe moderne).
Ce processus
est dialectique: de la rencontre et de la confrontation entre les cultures
adviennent de nouvelles cultures qui dépassent les oppositions de l'époque
précédente.
C'est un processus téléologique (c'est-à-dire orienté vers un
but) qui mène, selon Hegel, à la prise de conscience de soi de l'Esprit du monde.
• Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie des processus rationnels à l'oeuvre dans
l'histoire de l'humanité, en insérant tous les événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné par
une fin prédéterminée.
De par sa faculté d'apprendre et de se perfectionner, l'humanité a une histoire et progresse toujours plus dans la
somme de connaissance, de savoir-faire,...
2.
Il n'existe aucune amélioration morale de l'homme
Pourtant les événements du XXème siècle tels les guerres mondiales, les génocides, ont dissipé les illusions du
progrès historique.
L'homme malgré les enseignements que lui ont apporté justement l'étude du déroulement
historique ne semble pas avoir évolué moralement.
Il est toujours régi par des passions et des pulsions destructrices
et desordonnées.
Ainsi, après Auschwitz, beaucoup se sont demandé si l'homme était réellement capable de.
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