Le déroulement de l'histoire manifeste-t-il un progrès de l'humanité ?

« Termes du sujet: PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer. * Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.

2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques. HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). POUR DÉMARRER Le développement et la succession des faits historiques, l'écoulement et l'enchaînement du devenir des hommes et des sociétés dévoilent-ils un mouvement en avant, une amélioration de l'ensemble des hommes, ensemble envisagé globalement, en tant qu'il forme une totalité ? Ce sujet vous interroge tout particulièrement sur la notion de progrès et surtout sur les conditions à partir desquelles elle peut être étendue à l'humanité tout entière. CONSEILS PRATIQUES Un sujet classique, que vous ne traiterez convenablement que si vous vous attachez avec précision aux termes histoire, progrès et humanité.

voilà trois notions constitutives de l'aventure des idées occidentales, qu'il faut étudier avec clarté pour bâtir un plan vraisemblablement dialectique, par thèse, antithèse et synthèse. BIBLIOGRAPHIE HEGEL, La raison dans l'histoire, 10/18-UGE. E.

KANT, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Nathan. MARX et ENGELS, Études philosophiques, Éditions sociales. À quelles conditions on peut parler de "progrès" ? Est-il évident qu'il y ait une histoire de l'humanité en général, avec un rythme unique (un "déroulement") ? Et s'il y a plusieurs histoires, comment parler de progrès en général ? Quels sont les différents sens, et les différents signes, d'un progrès de l'humanité ? Il y a des progrès techniques et moraux, politiques (extension du droit de vote, etc.), sociaux (sécurité sociale), scientifique, etc.

Y en a-t-il un qui soit lié nécessairement à l'histoire ? Sont-ils tous liés ? Quel est le critère pour les évaluer (c'est facile pour le progrès technique car c'est quantitatif : ordinateurs de plus en plus rapides, etc., mais c'est plus difficile pour un soi-disant "progrès moral") ? Références utiles : les discours de Rousseau, "sur les sciences et les arts" et "sur l'origine de l'inégalité" ; Kant, l'espèce humaine est-elle en progrès vers le mieux dans Le conflit des facultés, ou bien "vers la paix perpétuelle" ; Hegel, La raison dans l'histoire ; Lévi-Strauss intitulé Race et histoire. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? La question du progrès est une des plus courantes et ne cesse d'alimenter ou de freiner la réflexion depuis que les hommes ont pris conscience de leur dimension historique et s'interrogent sur la finalité et le sens de leur évolution. On tentera ici de distinguer Histoire et Progrès par une analyse critique des préjugés relatifs à cette question. Il conviendra aussi de cerner précisément la notion de progrès telle que ce sujet en propose l'interrogation. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - LE PROGRES : ENTRE DESIR ET ILLUSION. La considération de l'Histoire, faite de changements, de mutations, peut inciter à donner à ce qui n'est qu'évolution la signification d'un progrès. Cette confusion entre la valeur dynamique de l'histoire et la signification de ses résultats conduit naturellement à lui conférer le sens d'une amélioration continue de la vie humaine. Ce préjugé est renforcé par deux autres illusions qui obscurcissent le problème : le primat accordé à la technique et la déconsidération du passé au profit du présent. Ajoutons à cela l'espoir des hommes que l'avenir soit supérieur, en valeur, au présent. Une approche irrationnelle et émotionnelle du progrès doit être évitée au profit d'une analyse impartiale et objective, qui ne débouche pas nécessairement sur un constat de pessimisme.. »