Le cynisme
Publié le 20/11/2022
Extrait du document
«
Cynisme
Le cynisme, aux dires de nos dictionnaires, se réduirait
à un profond mépris exprimé à l'encontre des
conventions sociales, des opinions admises, de la
morale publique.
Dès le XVIIème siècle, l'adjectif
cynique apparaît avec une valeur nettement péjorative
et signifie « impudent », « effronté », « indécent ».
Quelle était la philosophie de ces cyniques, si
généreusement boudés par nos manuels
de
philosophie ?
Les origines de la philosophie cynique
Le cynisme a été fondé en 380 avant J-C, par un
disciple de Socrate, dénommé Antisthène et surnommé
" le chien " (- 444 à - 365 avant notre ère).
Le terme «
cynisme » provient du grec « kunos », qui veut dire «
chien », en référence à l'attitude d'Antisthène,
l'inspirateur du cynisme, puis de celle de Diogène de
Sinope, qu'on considère généralement comme étant le
premier véritable cynique et qui souhaitait vivre et être
enterré « comme un chien ».
Selon d'autres, le nom
viendrait du gymnase dans lequel Antisthène
enseignait, le Cynosarge (littéralement « chien agile »).
Les métaphores autour du chien ont ensuite abondé, il
est donc complexe d'en isoler l'exacte origine
historique.
L’étymologie la plus significative est celle
présentant l'animal comme modèle.
Le terme cynisme
désigne d’abord une école philosophique grecque dont
le fondateur est Antisthène, un disciple de Socrate,
mais c’est Diogène de Sinope qui en est le plus illustre
représentant.
Les philosophes cyniques passaient pour des chiens.
Ces philosophes avaient adopté le mode de vie des
canidés : ils employaient une majeure partie de leur
temps à aboyer, à japper et à mordre.
Le domicile fixe
de Diogène était d’ailleurs un tonneau vide couché,
faisant comme une espèce de grotte en bois, une
véritable niche de chien.
Les cyniques recommandaient de se dénuder en public,
de s'accoupler sur les marchés, d'abuser sexuellement
des partenaires mâles ou femelles, encourageaient les
rapports
sexuels
entre
consanguins,
prônaient
l'adultère.
La philosophie de Diogène se traduit par des
actes volontairement provocateurs.
Ainsi il transgresse
les fondements de la culture en urinant et aboyant
comme un chien, il n'hésite pas à mendier, ne respecte
aucune opinion admise et provoque même les
puissants.
Le mouvement cynique, inscrit dans la
société antique, se présente avant tout comme un
modèle de contestation.
Ils injuriaient les bonnes et honnêtes gens, et menaient
une vie misérable : ils vivaient sans toit ni loi, en
dehors de la cité, sans patrie, sans morale.
Diogène de
Sinope (413-327 avant notre ère) vivait dans une jarre
qu'il roulait sur les remparts de Corinthe et dans lequel,
dit-on, il s'accouplait avec les filles de joie.
Il passait
pour être le seul homme à qui ces prostituées ne
réclamaient aucun salaire.
Diogène se soulageait à
même le sol.
Le cynique passera bien souvent pour un pervers
sexuel, un débauché, un adepte de la luxure.
On a
caricaturé, défiguré le cynisme, pour mieux diaboliser
les écoles philosophiques de la Grèce Antique
(stoïciens, épicuriens, hédonistes, Cyrénaïques).
Le cynisme, une philosophie politique et un rationalisme
scientifique
Les cyniques revendiquent une totale liberté de
l'homme.
Ils prônent un retour à la nature et à un état
plus proche de l’animal, en réduisant au maximum leur
besoin matériel.
Diogène de Sinope refuse le mariage,
dénonce la matrimonialité, et recommande une totale
liberté sexuelle.
Il dénonce toutes les entraves à la
liberté individuelle et citoyenne.
Les cyniques ne
reconnaissent que le « cosmos » : pour eux, la terre
toute entière constitue le chez-soi de tout homme.
C'est d'ailleurs ce même Diogène, dit " le Cynique " ou
" le chien " qui invente le mot « cosmopolite », le
concept de citoyen du monde.
Diogène rejette également le principe même de la
propriété privée, qui entrave la liberté de l'homme.
La
pensée de notre philosophe laisse entrevoir un profond
dégoût pour les coutumes, les conventions sociales, les
usages, les bienfaisances, la morale publique, les
opinions communément admises.
Le cynisme
condamne de plus l'injustice, partout à l'œuvre dans le
monde, dénonce l'abondance des maux et....
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