Le culte des morts est-il un signe d'humanité ?
Extrait du document
«
Le culte des morts peut prendre des formes diverses : enterrement, momification, tous les rites funéraires quels
qu'ils soient.
Rendre un culte au mort, saluer donc son départ, sa fin, son renouveau, est-ce un signe d'humanité ?
Que peut-on entendre par là ? Cela signifierait que celui qui ne rend pas de culte n'est pas humain, un animal par
exemple ou un barbare (ainsi les nazis ont refusé les sépultures aux juifs qu'ils exterminaient dans les camps.
N'était-ce pas un signe de leur inhumanité et de leur barbarie ?).
Rendre un culte aux morts serait alors témoigner
de notre humanité culturelle par opposition à la nature, à l'animalité, à la divinité aussi qui ne meurt pas ; en rendant
un culte on commémore et on s'inscrit dans l'histoire, la tradition.
Recevoir un culte quand on meurt, c'est d'une
certaine manière être reconnu comme homme et comme humain participant de cette histoire et de cet héritage
d'humanité.
Le culte des morts est aussi un devoir de mémoire d'une certaine manière, un rite qui nous fait homme
au sens où l'humanité est culturelle.
Donc il y a effectivement quelque chose qui a à voir avec l'idée de signe au
sens de signification : on signifie notre appartenance à la communauté humaine.
Le culte donne un sens à notre
existence.
Ce sujet a également un enjeu anthropologique (voir le livre de Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de
la mort, 1re et 3e parties surtout).
Pourtant, l'humanité peut-elle accepter cette forme de superstition, de croyance
?
«En quoi le culte des morts est-il signe d'humanité?» (question qu'on pourrait aussi ranger dans la catégorie
suivante : «En quel sens ? »).
Ce sujet vous invite à réfléchir sur ce qui fait – causes, raisons – qu'on voit dans le
culte des morts un signe spécifique d'humanité (homme/animal, par exemple).
Mais attention : ici, le libellé du sujet
vous montre que c'est dans le fait même, dans la réalité socio-anthropomorale du culte des morts (ensevelissement,
rites funéraires, Jour des Morts, commémoration des grands hommes, etc.), qu'il faut aller chercher les raisons
significatives demandées : en effet, celles-ci ne seront pas produites par déduction abstraite.
Car, sur le sujet tel
qu'il est formulé, il faut aller non de l'abstrait au concret mais du concret à l'abstrait (du fait à l'idée, non l'inverse).
C'est une nuance.
Mais une bonne lecture du sujet en tiendra compte.
Le propos sera ainsi plus adéquat à la
question posée..
»
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