Le concept d'ENGAGEMENT en philosophie ?
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« Nous sommes embarqués ! » disait déjà Pascal. Jean-Paul Sartre a lancé dans l'éditorial du premier numéro des Temps modernes en octobre 1945, l'idée que les écrivains contemporains devaient tous s'engager. On sortait alors de la Seconde Guerre mondiale et nombre de journalistes et d'écrivains avaient collaboré avec l'occupant. De bons esprits pensaient que ce n'était pas « si grave » et qu'il fallait les absoudre de ce petit péché (ainsi par exemple : Mauriac qui avait lui-même été très résistant mais qui souhaitait pardonner à ceux qui avaient choisi la mauvaise voie). Sartre, au contraire, déclara la guerre aux écrivains collaborationnistes et approuva la condamnation de tous ceux qui avaient sympathisé avec les Allemands. Il lança l'idée que l'écrivain et a fortiori le journaliste est nécessairement « engagé » par les propos qu'il tient : ses écrits l'engagent pleinement ; « l'homme naît libre, responsable et sans excuse ! » affirme-t-il pour étayer sa doctrine.
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« Nous sommes embarqués ! » disait déjà Pascal.
Jean-Paul Sartre a lancé dans l'éditorial du premier numéro des
Temps modernes en octobre 1945, l'idée que les écrivains contemporains devaient tous s'engager.
On sortait alors
de la Seconde Guerre mondiale et nombre de journalistes et d'écrivains avaient collaboré avec l'occupant.
De bons
esprits pensaient que ce n'était pas « si grave » et qu'il fallait les absoudre de ce petit péché (ainsi par exemple :
Mauriac qui avait lui-même été très résistant mais qui souhaitait pardonner à ceux qui avaient choisi la mauvaise
voie).
Sartre, au contraire, déclara la guerre aux écrivains collaborationnistes et approuva la condamnation de tous
ceux qui avaient sympathisé avec les Allemands.
Il lança l'idée que l'écrivain et a fortiori le journaliste est
nécessairement « engagé » par les propos qu'il tient : ses écrits l'engagent pleinement ; « l'homme naît libre,
responsable et sans excuse ! » affirme-t-il pour étayer sa doctrine.
« Je tiens Flaubert et les Concourt pour responsables de la répression qui a suivi la commune » par cela seul qu'ils
n'ont pas réagi avec assez de force contre Thiers qui fusilla 20 000 « communards » en 1871, au Mur des Fédérés.
Sartre développa cette thèse dans Qu'est-ce que la littérature ? (essai), Morts sans sépulture, Les mains sales
(théâtre), et surtout dans Les chemins de la liberté (roman en quatre volumes).
On peut dire que de grands philosophes contemporains (Gabriel Marcel, Maritain, Heidegger) se sont inscrits en faux
contre la position sartrienne, tandis que Francis Jeanson, Michel Foucault, André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy
(en nuançant leur position par rapport à celle de Sartre) ont repris cette idée d'engagement à leur compte, joignant
l'acte à la pensée : ils se sont sentis obligés de « s'engager » très fortement au fil des événements dont ils ont été
les contemporains.
Ainsi par exemple Francis Jeanson, au moment de la guerre d'Algérie (1956-1960) dut transporter des armes et
s'engager à fond dans son aide au peuple algérien : cet « engagement » allait de soi, pour lui.
Mais les philosophes
classiques refusaient, tel Montaigne dans sa librairie de prendre parti, de faire un choix.
Comme dit Sartre « refuser
de choisir, c'est choisir de ne pas choisir ! ».
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