Le commerce des choses est-il égal au commerce des idées ?
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Analyse du sujet: L'échange de valeurs immatérielles peut-il être analysé suivant les mêmes schémas que celui des
valeurs marchandes mesurables ?
Conseils pratiques: Mettez en avant la question de l'estimation de la valeur des choses.
Rappelez-vous les
analyses classiques de Smith ou de Marx.
Interrogez-vous sur les présupposés que recèle la notion de commerce (la
propriété privée).
Bibliographie:
Platon: La République, livre II
Aristote, La Politique, livre I
Aristote: Ethique à Nicomaque, livre V
Adam Smith: La richesse des nations, I
Marx: Le capital, livre I
Remarques préliminaires
On notera que « commerce » a deux sens : le sens moderne courant, qui est celui de « négoce, trafic, achat et
vente de marchandises, de biens », et un sens littéraire, celui de « relations des êtres humains les uns avec les
autres », comme lorsqu'on dit « aimer le commerce des gens de goût, des savants », etc.
(Dictionnaire de notre
temps, Hachette).
Un tel commerce implique une relation à autrui, donc, d' une manière ou d' une autre, un échange
d'idées, mais pas d'échange de biens matériels.
Introduction
À première vue, il ne nous paraît pas possible de mettre sur le même plan les idées et les choses : nous les
différencions nettement et tendons à privilégier le monde spirituel, à le tenir à l'écart et au-dessus du monde
matériel.
Nous jugeons alors qu'il ne peut y avoir de commerce authentique des idées que lorsque cesse celui des
choses.
Toutefois, le commerce des idées n'est pas toujours désintéressé : il arrive que l'on vende des idées au même titre
que des choses.
La question se pose donc de savoir si, finalement, on ne peut pas mettre sur le même plan le
commerce des choses et le commerce des idées.
1.
Le monde des marchandises ou les choses devenues idées.
Distinguer choses et marchandises
En tant qu'elles nous permettent de répondre à des besoins, les choses ont pour nous une valeur d'usage : la valeur
de l'air, c'est de me permettre de respirer ; celle de l'eau, d'étancher ma soif : celle du pain, de me nourrir ; etc.
Dans de tels cas, les choses ne sont pas autre chose pour nous que ce qu'elles sont : dans le pain, je vois du pain
qui peut me nourrir et c'est tout.
Valeur d'usage et valeur de la marchandise chez MARX
Les marchandises, pour être échangées, possèdent une valeur
d'usage et une valeur d'échange.
En effet, pour qu'un acheteur
souhaite posséder une marchandise, il est indispensable qu'il lui
trouve une utilité.
En même temps, on peut dire que ce qui
apparaît utile pour l'acheteur est une non-utilité pour le vendeur
(soit il n'en a pas l'usage, soit il en dispose en trop grandes
quantités).
Ainsi, il ne peut y avoir de marchandise qui ne possède
pas une quelconque valeur d'usage ; ce serait alors un simple objet
sans intérêt qui n'aurait aucune raison d'être échangé.
Ce qui est marchandise possède une valeur d'échange qui est un
niveau ou une « proportion dans laquelle des valeurs d'usage
d'espèce différente s'échangent l'une contre l'autre» [Le Capital, I.
I, t.
1, p.
52].
C'est-à-dire que l'on peut échanger une bicyclette
contre deux stylos de luxe ou contre dix nuits d'hôtel, selon ses
propres besoins et selon ce dont les autres offreurs disposent ;
ainsi, chaque marchandise a une valeur d'échange spécifique.
On
remarquera qu'il existe nombre d'objets utiles à l'homme qui ne
possèdent pas de valeur d'échange et donc qui ne sont pas des
marchandises : l'air, un sol vierge, la lumière, le soleil, etc.
Une question demeure : comment se fixe le niveau de l'échange, c'est-à-dire pourquoi tel objet a
s'échange contre tel objet b ou x objets c ? Selon les économistes classiques, la valeur d'échange d'un
objet est déterminée par le quantum de travail, ou le temps de travail, dépensé pour sa production.
Sachant que l'on se situe à un niveau de raisonnement abstrait (loin d'une « comptabilité réelle », d'où le
concept marxien de travail abstrait, producteur de valeur qui s'oppose au travail concret, producteur
d'utilité), on considère que les hommes malhabiles ou paresseux sont écartés de la production et l'on parle.
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