Le but de l'État est-il de maintenir l'ordre ou d'établir la justice?
Extrait du document
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• Ordre et justice paraissent ici opposés ; si la justice implique un ordre, la réciproque n'est pas nécessaire.
• Souligner la différence entre les deux verbes.
• Penser à des exemples historiques.
• Un État semble ne pas pouvoir instaurer la justice s'il est en désordre : la justice implique l'existence d'un
ensemble de lois à respecter par tous alors que le désordre signifie l'absence de règles de vie commune.
• On pourrait en conséquence être tenté d'affirmer que le rôle de l'État est d'abord d'installer l'ordre.
Mais la
question posée concerne son maintien, et non son installation.
Maintenir l'ordre, cela suppose qu'il est contesté.
• Le problème se ramène alors à se demander s'il convient de maintenir l'ordre à tout prix, y compris au prix de la
justice elle-même.
Pour Platon, il ne se pose pas : l'ordre de la Cité (sa hiérarchie) permet précisément l'existence
de la justice.
Mais pour les théories modernes, elle a du sens, dès lors que l'on conçoit qu'un ordre peut être injuste.
• Exemples historiques : tous les régimes totalitaires.
La justice y disparaît, puisqu'elle est soumise au seul pouvoir,
dont l'obsession est précisément de maintenir l'ordre par tous les moyens, notamment en considérant comme
nécessairement coupables ceux qui en contestent le bien fondé.
• Complémentairement, on montrera que l'injustice signifie toujours un désordre (d'abord local ou ponctuel, mais qui
conteste métonymiquement toute l'organisation sociale) : ce dernier apparaît ainsi comme une conséquence, ce qui
donne à l'ordre le même statut.
• Ainsi, ce qui doit être premier, c'est l'instauration de la justice.
1) L'ordre est la finalité de l'Etat.
L'ordre apparaît comme la condition de possibilité même du vivre ensemble.
En effet, là où l'ordre est inexistant,
chaque individu vit dans l'insécurité.
Le désordre semble en effet naître de l'absence d'Etat ou d'un Etat inefficace.
Le système de Hobbes repose sur un double postulat.
Les hommes sont égoïstes et ne recherchent que leur
satisfaction individuelle.
Ils sont égaux car le plus faible peut menacer la sécurité du fort.
Ce qui caractérise l'état
de nature, c'est donc la méfiance mutuelle et la guerre de tous contre tous.
Il n'est pas question, à ce stade, de
droit naturel.
Hobbes distingue le droit de nature, c'est-à-dire la faculté qu'a chacun d'agir par n'importe quel moyen
en vue de sa propre conservation, et la loi de nature qui est un ensemble de règles découvertes par la raison et qui
interdisent à l'homme de faire tout ce qui peut mener à sa propre destruction.
Mais, dans l'état de nature, la loi de
nature n'a pas d'effectivité parce qu'elle n'est pas garantie par la force.
L'état de nature est donc un état
d'insécurité perpétuelle dont les hommes cherchent à sortir.
Ils sont en conséquence amenés à conclure un pacte
par lequel chacun remet à un homme ou à une assemblée les pouvoirs qu'il a sur lui-même, à la seule condition que
les autres en fassent autant.
Cet homme (ou cette assemblée) acquiert ainsi la puissance souveraine, dont il doit
user pour la protection des sujets.
Le fondement de l'obligation d'obéir qu'ont les sujets est à la fois la protection
dont ils jouissent et la force du souverain qui les y contraint.
Le pacte contient ainsi la garantie de sa propre
effectivité.
Il est également clair, d'une part, qu'il n'y a pas de limite au pouvoir du souverain et que celui-ci ne peut
être déposé, parce qu'il n'y a pas eu de contrat entre lui et ses sujets, et, d'autre part, que ceux-ci n'ont aucun
droit, même si leur protection n'est pas assurée et même si le souverain est un tyran, car, à partir de la conclusion
du pacte, toute la force est de son côté.
L'originalité de Hobbes est d'avoir échappé au dualisme roi-peuple en
supprimant la dualité des contrats et d'avoir ainsi fondé en logique l'absolutisme.
Le pacte unique qu'il décrit tient à
la fois du pacte d'association et du pacte de soumission.
C'est la soumission commune au souverain qui seule fonde
la société et garantit sa pérennité.
Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les
causes sont à la fois religieuses et politiques.
Le principe même de la
monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.
En Angleterre,
Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.
Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.
Il
s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un
ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.
L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité
politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elle
est indivisible et quasi absolue.
Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes,
exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de
préciser quelques points de vocabulaire.
Ø
Ø
« République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons
l' « Etat ».
Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent.
« Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République,
en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des individus.
Le mot.
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