Le bonheur nous manque parce que nous le désirons: qu'en pensez-vous ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.
Comme
objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même.
Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en
vue d'une fin.
Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne
veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne
le désire pas).
Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.
Ce
qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.
On peut
finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction
dépend de nous.
BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).
État de complète satisfaction de
tous les penchants humains.
• Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet
particulier.
• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.
Pour Kant, en revanche, c'est
le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.
Car cette recherche est
toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale.
Nous voulons tous le bonheur.
« Tout homme, dit Pascal, espère être heureux, y compris celui qui va se pendre.
»
Fuir la souffrance, le malheur, n'est-ce pas, encore, rechercher le bonheur ? Or, c'est précisément parce que nous
ne vivons jamais, mais que nous espérons de vivre, que nous nous disposons toujours à être heureux, qu'il est
inévitable que nous ne le soyons jamais.
Si nous recherchons le bonheur, c'est parce qu'il nous manque et pourquoi nous manque-t-il, sinon parce que nous
le désirons et que le désir est manque ? Comme le souligne Platon dans Le Banquet, c'est « ce qu'on n'a pas, ce
qu'on n'est pas, ce dont on manque » qu'on désire.
« Avoir ce que l'on désire » ne saurait être la formule du bonheur
car, si on ne peut désirer que ce qu'on n'a pas, il est évident qu'on ne peut jamais avoir ce qu'on désire, Si bien
qu'on n'est jamais heureux.
Tantôt nous désirons ce que nous n'avons pas et nous souffrons, tantôt nous avons ce que dès lors nous ne
désirons plus, puisque le désir est manque.
Combien je serais heureux si...
Mais le « si » réalisé, nous découvrons
que le bonheur n'est pas là.
Et nous désirons encore.
D'où la fameuse phrase de Schopenhauer : « La vie oscille,
comme un pendule, de gauche à droite, entre la souffrance et l'ennui.
»
La vie oscille, comme une
pendule, de droite à gauche,
de la souffrance à l'ennui.
(Le monde comme volonté
et comme représentation)
Cette phrase résume ce qu'on appelle le
"pessimisme" de Schopenhauer.
La souffrance est
notre condition.
Tout (y compris nous) est agi par
une volonté mais une volonté aveugle et sans
but.
Mais vouloir procède d'un manque et donc
d'une douleur morale.
Mais quand la volonté vient
à manquer d'objet, alors nous sombrons dans
l'ennui.
" Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine.
Le
désir, par nature, est souffrance ; la satisfaction engendre rapidement
la satiété : le but étant illusoire, la possession lui ôte son attrait ; sous
une forme nouvelle renaît le désir, et avec lui le besoin : sans quoi,
c'est le dégoût, le vide, l'ennui, adversaires plus rudes encore que le
besoin.
Quand le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne
sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, produit commun de l'un
et de l'autre, baisse à son niveau le plus bas : et c'est là la plus
heureuse vie." SCHOPENHAUER
Schopenhauer qui, plus que tout autre, a voué sa vie à la philosophie, est
l'homme d'une intuition unique, d'un seul livre fondamental : « Le monde
comme volonté et comme représentation ».
Schopenhauer affirme lui-même que son « système philosophique se forma
dans sa tête, en quelque sorte sans sa volonté, comme un cristal dont tous
les rayons convergent vers le centre ».
La célébrité tardive et posthume de Schopenhauer est due, non à l'armature
théorique de son système philosophique, mais à son fameux pessimisme qui
s'exprime, en particulier, au livre IV du « Monde » à travers ses propos sur la
morale et qu'on ne saurait mieux caractériser que par cette phrase : « La vie
n'admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical.
».
»
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