Le bonheur est-il une question de chance?
Publié le 07/02/2023
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Dissertation.
Le bonheur est-il une question de chance ?
(Le bonheur ; La conscience ; Le temps)
Le bonheur qualifie un certain état de comblement, par lequel l’homme se sent totalement satisfait
de lui-même.
Comme le plaisir, le bonheur met à distance le manque, mais contrairement au plaisir,
qui est partiel et fugace, le bonheur renvoie à quelque chose d’absolu.
Si le plaisir peut parfois
coexister avec la douleur, le bonheur est une joie complète qui ne laisse place à aucune souffrance.
Certes, personne n’a la même définition de ce qui pourrait le rendre heureux, mais tout le monde
s’accorde pour dire que l’homme heureux n’a rien à espérer : pour lui, rien ne manque, l’avenir n’est
porteur d’aucun mieux … parce que le meilleur possible existe au présent.
Un tel état de plénitude
est-il seulement possible ? Si le plaisir est une réalité irremplaçable, au sens où tout le monde fait
l’expérience du plaisir (même modeste), il semble que le bonheur soit une réalité lointaine, que l’on
projette comme un idéal à atteindre.
Il semble que nous nous projetions vers un futur dans lequel le
bonheur sera une réalité pour nous.
Or cette projection dans le temps ne consiste à faire du bonheur
qu’une question de chance, c’est-à-dire un jeu de possibilités pouvant être réalisées ou non.
Mais
estce si évident ?
PB : Le bonheur relève-t-il, comme le nom l’indique, de la chance qui nous arrive, ou est-il au
contraire le résultat de notre conduite ? Mais si le bonheur ne dépend pas de notre volonté mais qu’il
nous arrive, n’est-il pas, non seulement vain, mais contradictoire de vouloir le chercher ? Or qui
pourrait vivre sans chercher à être heureux ? Si le bonheur est la fin que poursuivent tous les êtres
humains, l’enjeu philosophique consisterait alors peut-être à mettre en relation le bonheur avec
l’effort et le mérite plutôt qu’avec la chance.
Nous montrerons dans un premier temps que si le bonheur est un bien essentiel auquel tout le monde
aspire par sa volonté, il implique d’être distingué de la chance ou du pur hasard.
Or nous montrerons
dans un deuxième temps que s’il existe bien un état de choses indépendant de notre volonté, alors le
bonheur consiste précisément à s’adapter à l’état nécessaire des choses.
Enfin, le bonheur étant une
réalité difficile à définir, contrairement au plaisir, il nous faudra nous interroger sur la pertinence du
concept : plus qu’une idée et moins qu’une réalité, le bonheur est un idéal qui permet de régler
moralement toutes nos actions.
Enjeu : Le mot « bonheur » a bien une connotation spécifique dans le langage ordinaire.
Il a un sens
distinct du seul plaisir.
Deux options : ou bien on dit que le bonheur = le plaisir, mais alors on ne se
rend pas capable de penser la dimension du temps, du moment opportun propre à la notion de «
bonheur » ; ou bien on dit que le bonheur n’est pas (que) le plaisir, et alors la question de l’orientation
que nous donnons à notre vie par rapport au temps apparaît : le bonheur ne devient-il pas une notion
inconsistance s’il n’est lié qu’à une temporalité supposée favorable ? A contrario, s’il est davantage
en notre pouvoir d’avoir des plaisirs ponctuels (car nous en maîtrisons la temporalité), alors le
bonheur ne pourrait consister qu’en la répétition des mêmes plaisirs ou en la conquête de plaisirs
nouveaux..
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