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Le bonheur est-il le souverain bien ?

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« INTRODUCTION Tout homme recherche son propre bien.

Le bonheur, compris comme état de plénitude, peut être identifié au bien suprême s'il est la première finalité poursuivie par l'individu, celle qui surpasse toutes les autres, celle qui est la plus importante.

Le qualificatif suprême suppose qu'il n'y a rien au-dessus.

Mais si être heureux constitue le bien suprême qu'en est-il des moyens ? Tous les moyens sont-ils bons pour être heureux ? La recherche du bonheur et celle de la vertu peuvent s'opposer l'une à l'autre.

Le tyran peut faire de son bonheur le bien suprême et pour l'atteindre employer des moyens immoraux.

Comment des moyens immoraux peuvent-ils servir le bien ? C'est cette difficulté que nous devons résoudre.

Il s'agit d'analyser quelles seraient les conséquences de l'élévation du bonheur au statut de bien suprême et de voir si cette élévation implique contradiction ou non.

Pour ce faire nous procèderons en trois étapes.

La première consiste à examiner l'hypothèse qui tend à faire du bonheur la fin première de chaque individu. La deuxième nuance la première hypothèse en soulignant les difficultés qu'elle implique.

Enfin la troisième interroge une autre acception du bien suprême mettant au premier plan la moralité. PLAN DETAILLE Première partie : Le bonheur ou la finalité première de chaque individu. 1.1 Le souverain bien ou le plaisir. Aristote dans le livre VII de l'Ethique à Nicomaque souligne que le plaisir n'est pas incompatible avec le bonheur mais il met surtout en avant l'idée que le plaisir peut être identifié au souverain bien.

« Rien n'empêche, même si les plaisirs sont parfois mauvais, qu'un plaisir soit le souverain bien [...] Ainsi un plaisir pourrait s'identifier avec le plus grand bien, même en admettant que la plupart des plaisirs se trouvent être absolument mauvais.

Pour cette raison, tout le monde estime que la vie heureuse est agréable, attendu qu'on unit la notion de plaisir à celle de bonheur, et l'on a parfaitement raison.

» 1.2 Le bonheur une finalité universelle. Faire du bonheur un bien suprême suppose que cette conception soit universelle.

« Etre heureux est nécessairement ce que désire tout être raisonnable mais fini ; c'est donc aussi un inévitable principe déterminant de sa faculté de désirer.

» KANT, Critique de la raison pratique. 1.3 Le plaisir comme principe. La Lettre à Ménécée d'Epicure contient un résumé de la doctrine éthique épicurienne, il y est notamment fait mention du bonheur et des moyens d'y parvenir.

Le plaisir possède une place importante en tant qu'il est le principe de la vie heureuse, il peut être identifié au bien suprême, autrement dit il est la condition du bonheur.

« Et c'est pour cette raison que nous disons que le plaisir est le principe et la fin de la vie bienheureuse.

Car c'est le plaisir que nous avons reconnu comme le bien premier et congénital, et c'est à partir de lui que nous commençons à choisir et refuser, et c'est à lui que nous aboutissons, en jugeant tout bien d'après l'affection prise comme règle.

» Une des constances de la philosophie d'Epicure est de vanter le plaisir.

On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre le Grand. La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous.

Débarrassés du souci du jugement divin et de la survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.

Bien vivre notre existence veut dire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possible que par un bon usage des plaisirs et des désirs. L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou misérable. Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Epicure déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la. »

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