Le bonheur comme vertu du juste milieu
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes.
BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).
État de complète satisfaction de
tous les penchants humains.
• Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet
particulier.
• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.
Pour Kant, en revanche, c'est
le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.
Car cette recherche est
toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale.
Vertu:
Du latin virtus, « force d'âme », « qualités viriles », « mérite ou qualité ».
a) Principe agissant, qualité qui rend une chose propre à produire un certain effet (exemple : la vertu dormitive de
l'opium).
b) En morale, disposition réfléchie et volontaire à faire le bien.
c) Chez Machiavel (traduction de l'italien
virtù), clairvoyance et habileté du prince, génie politique.
d) Vertus cardinales : la sagesse, le courage, la
tempérance et la justice, que les morales antiques considèrent comme la condition de possibilité de la vie heureuse.
Pour Aristote, le bonheur est la fin suprême au-delà de laquelle on ne
saurait penser d'autres fins.
Il réside dans l'activité raisonnable et maîtrisée
qui prend comme fin l'accomplissement plénier de soi-même en accord avec la
vertu.
La plupart des hommes, ne pouvant atteindre ainsi dans la vie
contemplative le souverain bien, doivent agir selon la vertu de prudence, en
évitant les deux extrêmes de la démesure et de l'inertie.
Il s'agit donc de
discerner dans chaque situation où est le juste milieu (médiété) de manière à
combiner harmonieusement le souhaitable et le possible.
Le juste milieu doit
se rechercher aussi bien pour les états affectifs ou passions (ainsi le courage
est le juste milieu de la témérité et de la peur) que pour les actions (ainsi la
libéralité est le juste milieu de la prodigalité et de la parcimonie).
Une telle
sagesse pratique unit étroitement l'aspiration au bonheur et la vertu.
" Le bonheur ne consiste pas dans l'amusement ; il serait absurde que
l'amusement fût le but de la vie ; il serait absurde de travailler durant toute
sa vie et de souffrir rien qu'en vue de s'amuser.
On peut dire, en effet, de
toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre
chose, excepté toutefois le bonheur ; car c'est lui qui est le but.
Mais
s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver
à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril.
Selon
Anacharsis, il faut s'amuser pour s'appliquer ensuite sérieusement, et il a
entièrement raison.
L'amusement est une sorte de repos ; et comme on ne saurait travailler sans relâche, le repos
est un besoin.
Mais le repos n'est certes pas le but de la vie ; car il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte qu'on veut
accomplir plus tard.
La vie heureuse est la vie conforme à la vertu ; et cette vie est sérieuse et appliquée ; elle ne
se compose pas de vains amusements.
Les choses sérieuses paraissent en général fort au-dessus des plaisanteries
et des badinages ; et l'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur, passe toujours aussi pour
l'acte le plus sérieux.
Or, l'acte du meilleur vaut mieux aussi par cela même ; et il donne plus de bonheur.
”
1.
Anacharsis : Sage de la Grèce, vi siècle avant Jésus-Christ.
Analyse du texte
LES TERMES À RETENIR
*Les mots qui reviennent sont les suivants : " bonheur ”, " amusement ”, " but ” (que l'on rapportera aux locutions
telles que " en vue de ”, " pour ”), " absurde ” et " insensé ”, " s'appliquer ” à quoi l'on adjoindra " se donner de la
peine ”, " travailler ”, " souffrir ”, enfin " repos ”, " meilleur ”, " sérieux ” et " vie ”.
Les reprises sont donc très
nombreuses, et on doit s'attendre à ce qu'elles fournissent l'ossature de l'argumentation.
*Les termes que l'on aura à expliquer sont les suivants, pris ou non parmi la liste antérieure : " bonheur ”, "
amusement ”, " but ”, " travail ”, " repos ”, " acte ”, " vertu ”, " le meilleur ”.
LA CONCLUSION DU TEXTE
*Il semble qu'on puisse la lire dans la première phrase du texte : le bonheur ne consiste pas dans l'amusement.
Le
thème du texte est donc le bonheur, et la thèse qu'il soutient est une thèse négative, qui critique la croyance selon
laquelle le bonheur résiderait dans l'amusement.
LA STRUCTURE DU TEXTE
*Contrairement à la première impression que donnent souvent les textes antiques, le texte procède selon un
enchaînement logique très rigoureux..
»
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