Le biologiste peut-il expliquer les phénomènes de la vie uniquement par les causes ou doit-il recourir à des fins ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
BIOLOGIE (n.
f.) Terme créé par LAMARCK et TREVIRANUS au début du XIXe siècle et désignant la science des
phénomènes vitaux, qui considère unitairement les règnes animal et végétal.
JACOB distingue la biologie intégriste
(ou évolutionniste) qui explique le vivant à la fois par ses structures moléculaires, et par son appartenance à un
système englobant toute la terre, de la biologie réductionniste pour laquelle l'organisme est un système, dont
l'explication relève des seules propriétés de ses parties : « Pour la biologie moderne, ce qui caractérise notamment
les êtres vivants, c'est leur aptitude à conserver l'expérience passée et à la transmettre.
» Elle réconcilie donc les
deux tendances, puisque « c'est la finalité de la reproduction qui justifie aussi bien la structure des systèmes vivant
actuellement que leur histoire ».
PHÉNOMÈNE: Du grec phainomenon, « ce qui apparaît » (de phainestai, « être visible », « apparaître »).
Tout fait qui se manifeste aux sens ou à la conscience.
En sciences, réalité susceptible d'être observée et d'être
étudiée isolément (exemple : un phénomène biologique).
Chez Kant (par opposition à noumène), tout ce qui est
l'objet d'une expérience sensible, donc le réel tel que nous pouvons l'appréhender à travers les formes a priori de
l'espace et du temps.
COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en
déchiffrant sa singularité.
Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes
(leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers.
FIN / FINALITE:
1.
— Terme, limite, cessation, interruption d'un phénomène ; opposée à commencement.
2.
— But vers lequel tend
un acte (SYN.
dessein) ; ce en vue de quoi quelque chose est fait ; opposée à moyen.
Rem.
: les sens 1 et 2 sont
souvent confondus, comme dans l'adage : « La fin est première dans l'intention, dernière dans l'exécution » ; la
confusion entraîne celle de la cessation d'une action, du dessein qui préside à son exécution et du but qu'elle
atteint ; c'est cette confusion qui est au coeur de l'idée ant.
selon laquelle la fin d'un être est sa perfection, son
achèvement.
3.
— (Par anal.) Ce qui explique pourquoi une chose est telle qu'elle est : organisation de son activité
ou de ses parties ; cf.
finalité.
4.
— Fin dernière : fin ultime au sens de but ou de terme absolu, tel que le souverain
bien ; SYN.
fin suprême ; fin en soi : pour KANT, fin objective, nécessaire, inconditionnelle ; opposée à fin
subjective, empirique.
5.
— Règne des fins : état dans lequel les volontés des êtres raisonnables sont censées
s'accorder entre elles et avec l'ordre du monde (SYN.
monde des esprits) ; il s'agit pour KANT d'un idéal pratique
posant la liaison systématique, par des lois objectives communes, des êtres raisonnables en tant qu'ils sont une fin
en soi, et qu'ils peuvent se proposer des fins.
6.
— Final : a) Qui constitue ou concerne un terme ; SYN.
ultime,
dernier, opposé à initial.
b) Cause finale : qui provoque ou explique un fait à la manière d'un but à atteindre, ou
comme moyen par rapport à une fin ; opposée à cause efficiente ; cf.
cause, finalisme, téléonomie.
7.
— Finalité.
:
a) Fait de posséder une fin, une signification, d'être organisé selon un dessein, un plan ; on distingue : la finalité
externe qui a pour fin un être autre que celui dont il est question ; la finalité interne à un être dont les parties sont
considérées réciproquement comme moyen et fin (cf.
un organisme) ; la finalité immanente qui résulte de la nature
et du développement de l'être même (adaptation du vivant à son milieu) ; la finalité transcendante qui est réalisée
dans un être par l'action qu'exerce sur lui un autre être.
b) Principe de finalité : la nature ne fait rien en vain, c.-àd.
tout être a une fin ; d'où, à l'inverse, l'idée d'une preuve de l'existence de Dieu à partir de l'existence de la finalité
dans la nature ; cf.
téléologique (argument ).
8.
— Finalisme : a) Caractère de ce qui dépend d'une fin.
b) Toute
doctrine qui affirme l'existence d'une cause finale de l'univers, ou (par ext.) qui utilise les causes finales comme
principes explicatifs ; opposé à mécanisme.
VIE: Du latin vita, «vie», «existence».
1.
Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les
organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.
2.
Durée s'écoulant
de la naissance à la mort.
3.
Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant
perpétuellement de nouvelles formes.
CAUSE / CAUSALITÉ:
1) Ce qui fait qu'une chose est ou qu'un événement se produit.
2) Le rapport de causalité désigne le lien entre le phénomène qui produit (cause) et le phénomène qui est produit
(effet).
3) Le principe de causalité affirme que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
§ 1.
Vitalisme et mécanisme
Les êtres vivants se présentent comme des individualités uniques, même au sein de leur espèce, et comme doués à
la fois d'une unité intérieure et d'une autonomie à l'égard du milieu ambiant.
Ils possèdent en outre deux propriétés
fondamentales, celle de reconstituer sans cesse jusqu'à la mort leur formule d'organisation et de pouvoir détacher
d'eux des parties qui pourront reproduire un organisme entier semblable au leur et capable à son tour de se
reproduire, et ainsi indéfiniment.
Comment expliquer ces caractéristiques des êtres vivants ? De prime abord, la vie
paraît manifester une spontanéité créatrice qui échappe à toute loi et à laquelle, par conséquent, ne pourrait
s'appliquer le principe du déterminisme.
Et ce qui semble vrai du vivant dans son ensemble paraît l'être aussi des
éléments qui le constituent, c'est-à-dire de ses organes.
Enfin, lorsque nous considérons l'activité du vivant et de
ses organes, elle s'offre à nous comme visant des buts, comme réalisant des desseins.
«Tout se passe, dit le.
»
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