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Le besoin de justice n'exprime-t-il que la jalousie des déshérités?

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« ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION • Méditer ce texte de Platon (qui ne représente d'ailleurs pas sa position, mais peu importe ici). « La loi est faite par les faibles et par le grand nombre.

C'est donc par rapport à eux-mêmes et en vue de leur intérêt personnel qu'ils font la loi et qu'ils décident de l'éloge et du blâme.

Pour effrayer les plus farts, les plus capables de l'emporter sur eux, et pour les empêcher de l'emporter en effet, ils racontent que toute supériorité est laide et injuste, et que l'injustice consiste essentiellement à vouloir s'élever au-dessus des autres : quant à eux, il leur suffit, j'imagine, d'être au niveau des autres, sans les valoir. Voilà pourquoi la loi déclare injuste et laide toute tentative pour dépasser le niveau commun, et c'est cela qu'on appelle l'injustice.

Mais la nature elle-même, selon moi, nous prouve qu'en bonne justice celui qui vaut plus doit l'emporter sur celui qui vaut moins, le capable sur l'incapable.

Elle nous montre partout, chez les animaux, et chez l'homme, dans les cités et les familles, qu'il en est bien ainsi,que la marque du juste, c'est la domination du puissant sur le faible et sa supériorité admise.

» • Méditer ce texte de Freud: « La vie en commun ne devient possible que lorsqu'une pluralité parvient à former un groupement plus puissant que ne l'est lui-même chacun de ses membres, et à maintenir une forte cohésion en face de tout individu pris en particulier.

La puissance de cette communauté en tant que « Droit » s'oppose alors à celle de l'individu, flétrie du nom de force brutale.

En opérant cette substitution de la puissance collective à la force individuelle, la civilisation fait un pas décisif.

Son caractère essentiel réside en ceci que les membres de la communauté limitent leurs possibilités de plaisir alors que l'individu isolé ignorait toute restriction de se genre.

Ainsi donc la première exigence culturelle est celle de la « justice », c'est-à-dire l'assurance que l'ordre légal désormais établi ne sera jamais violé au profit d'un seul.

» • Consulter la « Généalogie de la morale » de Nietzsche. • Ne pas oublier que le libellé exact du sujet est : « Le besoin de justice n'exprime-t-il que la jalousie des déshérités ? » • Qu'entendre par « déshérités » ? — « Pauvres » ? — « Misérables » ? — « Faibles » ? — « Exploités» ? PREMIERE PARTIE [Les déshérités réclament la justice par jalousie envers les mieux nantis.

La justice n'a pas à être réclamée.

Elle s'applique naturellement aux meilleurs.

La nature nous montre le triomphe des forts sur les faibles.] Les pauvres se plaignent de ne pas être riches et les faibles de ne pas être forts Le pauvre ou le faible n'est pas plus vertueux ou altruiste que le riche ou le fort.

Le pauvre est un riche dans l'âme.

De même que l'homme juste est injuste dans l'âme.

La seule justice à laquelle il aspire est celle qui devrait faire de lui un riche ou un puissant.

S'il le devient, il sera le premier à profiter d'une situation nécessairement juste parce qu'elle lui est favorable.

Aussi, le pauvre et le riche ne réclament la justice que parce qu'elle leur permettra d'assouvir leur soif de jalousie et de vengeance.

Que l'on songe ici à la curieuse histoire de Gygès le lydien... Dans la République, II, Platon relate un mythe qui illustre l'idée qu"'on ne pratique la justice que malgré soi et par impuissance de commettre l'injustice.

Gygès était berger.

Lors d'un tremblement de terre accompagné d'un orage, la terre se fendit pour laisser apparaître une crevasse.

Il y descendit et trouva un cheval d'airain, creux à l'intérieur, qui recélait le cadavre d'un géant.

Au doigt de ce cadavre était une bague en or que Gygès déroba pour la passer à son doigt.

Puis il remonta et assista au soir à une assemblée de bergers qui faisait au roi un rapport sur l'état des troupeaux, et machinalement tourna la bague autour de son doigt.

Lorsque le chaton de celle-ci était à l'intérieur de sa main, il devenait invisible.

S'il le retournait à l'extérieur, il redevenait visible.

Conscient de son pouvoir, il s'introduisit dans le palais du roi, séduisit la reine, tua le roi, et s'empara du royaume.

Tout homme doté d'un tel pouvoir miraculeux, qu'il soit d'un naturel juste ou injuste, n'aura pas le tempérament assez fort pour résister à la tentation d'en user, pour voler le bien d'autrui, tuer, séduire, "faire comme un dieu parmi les hommes".

Ce récit montre que nul n'est juste par choix mais par contrainte, que l'on ne tient pas la justice pour un bien individuel, et que chaque fois qu'il est possible de commettre l'injustice, on le fait. La justice est une notion inventée par les faibles En règle générale, la loi et la nature se contredisent.

D'un point de vue naturel, le plus grand des maux est de. »

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