Le beau doit-il chercher à être vrai?
Publié le 25/11/2022
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Dissertation
19 octobre
Le beau doit-il chercher à être vrai ?
La notion d’esthétique fut nommée et donc créée comme concept au sens de réflexion par
Baumgarten en 1750 et donna une suite de réflexion sur l’art, son but, son utilité, mais aussi sur
le beau qui en est une partie intégrante, qui fut alors définie et approfondie ensuite par d’autres
philosophes comme Kant ou Pascal.
Or, ce n’est pas parce que la discipline de l’esthétique n’était
jadis pas nommée, que les réflexions sur l’art et sur le beau ne furent pas fécondes.
De grands
penseurs comme Aristote et Platon ont aussi pensé cette notion.
Nous allons définir le beau comme un idéal par rapport à son genre, un idéel qui provoque un
plaisir esthétique, une admiration.
Le beau est la norme du jugement esthétique.
Lorsque l’on
pense le beau, nous pensons immédiatement ce qui cherche à le représenter : l’art.
Nous allons
travailler sur la notion de beau comme représenté par l’art.
L’idée de vrai se distingue de la réalité, car le vrai est justement une représentation de la réalité,
et se distingue aussi su vraisemblable qui a alors apparence du vrai.
La question du beau comme absolu reste compliquée, c’est une notion et une question qui même
chez Platon finit par une aporie.
Alors, l’idée de vrai et l’idée de beau restent une adéquation qui
pose problème.
Nous pouvons essayer de donner au beau, à l’art, un but particulier : celui de
représenter la réalité, donc d’être vrai.
Cette position peut être critiquée car le beau peut avoir
d’autres buts, ou celui de ne justement pas représenter le vrai.
Alors, nous pouvons nous demander si le beau doit chercher à être une représentation de la
réalité ? Une adéquation entre la réalité et l’esprit ?
Pour certains, le dessein du beau ne peut être que celui d’être vrai, ou du moins, d’être un
mouvement qui entraîne la vérité.
La représentation du beau permet à l’homme de se construire
en tant qu’homme.
Dans la philosophie esthétique hegelienne, on trouve l’idée de l’apparence comme essentielle à
l’essence.
Le mouvement de tout apprentissage se base sur la représentation.
En effet, les
mouvements de l’esprit de l’homme sont abstraits par nature, ils ont besoins d’être représentés
concrètement pour pouvoir être synthèse, et donc apprentissage.
Le mouvement d’apprentissage pour Hegel est le suivant : l’idée dans l’esprit est abstraite
puisqu’elle n’a pas de support, il faut un mouvement de l’esprit vers le monde, une application
concrète de cette idée pour pouvoir ensuite en faire une synthèse.
C’est cette synthèse constante
qui donne l’idée d’apprentissage et donc de rapprochement du vrai.
Pour Hegel, l’esprit se réalise dans l’art, l’art est alors un moyen de prendre conscience des idées
et des intérêts les plus élevés de son esprit.
Il définit le beau comme «éclat du vrai » : «Le beau est
l’éclat du vrai », il est utile à son acquisition dans l’esprit.
Dans sa dialectique, Hegel étudie le beau comme représentation donc le réduit à l’art, il étudie le
beau artistique et non le beau naturel, celui qui se trouve dans la nature.
L’Art a pour détermination de manifester par la matière, le son ou l’image, des vérités que nous
pouvons retrouver la religion ou dans la philosophie : « l’art représente ce qui est le plus élevé de
façon sensible ».
L’art est apparence, la représentation concrète du beau, mais l’apparence est essentielle à
l’essence d’une chose, car, comme évoqué précédemment, la vérité ne pourrait pas être vérité si
elle ne paraissait pas concrètement.
Cette représentation du beau est une apparence bien moins
trompeuse que celle du monde extérieur, car elle porte en elle la liberté de l’esprit.
La
représentation de la beauté est bien plus vrai que la nature car elle se montre elle-même comme
illusoire, alors que la réalité phénoménale du monde et de la nature se présente comme le réel et
le vrai.
Nietzsche donne une philosophie esthétique plus ou moins similaire à celle-ci.
Pour lui,
l’art comme représentation du beau permet de se réconcilier avec le tout originaire, le beau divin,
et permet de prendre conscience de la vie humaine en supportant la tragédie qu’est l’existence.
L’art comme création artistique du beau est vue comme une élévation de l’humain au
surhumain, comme à une forme de sur-vérité.
Celui-ci donne un sens à l’existence de l’Homme,
car il est la forme suprême de l’activité humaine, il donne un sens au monde.
Il théorise cette idée en utilisant comme illustration des divinités de la mythologie grecque, et en
fait un fondement et une dualité de la représentation du beau : Apollon et Dionysos.
Apollon est
le fils favori de Zeus, le dieu des arts, de l’architecture, il est le patron des muses et est surtout
créateur de l’ordre, de la mesure, et du savoir absolu.
Dionysos de son coté est le dieu des excès, il
pousse les Hommes à la luxure et à l’ivresse, l’ivresse qui sert à oublier et à se détacher de la
réalité de l’Homme mortel.
Il représente le hasard et le chaos.
Ces deux divinités bien
qu’opposées, forment à elles deux un équilibre du monde.
Elles se limitent mutuellement et
permettent aux Hommes et au monde de créer un équilibre et une justesse certaine : c’est la
dualité apollinienne et dionysiaque qui permet la puissance créatrice du monde.
Le beau a alors comme but le vrai, du moins la représentation du beau permet une
représentation du vrai, et même du sur vrai.
Elle nous permet d’accéder au vrai car elle surélève
l’homme.
Ces différentes théories peuvent paraître satisfaisantes si nous ne nous attardons pas sur
l’universalité du beau, car, il est vrai le jugement du beau comme universel peut être compliqué à
définir.
Comment définir une chose comme universellement belle ? Du moins une chose qui est
jugée universellement belle ? Comment la définir ? Comme évoqué dans l’introduction de cette
dissertation, la volonté d’universalisation du beau tombe bien souvent sur une aporie.
L’idée de certains penseur est celle que le beau est multiple, tout comme le vrai.
En pensant cette
idée, nous tombons dans le relativisme, qui peut être celui de David Hume.
Pour Hume, il n’y a
pas UN beau ou UN vrai, il y a DES beaux et DES vrais.
Nous parlons alors ici du jugement
esthétique qui est relatif à chacun.
En effet, puisque le beau est une émotion, et que les émotions
naissent dans l’esprit, alors il y a autant de critères et d’émotions de beau qu’il y a d’esprits.
Le
jugement esthétique est donc purement subjectif, et le jugement du beau et du laid ne dépend
que du jugement subjectif de chacun.
Est beau seulement ce qui me convient, et ce qui me
convient peut être tout et rien : "La beauté n'est qu'une chose relative qui consiste dans ce sentiment
agréable que les objets produisent, et qui existe dans chaque âme d'une manière conforme à sa
constitution".
Le beau possède tout de même une part d’universalité, mais dans son expérience et
non dans son contenu.
Tout le monde sans exception fait l’expérience du beau, alors on peut
l’universaliser, mais personne ne fait la même expérience du beau, personne ne trouve les mêmes
choses belles, et ne ressent l’émotion du beau de la même manière.
Hume donne 3 caractères
fondamentaux à la notion de beau : il est affaire de sensibilité et non de raison, il est une expérience
singulière mais bien qu’il soit vécu singulièrement, il est en droit une expérience universelle.
Nous
pouvons alors de faire dire que le beau n’a pas de but fondamental et universel puisque son contenu
est différent pour chacun, alors, son but ne peut pas être celui d’être beau.
L’idée de beau comme subjectif est aussi repris par Kant comme point de départ de sa
philosophie esthétique.
Il défini la beauté comme une émotion, et c’est d’ailleurs pour cela qu’un
sentiment de frustration vient à nous lorsque quelqu’un contredit ce que l’on juge beau ou pas.
Cette contradiction revient à critiquer notre subjectivité.
Kant ne veut par contre en aucun cas
tomber dans le relativisme du jugement de goût.
C’est pour cela qu’il l’analyse plus
profondément.
En effet, le jugement de goût est subjectif, mais pourtant, nous arrivons à déclarer
comme belles certains choses de manière presque universelle.
Nous pouvons souvent être
d’accord avec autrui lorsqu’il juge un objet beau.
Nous tombons souvent d’accord sur des
références communes voire universelles.
Alors soit nous avouons une subjectivité totale du beau,
et alors nous pouvons déclarer sans aucun problèmes « à chacun ses goûts », soit nous assumons
qu’il y a une universalité dans le beau, et donc des normes et des critères qui le déterminent.
Mais alors, quelle est cette norme du beau ? Kant définit alors le beau comme n’étant pas une
propriété intrinsèque des choses en elles-mêmes, alors le beau fait partie intégrante de l’émotion
de chaque personne qui fait l’expérience du beau.
Il continue sa définition en déclarant que le
beau est ce qui plaît universellement et sans concept, sans concept qui démontre alors bien l’idée
de subjectivité : le beau plaît universellement sans concept de beau, sans normes de beau
préétabli.
Il est universel dans son concept même, et subjectif dans le jugement que les personnes
en font.
La beauté est une beauté naturelle, qui est alors totalement pure et libre, qui ne répond à
aucune règle.
La définition du beau est approfondie par quatre éléments.
Le premier distingue le
beau et agréable : ce qu’on considère comme beau est une satisfaction qui est libre et
désintéressée, lorsqu’un jugement est agréable,....
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